«polline lantuin conspersis, atqueex germine stigmate instructo compositi» (p. xxix).
De Candolle (Fl. fr., t. I I , p. 580,1805) reproduit sans modification Topinion de
Hedwig, seulement il range les Prêles et les autres cryptogames vasculaires dans les
Monocotylédones, sur cette considération que les graines de Fougères, « semées avec
«soin, lèvent accompagnées d’un cotylédon latéral, étalé, membraneux, large et
«réniforme» (Fl. fr.. H , p. 546 et 547). On verra plus loin, p. 130, la modification
des idées de cet auteur.
Mirbel (Phijs. vég., I , p. 387,1815) répéta simplement l’opinion et les expressions
de Hedwig.
I l est facile de comprendre comment, après avoir méconnu la nature reproductive
des spores des Equisetum, en les assimilant au pollen ou à la fleur des autres plantes,
on dut rester si longtemps sans songer à les semer, et tourner tous les efforts vers la
recherche de Torgane femelle.
Enfm l’auteur de la Monographie des Prêles indiqua et ouvrit la route à suivre pour
arriver à la solution scientifique du problème. Après avoir rapporté Topinion de
Hedwig, il ajoute : «Mais toutes probables que fussent ces conjectures, il fallait les
« vérifier par des expériences. C’est ce que j ’ai fait dès l’année 1817. J ’ai mis ces graines
«supposées des Prêles les unes dans Teau et d’autres dans des vases remplis d’un
« terreau très-fin. C’était le 3 avril, à Tépoque de Tapparition des Prêles à hampes.
«Au bout de deux jours, les grains plongés dans Teau montraient une petite pointe à
«peu près du tiers de leur diamètre. Le troisième jour cette pointe s’était allongée;
« elle était transparente et ressemblait à un tube vide. Au bout d’un mois les grains
«semés sur terre avaient poussé d’un côté une ou deux radicules simples et blan-
« châtres, et de Tautre ils s’élaient renflés et divisés d’abord en deux, ensuite en
«trois et quatre lobes. Ils continuèrent à croître pendant tout le mois de mai, en se
«ramifiant considérablement. A la loupe, et surtout au microscope, c’étaient des tiges
«cylindriques, nombreuses, articulées et ramassées en faisceau.
« J ’ai mis successivement en expérience les grains de la Prêle fluviatile (E. maxi-
«mnm), de la Prêle des marais (E. palustre) et de la limoneuse (E. limosum). Ils se sont
«agrandis de la même manière et ont présenté les mêmes apparences*.
«Mais ils se sont arrêtés â ce terme, malgré toutes les précautions. Dans les
«années qui ont suivi 1817, je n’ai pas été plus heureux; mais je recommencerai mes
«expériences avec une nouvelle attention dès le printemps de cette année (1822).
« Cependant ce que j ’ai vu tant de fois suffit, je pense, pour constater que le grain
«vert est bien la semence des Prêles, qui sont des plantes acotylédones, puisque ce
‘ L’auteur a représenté les sporophymes de V E . a r v e n s e , pl. I , fig. S et 6 ; ceux d e V E . m a x im u m , pl. I I , fig. 3
et 4 ; ce uxd el’E . p a lu s t r e , pl. V, fig. 5 et 6 , et ceux de V E . lim o s u m , pl. V I I I , fig. 5. Ces figures sont mal faites
et simulent des cotylédons.
« Oi-ain tout entier se développe sans qu’on puisse y apercevoir aucun corps étranger à
«l’embryon ou â la plantule. Je ne pense pas que Ton puisse s’assurer par des expé-
« riences directes que les quatre filets soient des étamines, et que les pulviscules qui les
«recouvrent soient un véritable pollen. Cependant l’analogie est fortement prononcée
« pour cette opinion, surtout si Ton convient qu’il ne faut pas chercher ici des anthères
«et des loges semblables à celles des plantes phanérogames, et il faut avouer que les
«mouvements élastiques des lames qui entourent le grain vert sont merveilleusement
«propres â secouer la poussière fécondante, et â favoriser la dissémination des graines
«fécondées Mais si Ton ne peut douter que les grains verts ne soient de véiitables
«semences, on doit s’étonner de ce qu’elles remplissent si mal leur destination; car je
«n’ai jamais trouvé une seule Prêle qui ne me parût pas fort ancienne et dont la
«racine ne se prolongeât pas indéfiniment dans la terre. Je crois que les autres bota-
«nistes n’ont pas été plus heureux. I l faut donc convenir, au moins jusqu a présent,
«que les Prêles sont des plantes dont les mêmes individus subsistent depuis un temps
« l u t on ne saurait assigner le terme, et qui répandent chaque annee des myriades
« d e grain es autrefois fer tile s, aujourd’hui infécondes» (p. 347 a 3M).
« Maforé mes efforts, je n’ai point trouvé l’extrémité des tiges souterraines. La Prele
«est donc une plante dont jusqu’à présent la durée doit être considérée comme inde-
Ifinie et qui, du moins â ma connaissance, ne fournit plus de nouveaux individus.
« quoique ses graines soient susceptibles de développement » (p. 390).
Dans la même année C. A. Agardh, professeur
Dublia dans les Mémoires du Muséum d'histoire naturelle (t. IX , p. 283-29..) des «Obs
« v i ns a germination des Prêles.» Après avoir brièvement rappelé les pnnc-
olles opinions émises sur ce point par Linné, Adanson, Hedwig, ü expose que «d ns
«les derniers jours d’avril 1822, il fit des semis de la poussière de 1 E. arvense sur plu-
«sieurs pots placés au soleil, à différents degrés de lumière, de chaleur et d humidité.
«Le l^ d e à a i un petit bouton vert et bifide avait paru et une petite radicule pellucide
était descendue dans le terreau. Je ne doutai plus que les deux lobes du bou-
«ton ne fussent des cotylédons, et que la plante ne fût dieotyledone et plus voisine
« des CasMuriBU qu’on n’aurait osé le penser. , -„„na Prèle que ie sun-
«T P 19 de mai je fus fort étonné de trouver, au lieu d une jeune Prele que je sup
«si facilement sur le terreau.»