CH A P . IV . — l iE P nO D U C T IO N .
jamais VH la moindre trace de ces cellules vides, soit que ce qui en subsiste se fonde
dans I eau, soit que la parfaite transparence et l’e.xlrême ténuité de leurs restes les
dérobent a notre vue, soit enfm qu’il n’y ait pas de restes appréciables et que la cellule
soit resorbee a mesure que se forme le spermatozoïde. J ’incline d’autant plus
vers cette opinion, qu’au moment de leur apparition-en liberté, je n’ai jamais vu les
spermatozoïdes sortir de leur cellule et la laisser, mais ces cellules semblent s’cuvrir
et se transformer en spermatozoïdes. Ceu.v qui restent engagés en partie dans leur
cellule seraient alors ceux qui sont incomplets et qui ne l’ont pas résorbée tout entière
L action de 1 eau, qui facilite le dégagement des spermatozoïdes, pourrait aider à cette
resorption. Les globules à spermatozoïdes sont au premier moment de leur sortie de
antheridie entourés d’une atmosplière mucilagineuse, car des infusoires que je plaçais
a dessein sur le porte-objet, en passant à distance, les entraînaient dans leurs
mouvements. Mais au bout de quelques minutes il n’en élait plus ainsi, et cette sorte
d atmosphère visqueuse s’était dissoute.
L émission des globules hors de l’anthéridie est accompagnée de celle de granulations
opaques, comme grisâtres, très-fines et douées d’un mouvement moléculaire
tres-rapide. Ce mouvement paraît durer indéfiniment; il résiste à l’action des acides
de iode, de 1 alcool etc.; s’il cesse avec l’évaporation de l’eau, il reparaît avec la présence
d un liquide etc, Il n'en est pas du tout ainsi du mouvement des spermatozoïdes •
possibles, je ne l’ai pas vu dure^
au delà de huit heures. I l cesse avec leur vie, et leur vie cesse à la première atteinte
de dessiccation ou au moindre contact d’un des réactifs cités plus haut, et une fois
que ce mouvement s’est arrêté sur des spermatozoïdes morts ou tués, il ne reparaît
jamais. 11 nest donc point un simple mouvement moléculaire, mais bien un vrai
mouvement vital. C’est pourquoi, malgré des autorités imposantes“, j ’ai conservé
très-expressement le nom de s p e r m a t o z o ï d e , voulant marquer par là la parfaite identité
de fonctions entre les êtres fécondateurs des végétaux et les êtres .fécondateurs des
animaux. La vie est partout la vie, toujours identique à elle-même; les différences ne
sont que de degré, non de principe et d’essence.
On' Z I T ’ '“» « ¡ ' i l 1» premier le mouvement hélicoïde des spermatozoïdes des Sph.isnum
7 avaient a l T »""■ Sdlioo
qu, avaient adopté d abord le nom de sp o rm a io x o id e , l’ont ensuite, .pour se conformer au voeu de l ’Académie des
: r c e qu’ il * . " » ‘»u "»■» pareu plus couveuahie A M. G. r l Z
p 76) M W p r r r spermatozo’a e s des animaux. (Zoosp. A lp .,
p. ). Pli. Sohimper, après avoir parlé des mouvements des .anthérozoïdes, des Sphaenura ajoute- . J e n e
■veux pas dire par lé que j ’attrihue A ces êtres une vie animale, „1 que je les c o n s id é r e L L des' a u L , !
- toute ’é iu i ï ” " r ‘ “ “ “ “ ‘" a “ “ " «a a p «™ « '» » “* . dont je m’étais servi autrefois, pour évitatonte
eqniïoque. La vie veg;étale peut avoir aussi ses mouvements I . (S p h a g ., p. 45).
§ 3. Des archégones
Au temps où des anthèridies bien développées couronnent l’extrémité des lobules
des sporophymes, on peut remarquer que quelques-uns de ceux-ci, d’un aspect plus
vert et plus vigoureux, en sont presque constamment privés. En examinant ces sujets
qui semblent stériles, on trouve que la partie supérieure de leur expansion foliacée
est très-chargée de chlorophylle, plus dilatée, plus ramifiée et plus lobulée que sur
les autres, et qu’elle offre plus particulièrement l’aspect cité plus haut d’une feuille
de chicorée frisée pliée en deux; la partie médiane inférieure est très-épaisse, comme
charnue, et composée de cellules plus petites que celles des ramifications latérales.
Cette épaisseur atteint même quelquefois la partie inférieure de ces ramifications
(pl. X , flg. I A).
S i, au moyen d’un grossissement médiocre, on explore avec uu peu d’attention
toute cette région épaissie vers la base des ramifications lobulées, on sera tout d’abord
frappé par la vue de plusieurs petits matras, à ventricule globuleux, à col allongé et
étroit, terminé par un large évasement quadrilobé d’une charmante élégance. Le tout
est coloré en roux clair, ce qui le fait trancher sur le reste et permet de le distinguer
avec une parfaite netteté (pl. X , fig. I k). Le ventricule est entièrement engagé dans le
tissu à petites cellules, et il contient le plus souvent un corps plus ou moins sphérique,
qui le remplit presque en entier (pl. X , fig. 2, 3). Le col, qui n’est qu’une
colonne creuse composée de quatre rangées longitudinales de cellules un peu plus
grosses, offrant rarement quelques granulations vertes, est également vers sa base
engagé dans le même tissu, et sa zone supérieure est la seule à s’élever au-dessus. Les
cellules du ventricule semblent donc faire partie du tissu enveloppant; sur celle de
leurs faces qui constitue la paroi du ventricule et qui est pentagonale, elles sont
colorées en roux (pl. X , fig. 3 e). I l en est de même des cellules du col ; elles ne sont
colorées en roux que sur la face longitudinale très-étroite, qui n’est point en contact
avec les autres, et forme le canal du col (pl. X , fig. 3 f ) ; les supérieures seules
sont en même temps colorées sur leur face supérieure et tout à fait libre; ce qui
simule le gracieux évasement quadrilobé dont j ’ai parlé (pl. X , fig. 3 » et a j. Le
plus souvent cependant la partie supérieure de ces cellules, au lieu d’être colorée et
de former une rosace roux brun, est surmontée par des appendices aplatis, repliés
en dehors, allongés en forme de petites feuilles, et quelquefois si grands qu’un seul
égale tout l’appareil coloré (pl. X , fig. 2). Leur nombre varie de un à quatre. Un peu
d’attention les fait reconnaître pour des cellules longues, à parois minces et flasques,
el leur présence au-dessus des parois le plus souvent colorées indique de suite que