Habitai. — Cette belle espèce croît dans la zone tempérée boréale, en Europe, en
Asie, en Amérique et dans l’Afrique française. Elle est répandue en Angleterre, en
Ecosse et en Irlande; elle manque en Suède, en Norwégo et en Laponie. Sa limite
boréale paraît être le nord de l’Écosse, la partie méridionale du Danemark (Fries,
Summ. vcg., p. 59) et Saint-Pétersbourg. Elle est abondante au sud de l'Europe et
n’est pas rare sur le littoral de l ’Algérie.
Limites d'extension (non compris l'Amérique).
Écart en latitude : 24»
Écart en long!lude: 128»
S u d : Algérie............................... 36°
A'tu'il: Saiut-Pétorsbourg . . 60»
Occident .■ Irlande . . . . 12° 0.
Sibéile de Baikal . . 116" E.
Carré d'expansion, 3072.
Station. — En général les sols argileux et calcaires, pourvu qu’ils soient constamment
humides. Sa limite supérieure de végétation est en Suisse de I I5 0 mètres (Bernoulli,
Gef. Krypt. Scino., p. 49), de 850 mètres près du Mont-Blanc (V. Payot, Catal.
M'. B l.), de 3000 pieds sur la Sierra-Nevada (Willk. el Lange, Prod. ¡1. hisp., p. 12).
Localités françaises. — Répandu sur tout le territoire. Rare en Alsace; assez abondant
en Lorraine; peu commun en Auvergne el dans l’Ouest; assez commun aux
environs de Paris.
La forme minor est répandue aux environs de Grasse el de Marseille; l’anomalie
n» 5 près de Lisieux, et, en Alsace, près de Larapertslocli et de Lobsann.
Epoque de la sporose. — Les premiers jours du printemps. Les tiges stériles
paraissent immédiatement après les spicifères; mais les épis anomaux qui terminent
quelquefois les tiges stériles et rameuses sont plus tardifs et ne paraissent que vers
l’été. Des liges spicifères propres sortent parfois de terre dans les automnes chauds.
2. E qdISETOI SYLY.4riCÜJI L.
Diagnosis princeps. _ E. caille spicato, fronilibus composilis L. Sp. pl., Ed. t», p. lOGt.
Diagnosis n-\— Caulibus dimorphis ferc coætaneis; spicigero sporosûos tempore nudo vel rudi-
mciifis ramoi'Lun brevibus instructo, deniquc sporis sparsis et spica marcescente ramos, ut sterili, et
cliam loiigiorcs prorcrcnle et æslalcin perdurante. Stomalibus iu lineas subregularcs et snbbiserialas
disposilis. Fistola cculralimodica, t;3, c. Vaginis in caule spicigero maximis, remolis, dilalalis, ïcu-
Iricosis, scariosis; in sterili miiioribus; divisionibus ipsarum tO-15 lincari-lanecalaiis, plcrisque per
4-5 usque ad imum in 2-4ve lolios obtusos counatis. liaiuis slorilium
nec non cl spicigcrorum dense verticillalis, gracillirais, arcnalo-
. niilaiilibus, vcrlicillulo-ramulosis, profuiide 3-.i-sulcalis, I ; vaginis
teOi ipsornm adpressis, ciontibns angnstis longe acumiiiatis, iialcntiljus;
prime in slerilibus inlcriiodio loiigo vaginara caulinam ailæquaiilo vel
valde superante, a, in spiciferis non adæqnaïUe.
Description. — Les rhizomes principaux sont très-longs et rampent à une profondeur
de vingt-cinq à soixante-dix centimètres; leurs eutre-noeuds, d’un roux bruii
mat, deux et trois fois plus gros et plus longs que ceux des rhizomes verticaux qui
supportent les tiges, ont huit à dix angles très-marqués; les plus élevés sont seuls
tomcnteux. Gaînes à dents étroites, aiguës, deux fois aussi longues que ia partie
vaginanle.
Tubercules nombreux, sphériques avec un diamètre de 7 millimèlres, ou ovoïdes
avec un grand diamètre de 13 millimètres. Granules amylacés plus gros que sur
aucune autre espèce, avec quelques pelites inégalités à la surface. Entre-noeuds
sans cavité centrale (pl. V, fig. H ) ; seulement, sur les très-vieux rliizomes, les cellules
du centre se déchirent très-irrégulièrement et se pourrissent. Lacunes corticales
très-grandes. La guirlande de séparation des deux cylindres est presque aux
deux tiers du rayon; elle reproduit assez exactement en petit le polygone extérieur;
mais, ce queje n’ai vu que sur celte espèce, à l’intérieur du cercle des lacunes essentielles
et séparée d’elles par deux rangs de cellules, existe une autre guirlande de cellules
semblables, quelquefois colorées, décrivant un polygone à côtés très-concaves,
et dont les angles s’avancent entre les petites lacunes vis-à-vis les faces du premier
(pl. Y, flg, I I ) . Les vaisseaux du pourtour des petites lacunes manquent souvent sur
les vieux rhizomes.
figes spicifères droites, hautes de 30 à 40 centimètres, avec un diamètre de 4 millimètres
environ, persistant après la sporose. Entre-noeuds sept à dix, d’un rose pâle,
rayes do vert; côles lisses sur le dos, finement hérissées de chaque côté; sillons très-
larges, peu profonds, ayant sur chaque côté une (rarement deux) ligne de slomales
(pl. R I. fig. 7). Gaînes relativement gnatides, longues de 10 à 25 millimètres, ventrues;
leurs cotes sont très-prononcées, arrondies, sans aucun sillon carénai, mais
marquées vers la base d’une ligne blanche répondant au faisceau fibreux, dont ie
retrait formera sur le sec un sillon carénai très-prononcé. Divisions neuf à onze,
Imeaires-Iancéolées, soudées entre elles jusqu’au sommet et ne se déchirant jamais
que sur deux ou trois points en lobes très-larges et obtus (pl. I I I , fig. 16, 17 et 18).
Sur une section transversale opérée à l’époque de la sporose (pl. Y I , fig. 5), les
sillons paraissent un peu plus prononcés, par l’effet des petites aspérités horizontales
qui en hérissent le bord. Ils ont environ trois fois la largeur des côtes. Le rayon de la
cavité centrale occupe à peu près le tiers intérieur du rayon total, et les lacunes corticales
assez grandes en occupent le tiers extérieur. Elles sont presque rondes et égales
en largeur aux masses cellulaires qui les séparent. Sous les côtes est un large faisceau
fibreux circonscrit par des cellules à clilorophylle, très-chargées de cette substance
contre l’épidcrme et sous les slomales, de moins en moins en s’avançant vers lo
centre. Un ou deux i-angs de tissu fibreux sous les sillons. Lacunes essentielles à égale
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