Épi apiculé, ovoïde, long de 7 à 10 millimètres, sessile dans la dernière gaîne, qui
est très-dilatée et Tenveloppe presque entièrement. Sept ou huit verticilles de six ou sept
clypéoles noirs. Axe creux; cavité très-petite. Sporose s’accomplissant mal ou pas du
tout. Spores presque toujours aborlives.
Formes anomales. — 3" anom. Tiges devenant rameuses après mutilation, comme
sur l ’B. hgenmle. Au prinlemps de 1801, c’est-à-dire après l’inondation de décembre
I860, les sujets rameiix et à plusieurs épis se rencontraient fréquemment sur les
(ligues du Rhin, à Strasbourg.
17» aiiom. Infécondité des spores (voir p. 153). « Tandis que les épis de TB. hyemale
répandent librement leur graine ou leur pollen, je n’ai dans aucun cas vu ceux de
TB. Macliaii en faire autant. Ils paraissent mûrir sans sortir entièrement de la gaine
qui les enveloppe. » (Briclian, Doser. Eq., p. 374).
M. Milde dit « n’avoir jamais vu sur cet Equisetum de spores bien constituées et
fécondes. » (B. litt., p. 29; Gef. Crypt. Schl., p. 465, et Syst. E q .,p . 146). J ’en ai
rencontré plusieurs fois, mais toujours en très-petit nombre, une ou deux sur des
milliers de stériles. Ordinairement le sac membraneux de cette planle offre des cellules
sans fibres en spirale el renferme des spores irrégulières, de diverses grosseurs,
mais toujours plus petites qu’une spore normale (pl. IX , fig. 10, 11). Elles paraissent
incolores et se composent d’une membrane extérieure et d’une autre membrane enveloppant
une masse intérieure toute remplie de pelils grains très-légèrement verdâtres.
Quelques-uns, en très-petit nombre, ont presque la grosseur normale et présentent
vers leur équateur un commencement de fissure en spirale. Le tout est accompagné
d’une matière mucilagineuse, à demi-visqueuse, qui se dissout lentement dans l’eau
et pas du tout dans la potasse caustique. L ’étude microscopique de ces spores (voir
p. 9-4) permet de reconnaître qu’elles ont été arrêtées vers l’avant-dernière phase de
leur évolution.
Ilaiitat. — M. Ed. Newman signale celte plante dans le nord de l’Irlande et en
Écosse; M. Milde, en Silésie; M. Dôll, dans le grand-duché de Bade. Elle est assez
fréquente sur les digues du Rhin en Alsace. M. V. Payot la mentionne au pied du
Mont-Blanc, à une altitude de 1200 à 1300 mètres; M. Wilikomra, en Espagne. Je
ne possède pas assez de données certaines pour essayer de déterminer les limites d’extension
do cette plante.
Station. — Sur les bords des rivières et particulièrement sur leurs digues.
Localités françaises. — Sur les digues du Rhin, sur les remblais du chemin de fer
près du Rhin, à Strasbourg; très-abondante entre Seltz (Bas-Rhin) et le Rhin;
M. Grenier (BL (fe Br.) la mentionne dansTOuest, sur Taulorilé de M. Boreau, lequel
{Fl. Cent., 3® éd., R , p. 747) cite comme localité et sans autre indication: Vallé.e
de la Loire. M. Lloyd rapporte, avec doute, à cette plante un Equisetum croissant
dans les lieux sablonneux de Pierre-Percée, dans la vallée de la Loire [Fl. Ouesl,
p. 547).
Époque de la sporose. — Comme celle de TB. hyemale, el même un peu plus tardive.
Les sporanges semblent au mois d’août à leur maximum de développement, et
ce n’est qu’à celle époque que j ’ai trouvé quelques spores bien conformées. Je n’en ai
jamais vu une seule dans les épis dont Thiver avait retardé l’évolution jusqu’au printemps.
Celte plante supporte les froids de Thiver absolument comme l’B . hyemale, bien
qu’elle croisse constamment dans des endroits tout à fait découverts. C’est à peine si
les plus grands froids d’Alsace (de — 20 à ■—23 degrés) donnent à ses tiges une couleur
un peu rougeâtre. Dès les premiers jours du prinlemps, le développement recommence,
et il est alors très-facile de reconnaître à la base de chaque entre-noeud la
partie nouvellement formée. Elle est d’un vert clair et tendre, tandis que la partie
supérieure est d’un vert très-foncé ou souvent rougie par le froid (voir p. 61).
M. Milde dit qu’en Silésie «cette planle périt tous les ans dès le mois d’octobre, et
produit en mai de jeunes pousses qui .fructifient encore la même année, en juillet »
{Gef. Crypt. Schl., p. 465). Est-ce bien la même planle ?
Observation. — ■ A l’exception de M. V. Payot, qui assigne pour station à cette plante
« les lieux stériles et sablonneux très-secs s , tous les auteurs mentionnent sa présence
sur les bords et particulièrement sur les digues des rivières. Moi-même je n’ai pu la
trouver en Alsace que sur les digues du Rhin, ou sur des terrains remués pour l’établissement
de ces digues, ou sur les remblais du chemin de fer tout près du Rhin et
toujours en des lieux découverts et sur des terrains maigres et caillouteux. Cette
double circonstance, à laquelle se joignaient l’imperfection ordinaire des spores el la
croissance en touffes assez ordinaire sur les rhizomes coupés, m’a porté plus d’une
fois à douter de la valeur de cette plante comme espèce, et à penser que des fragments
de rhizomes d’B. hyemale coupés et transportés dans les terres du bord des
rivières ou avec les matériaux des digues, pourraient bien avoir produit ces nombreuses
tiges avec leurs formes grêles et leurs sporanges imparfaits. D’autant que sur
ces mêmes digues d’Alsace il est très-rare, pour ne pas dire impossible, de trouver
un pied d’B . hyemale normal, tandis que dans les bois traversés parles digues, là où
le sol, plus riche en humus, n’a pas été remué, on trouve en abondance les belles et
fortes liges de TB. hyemale, et cela à un mètre du talus des digues couvertes d'B. trachyodon'.
Mais, d’une part, les différences indiquées plus haut dans la disposition des
cellules à chlorophylle, quelque légères qu’elles soient, et, d’autre part, l’autorité
' Cette hypollièse est corroborée par l ’observation suivante de M. Birclian : t.In no instance liave I seen E . h y em a le
« assiociated with either of the other two, although £ . Mae/iaii grows in is immediate vicinity» (Descr. E q u is ., p. 371).