00 CIIAP, Iir, — FOnjIATION e t d é v e lo p p e m e n t d e s DIVERSES PARTIES,
ces nucléus, par une plus grande épaisseur et par une transparence toute particulière.
A cet aspect, et vers la quatrième ou la cinquième gaîne, succède en allant du
milieu aux extrémités de oliaqiie cellule, l’apparition, contrôles parois, d’épaisseurs
transversales très-ténues en forme d’anneau. Le nombre de ces épaisseurs ou saillies
annulaires est déjà de cinq ou six que toutes les parois des cellules sont encore distinctes;
mais bientôt les parois liorizontales (ou des extrémités) se résorbent et vers
la place qu’elles occupaient il se forme aussi des anneaux. A ce moment un vaisseau
est réellement constitué par un tube continu, à l’intérieur duquel existent des épaisseurs
annulaires assez régulièrement espacées. Mais à mesure que la tige s’accroît en
longueur, il apparaît de nouveaux anneaux qui semblent résulter de la formation de
nouvelles saillies annulaires entre les premières ou plus fréquemment (à ce qu’il m’a
semblé sur YE. arvense) du dédoublement des premiers anneaux. Si le dédoublement
est complet sur toute la circonférence, le vaisseau montre sur une étendue plus ou
moins grande des anneaux régulièrement espacés; si le dédoublement n’est que partiel,
les anneaux restent unis sur une partie de leur pourtour, et offrent là où ils se
sont dédoublés des ouvertures transversales plus ou moins grandes (pl. Y I I , fig. 3,
4, 9). A mesure que s’avance cette multiplication, on voit diminuer l’épaisseur des
parois du tube oonlre lesquelles apparaissent les anneaux, el iinalement, mais beaucoup
plus tard, il n’en reste plus aucune trace, et les vaisseaux sont alors réellement
constitues par des anneaux libres et non unis par une enveloppe commune. Ce n’est
qu’à cette époque que j ’ai pu constater dans les anneaux un commencement de cavité
tubulaire (voir p, 39 et 40); jusqu’alors ils paraissent composés d’une matière homogène.
La cavité se montre d’abord lenticulaire et très-aplatie et ne devient circulaire
que sur les sujets très-adultes. Elle demeure toujours aplatie lorsque les bandes
annulaires sont très-larges.
^ A la continuité du vaisseau corresponden t dans les cellules voisines des divisions longitudinales
qui en multiplient le nombre et en changent complètement la forme;
elles deviennent très-longues et fibreuses et perdent entièrement les granules verdâtres
et mucilagineux qui les remplissaient. On voit aussi apparaître parmi les vaisseaux
annulaires quelques vaisseaux spiralés beaucoup plus petits, et dont le mode de formation
est analogue, avec celte seule différence que les saillies sont spiralées au lieu
d être annulaires. La transformation de certains groupes de cellules dans la région du
diaphragme en cellules striées et rayées, et en petites cellules à parois épaisses (pl. VII,
% . 12,13,14), précède un peu ou accompagne l ’apparition des vaisseaux et des fibres
dans la partie supérieure de l ’entre-noeud.
C est, en effet, à la partie supérieure de chaque entre-noeud que se forment d’abord
les vaisseaux, les fibres et (comme nous le verrons plus tard) les stomates. Sur toute
la région de l’entre-noeud qui est hors des gaînes et même sur les neuf dixièmes de
§ 1. — D E L A T IG E E T D E S G A IN E S , 01
celle qui en est entourée, les cordons vasculaires offrent des vaisseaux bien formés,
parfaitement transparents, sans aucune trace de la membrane de leurs cellules génératrices.
Vers la partie tout à fait inférieure du même entre-noeud ou voit, autour des
vaisseaux, des traces de cette membrane devenue très-mince et très-diaphane, puis on
voit les vaisseaux s’obscurcir de plus en plus par la présence de la matière granuleuse
gris verdâtre; en même temps on reconnaît qu’aux vaisseaux déjà bien constitués
succèdent, en allant vers le bas, des cellules longues, à bouts arrondis, et qu’à l’intérieur
de leur membrane des lignes très-ténues dessinent soit des anneaux espacés,
soit des fragments de spirales à tours écartés, et enfin tout contre le diaphragme il
n’y a plus que des cellules longues à extrémités arrondies, avec abondance de matière
granuleuse, mais sans aucune trace d’anneaux ni de spirales, L ’étude du développement
des vaisseaux est pcul-ôtre plus facile encore sur cette région des entre-noeuds
déjà assez longs que sur les entre-noeuds dans leur première jeunesse.
La démonstration que le développement en longueur des entre-noeuds a lieu presque
exclusivement par la multiplication des cellules de leur base est, sans aucune observation
microscopique, parfaitement évidente sur les espèces des groupes des llije-
malia. En effet, les tiges de ces espèces, qui n’ont acquis pendant l’été que la moitié
de leur longueur normale, cessent de s’accroître pendant les froids de l'hiver, et par
l’effet du froid la partie de chaque entre-noeud qui est hors de la gaîue prend une
teinte verte très-foncée ou souvent rougeâtre. Le développement recommence dès les
premiers jours de printemps, mais alors la partie nouvellement formée se distingue
de l’ancienne par sa couleur d’un vert tendre et très-clair, et on la voit sortir des
gaînes à la base de chaque entre-noeud. De plus on remarque un léger rétrécissement
de diamètre au point de démarcation entre la nouvelle et l’ancienne région. Si 1 on
mesure la longueur de la partie colorée par le froid, on voit qu’elle s’allonge à peine,
tandis que l'ensemble s’allonge considérablement par le développement de la partie
inférieure. Ainsi, pour citer un exemple, des tiges d’E . trachyodon, mesurées par
moi le 1“'' mars 1861, offraient vers leur milieu des entre-noeuds dont la partie foncée
et ancienne avait au-dessus de la gaîne 20 millimètres de longueur. Le 25 mai
suivant, les mêmes tiges avaient doublé leur longueur totale, mais la partie foncée
de chaque entre-noeud ne s’était allongée que d’un millimètre, tandis que la partie
nouvelle et d’un vert tendre, qui s’était formée au-dessous d’elle, s était élevée au-
dessus de la gaîne de 18 millimètres. Ce développement nouveau à la base des entrenoeuds
n’est pas de la même longueur sur chaque entre-noeud d une même t ip .
Presque nul aux entre-noeuds inférieurs, il suit une progression croissante jusquau
sommet, où le plus souvent les derniers entre-noeuds sont en entier de développement
récent. J ’ai observé aussi ces faits sur des tiges d’E . variegatum que l’eau avait noircies
pendant l’hiver. Ou peut les constater sur tous les Equisetum, et en particulier
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