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 rameaux  (pl. X ,  fig.  13). L ’B .  arvense, dont les  tiges adultes sont si  ricliement ramifiées, 
  donne  le  premier  été  jusqu’à huit tiges  aériennes,  mais ces  tiges  grêles, bien  
 qu’atteignant  une  longueur de  vingt centimètres,  demeurent  en  général  simples;  à  
 peine deux ou  trois présentent-elles, à un  ou  deux de leurs entre-noeuds, un ou deux  
 rameaux. 
 Dès la fin d’octobre les  tiges de première année sont flétries par  les gelées. La végétation  
 recommence de très-bonne heure sur les rhizomes. En  effet,  les plantes provenant  
 de mes semis ne m’ont guère montré à  l’automne que  trois  ou quatre rhizomes  
 descendants;  mais  quand  du  1»  au  15  avril  je  les  enlevais  des  petits  vases  du  
 semis pour les mettre dans de plus grands, je  trouvais constamment un nombre  déjà  
 considérable de  rhizomes  qui  pénétraient  la  terre  du vase en tout sens,  rampaient  
 contre  les  parois  et  sortaient par le  trou du  fond.  La  deuxième année m’a  toujours  
 donné  en  avril  et  mai  des  tiges  grêles,  très-nombreuses,  étalées  en  éventail,  très-  
 irrégulièrement ramifiées,  à verticilles  incomplets, en  un  mot  ayant  toutes  les apparences  
 d’un rameau. Mais vers  la  mi-juin il sortait  tout  contre  les parois  du nouveau  
 vase de nouvelles  tiges,  vraies  tiges  stériles,  bien  régulièrement  pourvues  de  verticilles  
 complets  de rameaux;  c’est alors  que  je  les  mettais  en  pleine  terre.  Ce  n’est  
 qu'après la quatrième année et plus souvent après  la cinquième que j ’ai  vu apparaître  
 quelques  liges spicifères  peu  robustes. 
 La  direction  verticale descendante  des rhizomes,  si  facile à  constater en  dépotant  
 les jeunes  plantes,  fournit  l’explication  suffisante de  la marche  et de  la propagation  
 des rhizomes au-dessous de la surface du sol, ainsi que Bischoff l’avait très-justement  
 remarqué  (Entw.  Eq.,  p.  792  et  793),  après  que  Vaucher  (Mon.  P r ê l,  p.  342)  et  
 Bischoff  lui-même  (Krypt.  Gew.,  p.  28  et  44)  avaient  exprimé  combien  difficile  à  
 expliquer  leur  paraissait  la  profondeur  à  laquelle  rampent  certains  rhizomes  (voir  
 plus  haut p.  8 et 9). Si  l’on ne trouve plus les premiers  rhizomes  qui  ont  conduit  les  
 autres à cette profondeur, c’est que ces premiers rhizomes  plus grêles et plus  délicats  
 sont bientôt détruits, et que d’ailleurs ia propagation par semis est incontestablement  
 celle qui se rencontre le moins souvent  (Milde, Gef. Crypl S c h l, p. 385 et 415). Elle  
 est pourtant moins rare  que Vaucher  ne  l’avait  cru  d’abord  (Mon.  P r ê l, p.  351, et  
 F ructif  P r ê l,  p.  424)  et  que M. Hofmeister paraît encore  le  croire  (Y ergl  Enters.,  
 p.  102).  I l  est même probable que tous ceux qui chercheront de jeunes Equisetum en  
 trouveront;  car en juin 1825 Requien en  trouva près d’Avignon et les  adressa à Vaucher  
 (Vaucher, Germ. Prêl); en  1827 Bischoff en a trouvé près de Deux-Ponts (Entw.  
 Eq.,  p.  785);  en 1850 M.  Milde  sur  le  bord de  l’Oder, en face  de  Masseiwitz  (Entw.  
 Eq., p. 637);  en  1852 M.  Hofmeister a vu  l’B .  variegatum, cultivé dans un jardin, se  
 reproduire par semis (Kenntn. Gef.  Krypt.,  I, p. 171,  note); moi-même, cnl860, j ’ai 
 trouvé à Haguenau d’innombrables  jeunes  plantes  d’B .   arvense,  que  j ’ai  pu  suivre  
 depuis leur apparition sur  les sporophymes jusqu’au dernier terme  de  leur développement. 
   En  outre j’ai presque constamment réussi dans mes semis des E .  maximum,  
 sylvaticum,  arvense,  limosum, palustre,  ramosissimum et variegatum. 
 § 5. Mode  de semis 
 La série des  divers  phénomènes qui  précèdent ne s’accomplit sur les sujets provenant  
 de semis que s’ils ont été entourés de précautions el de soins. 
 Si l’on ne veut qu’observer les premiers développements des spores en sporophymes,  
 on  peut se contenter de jeter des spores  à la surface de  l’eau, dans un vase recouvert  
 d’une plaque de verre, et de soustraire  le tout à  l’action directe de la chaleur solaire,  
 en  l’expo-sant toutefois  à  une belle  lumière.  Les spores  commencent  immédiatement  
 à  se développer en  cellules,les unes  au fond  de l’eau,les  autres à la surface. Ces dernières  
 vont  le  plus  souvent  jusqu’à  la  production  des  anthèridies;  celles  du  fond  
 périssent  d’assez  bonne heure.  Cependant  j ’ai vu,  au  fond  d’un vase en verre,  des  
 sporophymes  des  E.  palustre  et  arvense  durer  du  15  avril  au  3  octobre  1860.  
 Simples  ou  rarement bilobés,  avec  une  ou  deux  radicelles, mais  sans  anthèridies,  
 ils  étaient  encore  bien  vivants quand, par  erreur,  on  enleva  l’eau  du verre  qui  les  
 contenait.  Ce mode  de  semis a  l’avantage  de rendre  les observations  très-promptes,  
 et de donner de suite des sujets débarrassés de sable et de parcelles terreuses. 
 Le moyen  qui m’a  constamment réussi  pour  amener  mes semis jusqu’à  la reproduction  
 de jeunes  plantes, est le suivant: 
 Un pot de vingt centimètres de  diamètre  et de hauteur est rempli  aux  trois  quarts  
 de terre ordinaire; un  autre pot  d’un  décimètre de  diamètre et dont le  fond est perce  
 de grands  trous est placé dans  le premier,  de manière à  ce  que le  niveau  de sa terre  
 soit d’un centimètre  plus  élevé que  la  terre du premier.  Ce  pot  est rempli de  terre  
 prise dans un endroit quelconque où  l’espèce à semer croît en abondance;  au-dessus  
 de celte  terre  je  répands une couche de  deux millimètres de sable siliceux,  très-fin,  
 également pris dans  quelque lieu affectionné par les Equisetum.  Ce sable est au préalable  
 lavé à  l’eau bouillante  et séché sur une  plaque  de  fer portée au  rouge,  à  l’effet  
 d’éviter  l’apparition des  divers cryptogames qui étouffent les jeunes sporophymes. Les  
 spores  sont semées au-dessus de ce sable humecté par  infiltration; le pot qui les contient  
 est  recouvert  d’une  cloche  de verre,  et le tout  est placé  en  un  lieu  très-bien  
 éclairé  et à  l ’abri des  coups  de chaleur  solaire. Le vase  intérieur  n’est jamais  arrosé  
 directement pendant le premier mois; mais matin et soir le vase extérieur est arrose,  
 et la  terre de  celui  de  l’intérieur  s’imbibe suffisamment par  infiltration.  Lorsque  les