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 radicelles  simples  et  transparentes  du  sporophyme.  Comme  les  racines  ordinaires  
 des  rhizomes,  elle  se  compose  d’un  épiderme  très-distinct,  à  cellules  longues,  
 tétragonales,  à  parois  lisses  et  brunâtres,  donnant  naissance  à  des  radicelles  plus  
 nombreuses  et  plus  petites  que  les  radicelles  ordinaires  des  sporophymes  (pl.  X ,   
 fig.  i   d).  Au-dessous de  l’épiderme  est  un  cylindre  de  cellules moins fortes,  moins’  
 longues,  au milieu  desquelles  s’étend,  mais  non  jusqu’à  l ’extrémité,  un faisceau  de  
 vaisseaux spiro-annulaires,  toujours incomplètement formés,  dont  les anneaux  vont  
 en s’espaçant  de  plus  en  plus  et  finissent par  disparaître en  se rapprochant de  l’extrémité  
 inférieure,  laquelle est recouverte d’une piléorhize. Il y a donc, à tous égards,  
 identité entre cette  racine  et  les racines ordinaires des  rhizomes. 
 Le sommet végétatif du  rejeton  latéral  ressemble  également de très-honne heure,  
 tant  par sa  forme  que par  sa  loi  de  multiplication,  au  sommet végétatif d’une  tige  
 d’Equisetum adulte. On y distingue avec netteté la grande cellule terminale et le mode  
 de  division  qui détermine l’agencement des  cellules de second  degré en ceintures circulaires  
 superposées.  E t   aussi  de  la même  manière que sur  les  bourgeons  naissants  
 des plantes  adultes, il  apparaît  au-dessous  de  la petite masse cellulaire  terminale un  
 bourrelet annulaire de deux couches de  cellules,  et sur ce bourrelet se montrent trois  
 inégalités,  lesquelles  sont le point  de  départ des dents  de  la  première gaîne dont le  
 bourrelet  était  la  première  apparition (pi,  X ,  fig.  10  b).  Cette  première  gaîne  n’est  
 qu une game  basilaire,  ainsi  qu’on  peut  le  reconnaître  plus  tard à ses  dimensions  
 définitives,  à  sa  contexture et à sa couleur  (pl. X ,   fig. 1  f) .  E l  enfin  les mêmes  lois  
 dévolution  président à  l ’apparition  des  autres  entre-noeuds  de la Jeune plante  
 I l   est très-facile de  suivre  sur  les jeunes  plantes  de  quelques  millimètres de  long  
 la formation des vaisseaux,  et  de voir dans  les  cellules  apparaître des anneaux isolés  
 et espaces,  entre lesquels il s’en développe  d’autres, jusqu’à ce  qu’après la résorption  
 des  extrémités  des  cellules  ils  constituent  un  tout  régulièrement  espacé.  La  petite  
 tige,  constamment  formée  d’entre-noeuds à  trois  côtes  et  dès  lors  de  gaines  à  trois  
 dents,  contient  trois  faisceaux  vasculaires,  dont  la  position  répond  à  celle  qu’ils  
 occupent  dans  les  plantes  adultes.  La  jeune  racine,  comme  la  racine  des  sujets  
 adultes, n en présente qu’un seul,  central et composé  de deux ou trois vaisseaux inégaux  
 en grosseur. 
 Il m’a paru important  d’opérer des coupes  pour reconnaître  le mode de  transition  
 es faisceaux vasculaires de  la jeune  tige au faisceau de la racine, et ces  coupes m’ont  
 permis de  constater qu’à  la région où cessent les faisceaux de la tige et où commence  
 celui  de  la  racine,  il  n’y  a  pas  continuité  des  premiers  au  dernier, mais bien une  
 interruption  constituée,  comme  dans  les  noeuds  d’une plante  adulte,  par  un  petit  
 plan de courtes  cellules  rayées  ou  spiralées  (pl. X ,   fig.  12).  Ce  plan  est  oblique, et  
 son obliquité repond à  celle qu’a dû  prendre  le pseudembryon. 
 L ’ensemble de  ces  faits nous révèle : 
 1“ Que  la disparition du pseudembryon ou axe primitif n’est pas si  complète qu’elle  
 le semble d’abord ; 
 2“ Que  ce  qui  a  complètement  cessé  d’exister  est  seulement  le  sommet végétatif  
 de  cet axe  primitif, mais  que  le développement de sa masse  cellulaire centrale et de  
 sa moitié inférieure  a constitué un véritable noeud, offrant, coirime'oeux'd’une plante  
 adulte,  de courtes cellules rayées; 
 3" Que de ce noeud persistant sont issus deux appendices latéraux  ;  d’une part, un  
 rameau qui a été la première tige,  et, de Taulre, la première racine; 
 4» Que ces deux parties,  la petite tige et la première racine,  ne sont pas des parties  
 d’un seul  et même verticille. 
 En  effet,  comme  nous Tavons vu p.  4,10  et  70, les  racines  de la  plante adulte,  
 quelle que soit la région où elles apparaissent,  rhizome ou partie inférieure des  tiges  
 aériennes,  n’occupent jamais  la  place  des  rameaux articulés ni celle des  tubercules,  
 mais  elles  émergent  un  peu  au-dessous,  constituant  ainsi  aux  noeuds  un  double  
 verticille  d’appendices  latéraux.  La première petite  tige  n’est qu’un des  rameaux  du  
 premier  verticille,  qui  doit  se  développer  au noeud primaire  que constitue la  partie  
 centrale du pseudembryon,  et  la  racine, en apparence opposée,  est  la première  du  
 verticille  de  racines  infraposé.  Comme  la  première  tige  prend la direction verticale  
 ascendante, en même  temps que la première racine  prend  la  direction verticale descendante, 
   la  masse  du  pseudembryon,  cédant  à  cette  double  traction,  s’incline  
 presque horizontalement,  et  son  noeud central  prend une direction rapprochée de  la  
 verticale.  Il  suit de là ; 
 1“ Que lorsque  plus tard naîtront  du même noeud des  bourgeons adventifs,  appartenant  
 au  même  verticille,  ceux qui apparaîtront à  côté  de  la  première  tige seront  
 forcés de prendre une direction plus ou moins horizontale; 
 2» Que celui  qui sera opposé  à  la première tige  et  superposé à  la  première  racine  
 sera forcé de prendre sa  direction  et son extension  plus ou  moins  au-dessous  de  la  
 surface  du  sol,  sinon  tout  droit  en  bas.  I l   formera  ainsi  le  premier  rhizome  qui  
 assure  la  pérennité  de  la  plante.  C’est  aussi  ce  qui  arrive;  et  tout  rejeton  latéral,  
 souterrain  ou  aérien,  qui  succède  au  premier,  est  ordinairement  plus  vigoureux  
 que lui. 
 Bischoff,  dans  son  excellent mémoire Sur  le  développement des Equisetum  provenant  
 des  spores,  avait  remarqué  la  production  des  tiges  nouvelles  autour  de  
 la  première  tige,  et  la  différence  de  grosseur  «entre  ces  nouveaux  rejetons  qui  
 se  dirigent  vers  le  sol  et  la  première  tige  qui  reste  toujours  grêle  dans  son  développement 
 »  (Entw.  Eq.,  p.  790).  Mais  de  ce  que  ces  tiges  prennent  quelquefois  
 une  direction  assez  inclinée  pour  paraître  s’enfoncer  verticalement  dans  le 
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