C H A P . I I , — D E SC B IPT IO -N A N A L Y T IQ Ü E d ’u N E P L .A N T E A D U L T E .
Des coupes transversales faites sur la région des noeuds permellent de voir qu'un
groupe de vaisseaux se dirige vere chaque rameau, où il va se distribuer (pl. V I ,
fig. 22 ÿ, 23, et pl. V I I , fig. I I ) , et qu’un faisceau vasculaire se rend vers le milieu
de chaque division de la gaîne (pl. VI, fig, 22 e, 23, et pl, V I I , fig. H ) . Les uns et
les autres rencontrent et semblent traverser une zone blanche (pl. V I , fig. 22 d) de
très-petites cellules à parois épaisses (pl. V I I , fig. 12), et à l’intérieur de celle zone
on remarque des groupes semi-circulaires, ou ovoïdes, ou en fuseau (selon les espèces)
de cellules très-petites (pl. V I , fig. 22 c, et pl. V I I , fig. 13,14), et d’où partent évidemment
les faisceaux vasculaires. Les membranes de ces cellules sont très-épaisses,
ponctuées, striées, rayées, parcourues par des épaississemen ts annulaires ou spiralés,
en un mot présentant toutes les apparences possibles depuis la simple ponctuation
jusqu’aux grandes ouvertures, aux anneaux, aux spirales, le tout souvent mêlé sur
une seule et même cellule (pl. V I I , fig. 13-17). Le grand axe de ces cellules est dirigé
dans le même sens que le grand axe de chaque groupe, c'est-à-dire transversalement
et presque parallèlement à la circonférence de la tige. Les stries ou plutôt les épaississements
de ces cellules ont une direction générale perpendiculaire à leur grand
axe (pl. V II, fig. 13,14). Le diaphragme proprement dit est composé uniquement de
trois ou quatre couches de cellules simples, plus petites que les cellules les plus
intérieures des entre-noeuds (pl. V I I , fig. 11).
Si l’on veut maintenant se rendre compte du rapport de ces divers tissus avec ceux
dont nous avons reconnu l’existence dans les enlre-noeuds, l’examen simultané et
comparatif d’une série de coupes sur la région du noeud fait voir qu’en s’approchant
d’un noeud les vaisseaux spiro-annulaires épars au pourtour des lacunes essentielles
deviennent un peu plus forts et plus consistants (pl. V I I , fig. 17), puis se
courbent horizontalement pour aller rejoindre les cordons vasculaires qui se trouvent
en avant et de chaque côté de ces lacunes. En se courbant ainsi, ils repoussent vers
l’extérieur la partie fibreuse du faisceau fibro-vasculaire. Un peu au-dessous du
diaphragme, tous ces vaisseaux réunis deviennent très-courts et en même temps plus
gros et plus nombreux, et finalement par cette transformation ils constituent en avant
du sommet de chaque lacune essentielle, alors oblitérée, ces deux groupes ovoïdes de
cellules rayées et profondément striées dont je viens de parler (pl. V I , fig. 22 c, et
pl. Y II , fig. 13, 14). On voit également que la zone de petites cellules courtes et à
parois épaisses entourant ces groupes correspond aux fibres qui sont en avant de
chaque cellule essentielle. En approchant du noeud ces cordons de fibres augmentent
e volume et se transforment en une ceinture de cellules petites, courtes, à parois
épaisses (pl. V I , fig. 22 d , et pl. V I I , fig. 12), tout comme les vaisseaux spiro-
amuilaires s y sont graduellement transformés en groupes de cellules courtes, à parois
épaisses et rayees. Les grandes cellules du cylindre interne constituent le diaphragme
§ 8 . — D E S T IS S U S D E L A T IG E . 49
en se modifiant d’une manière analogue dans leur longueur et dans l’épaisseur de
leurs parois. Cette disposition générale so montre dans toutes les espèces avec une
parfaite régularité. Il me semble donc ijuc M. Nügeli n’a pas donne une idée suffisamment
exacte de cette organisation en disant simplement que les faisceaux vasculaires
de la tige se réunissent dans chaque noeud en un tissu embrouillé (Zeitschr. f.
Bolanik, Ileft 3 u. 4, Seite 143).
Revenons aux groupes de cellules rayées, correspondant aux cordons vasculaires.
Nous avons vu qu’il y en a un de chaque côté du sommet d’une lacune essentielle;
or, de chacun de ces deux groupes et de son'extrémité la plus rapprochée de celte
lacune se détache horizontalement et vers la périphérie un faisceau vasculaire, et ces
deux faisceaux se réunissent bientôt en un seul, qui passe à travers les grandes
cellules séparant les lacunes corticales, et monte brusquement dans le milieu de la
division de la gaine à son point d’origine (pl. V I , fig. 22 c). De l’autre extrémité de
ces groupes, c’est-à-dire de l’extrémité la plus éloignée des lacunes essentielles, partent
aussi des faisceaux vasculaires, mais pour suivre des directions très-différentes. D’une
part, les uns se réunissent deux à deux pour constituer un faisceau unique, lequel
passe horizontalement, comme le précédent, mais au-dessus même des grandes lacunes
corticales el se rend dans les rameaux (pl. V I , fig. 22 g). Il est dès lors facile de voir que
le faisceau vasculaire qui entre dans un rameau se compose de deux faisceaux ayant
appartenu dans l’entre-uoeud chacun à un faisceau fibro-vasculaire différent. Ces
faisceaux manquent ou ne sont qu’à l’état rudimentaire dans la plupart des tiges spiei-
féres des E. maximum et arvense. D’autre part, de la même extrémité s’élève un cordon
vasculaire qui se rend dans l’entre-noeud supérieur et devient le cordon latéral d’une
lacune essentielle (pl. V I I , fig. 11). Par suite de cette disposition il y a alternance,
c’est-à-dire que le cordon issu du groupe de droite d’une lacune essenlielle devient,
eu pénétrant dans l’entre-noeud supérieur, le cordon latéral gauche de la lacune qu’il
avoisirie.
La composition des noeuds du rhizome est absolument identique, et tout s’y passe de
la même manière, avec cette circonstance en plus que du nouveau faisceau vasculaire
destiné au rhizome latéral (qui remplace le rameau) il se détache un petit cordon
vasculaire qui se rend dans la racine infraposée (pl. I,fig. 7 A).
Les rameaux sont composés des mêmes tissus que les tiges, toutefois il y a lieu à
distinction. Dans les deux derniers groupes les tissus des rameaux offrent, sur une
plus petite échelle, une disposition identique à celle des tiges, avec leurs lacunes et
leur cavité centrale, et, sauf peut-être une proportion plus considérable des cellules
à chlorophylle, et des côtes plus saillantes par suite de la réduction du diamètre, il
n’y a rien de spécial à y remarquer et rien à ajouter à ce qui a été dit précédemment.
Mais, dans les deux premiers groupes, les rameaux diffèrent nptablemeiit des tiges.
D U V A L -JO U V E