flg. 18). Cjtiiulres indistincts. Lacunes essentielles très-petites, extérieurement tangentes
i la même circonférence que les lacunes corticales; faisceau fibro-vasculaire
s’avançant entre les grandes lacunes, très-étroit, avec des cordons de vaisseaux très-
marqués, très-rapprochés et presque parallèles. Les faisceaux fibreux des côles et des
sillons sont à peu près de même grosseur et de même forme; très-larges et presque
triangulaires, ils s’avancent peu vers l’intérieur et forment sous l’épiderme une ceinture
ondulée qui n’est interrompue que sous les lignes de stomates. Les cellules à
cUloropliylle forment autour du faisceau fibreux carénai une masse très-nettement
circonscrite, subréniforme, bilobée, à lobes arrondis; elles manquent sons le faisceau
fibreux du milieu des sillons et ainsi se comportent à l ’inverse de celles de \’E. hije-
tnale qui, manquant vis-à-vis des côtes, étendent leur masse sous les sillons (comparer
les flg. 18 et 20 de la pl. "VI).
Gaînes courtes, 3 à 5 millimètres avec les dents, vertes et étroitement appliquées à
la base (ce qui les fait paraître encore plus' courtes quelles ne le sont réellement),
puis subitement dilatées en toupie sur les deux tiers supérieurs, surtout vers le haut
des tiges spicifères. Divisions lancéolées, avec un sillon carénai très-prononcé et se
prolongeant sur les entre-noeuds. Dents persistantes, larges, très-aiguës, tout à fait
membraneuses, blanches et un peu diaphanes. Celles des gaînes les plus rapprochées
de l ’épi ont sur leur carène une ligne noire, et tontes présentent à leur base une large
bande de la même couleur, qui contraste avec la blancheur de leurs bords membraneux,
et a valu à celte espèce le nom que G. Bauhin lui a le premier appliqué et
qu’elle a conservé depuis.
Rameaux nuls ou accidentels et alors entièrement conformes aux tiges. La gaîne
basilaire est courte el très-large, d’un noir brillant; le premier entre-noeud est très-
court et, avec la gaîne, atteint ou dépasse à peine la moitié de la gaîne caulinaire.
Épi apiculé ovo'ide, long de8 à 10 millimètres, d’abord presque sphérique etsessile
dans la dernière gaîne très-dilatée et presque en soucoupe, puis s’allongeant lors de
la sporose, ainsi que son «pédoncule» rosé, qui ne s’élève pourtant jamais beaucoup
au-dessus de la gaîne. Anneau très-large; six à neuf verlicilles de six à huit clypéoles.
Axe creux. Pendant la sporose, qui s’effectue de haut en bas, les épis normaux sont
d’une belle couleur orange. Spores très-rarement aborlives, si ce n’est dans les sporanges
supérieurs dont le clypéole est très-noir.
Variations et formes anomales. — Cette espèce présente deux variations dans ses
dimensions extrêmes. Lorsqu’elle croît sur le bord d’une eau courante, dans un terrain
bon quoique caillouteux, elle pousse de longs rhizomes sur lesquels sont espacées
de belles tiges, longues de 50 centimètres, droites, presque solitaires, quelquefois un
peu rameuses, et ayant jusqu’à treize ou quatorze côtes; c’estla v' Wilsoni Ed. Newm.
(Brit. ferns, p. 38 et 39 avec fig.) et la v' elatum Dôll (Fl. Bad., I , p. 71). Elle est trèsabondante
le long de quelques fossés de la citadelle de Strasbourg. Lorsqu’au contraire
YE. variegatum croît dans des lieux très-découverts, sur un sol très-maigre, très-
caillouteux et très-sec, scs rhizomes courts, tortueux, produisent de nombreuses
touffes de tiges cespiteuses, petites, de 10 à 15 centimètres, grêles, couchées, ascendantes
ou courbées ou tortueuses, n’ayant plus quelquefois que quatre ou cinq côtes.
Ce sont les formes extrêmes de la v' coespitosum Dôll (Fl. Bad., I , p. 71). Si je ne
considère pas celle forme comme variété, non plus que la précédente, c’est parce
que, si on arrache avec précaution les rhizomes de celle-ci, on constate qu’en dehors
de l’eau et dans le sol maigre ils portent à l’autre extrémité des touffes do la petite
forme cespiteuse.
3» anom. Tiges rameuses après mutilation. Ne se produit guère que sur les sujets
très-robustes.
17" anom. Infécondité des spores. Assez rare; j ’ai même trouvé des spores bien conformées
dans des sporanges dont la plupart des cellules étaient dépourvues de fibres
spiralées.
Habitat. — Cette espèce aurait sa limite boréale en Norwége, d’après M. Fries
(Summ. veg., p. 59); selon M. Milde elle atteindrait la Finlande et la Laponie (Gef.
Crypt. Schl., p. 470). Elle croît assez fréquemment dans les trois parties de l’Angleterre,
et se retrouve le long du Rhin depuis Mayence jusqu’aux Alpes de la Suisse,
où elle s’élève à 7000 pieds selon M. Bernoulli. M. V. Payot l’a signalée au pied du
Mont-Blanc, à une altitude de 1100 à 1300 mètres; M. Zetterstedt, dans les Pyrénées,
à 2194 mètres.
Limites d’extension.
Écart en latitude ; 22°
Sud ; P y r é n é e s .......................... 43”
Aocd ; Norwége (M. Fries). . 65”
Oc cifa t : Irlande . . W ” 0. |
OrtOTî; Sibene de Baikal . . 116” E. )
Carré d’expansion, 2772.
Station. — "Voisinage des eaux, dans des lieux caillouteux ou dans le gros gravier.
Localités françaises. — Le long du Rhin en Alsace. Abonde à Strasbourg, à
Seltz etc. Vallée de Chamoimix (V. Payot). Pyrénées, à Tourmalet, entre Rencluse et
la Maladelta (Zetterstedt). Les Alpes, d’où cette espèce peut ot doit sans doute descendre
dans les vallées du Rhône et de la Durance; mais je n’ai pu l’y rencontrer, et
ce que j ’y ai vu, comme ce que j ’ai, sous ce nom, reçu de ces vallées, se rapporte
aux formes cespiteuses de l’B. ramosissimum. M. Boreau la cite comme rare dans les
alluvions de la Loire et de l ’Ailier (Fl. Cent., 3” éd., R , p. 748).