posés en forme de bande, comme s’ilé étaient repoussés départ et d’autre, bien qu’il
soit souvent impossible d’y distinguer des nucléus.
La production des sept ou huit premières cellules est très-rapide, mais il y a
ensuite constamment un temps d’arrêt, qui dure presque une huitaine de jours.
A mesure que le sporophyme se développe, de nombreuses radicelles apparaissent
sur les cellules les plus rapprochées du sol. Elles ressemblent à la première et sont,
comme elle, sans diaphragme. Comme la première encore, chacune de ces radicelles
n’est que l’expansion filiforme de la paroi libre d’une cellule. M. Milde, après avoir
exposé que les radicelles paraissent d’abord sous forme de papille incolore, puis s’allongent
en fil rempli de mucilage, répète, à quatre reprises différentes, «qu’il se
forme entre la radicelle et la cellule qui lui a donné naissance, une cloison de séparation
» (Entw. Eq., p. 624 , 626 , 628 , 629). Je n’ai pu rien voir de semblable,
comme je Tai déjà indiqué p. 79, en parlant de la première radicelle. Celle-ci provient
de ce que, après le dédoublement de la spore en deux cellules, la paroi libre de
la cellule inférieure s’étend successivement en papille, puis en radicelle. Or il en est
exactement de même pour les autres radicelles; ce qui est d’autant plus facile à
constater que les cellules d’où elles naissent sont plus grosses. J ’ai vu sur la paroi
libre de ces cellules s’élever une papille incolore et sans chlorophylle, puis cette papille
s’allonger en radicelle ; j ’ai vu en même temps que la cellule d’où elle part perd
sa chlorophylle, diminue de largeur à mesure que la radicelle augmente; j ’ai souvent
constaté que la partie supérieure et dilatée de la radicelle est constituée par le reste
de la cellule-mère un peu plus saillante, et tout aussi souvent que cette cellule persiste
sous sa forme première à peine altérée; mais je n’ai jamais pu voir se produire
une cloison de séparation entre la radicelle et sa cellule-mère, et celle-ci subsister
séparée de Tautre, comme cellule devenue indépendante.
La masse du tissu cellulaire du sporophyme ne dépasse point, même sur les plus
complets et les mieux développés, quatre millimètres en longueur, et n’offre guère
une forme déterminée et définie. Tantôt les sporophymes sont constitués par une
expansion multilobulée, plus ou moins digitée et ramifiée, étroite à la base et se dilatant
en éventail avec des radicelles sur la moitié de la face inférieure (pl. IX , fig. 17) ;
tantôt cette expansion se relève par les côtés de telle sorte que les lobes et leurs ramifications
sont comme latéraux à une région médiane contiguë au sol dans sa moitié
inférieure, d’où naissent les radicelles. Ce sont là les formes les plus ordinaires; mais
on trouve toutes les variations possibles, avec des radicelles sur tout un côté, ou à la
base seulement, ou jusque vers le sommet. On ne trouve donc point dans les sporophymes
des Equisetum Télégante symétrie et les formes déterminées que présentent
ordinairement ceux des Fougères. Il y a bien une apparence de symétrie, en ce que
sur les deux formes les plus ordinaires et décrites plus haut, on peut remarquer une
ligne médiane, de chaque côté de laquelle s’élèvent les lobes ramifiés de manière à
simuler une feuille très-multiflde pliée en deux, par exemple une feuille de chicorée
frisée (Cichorium Endivia L., v” crispum); mais il arrive aussi que Tun des nombreux
lobules se développe seul dans toutes les dimensions et sans aucune symétrie.
Les différences que présentent les sporophymes suivant les espèces sont si faibles
qu’elles ne méritent pas une mention particulière. Je n’ai pu en saisir aucune entre
les sporophymes des E. arvense, limosum et palustre. Les sporophymes des E. maximum
et sylvaticum présentent des expansions plus larges et moins divisées; ceux des
E. ramosissimum et variegatum m’ont paru au contraire plus grêles et plus allongés
dans toutes leurs parties.
8 2. Des
Cinq semaines environ après les premiers développements des spores, les sporophymes
ont atteint une longueur de deux à trois millimètres; et alors, à la pointe
terminale des lobules, ou aux pointes latérales voisines on voit apparaître des renflements
d’un vert très-intense.
Ces renflements ou épaississements précurseurs des anthèridies sont des agglomérations
de plus petites cellules (pl. IX , fig. 20 a , b, c), dues à la division plusieurs
fois répétée d’une des cellules du bord du lobule. Cette cellule, qui est la cellule-mère
des anthèridies, se distingue tout d’abord par sa forme plus ovoïde et moins allongée,
et surtout par sa couleur plus uniformément verte, due à une grande quantité de mucilage
avec granulations vertes très-fines. Elle se multiplie en premier lieu par deux
divisions longitudinales presque simultanées en quatre cellules se rencontrant à angle
droit sur son grand axe (pl. IX , fig. 20 a ) '. Bientôt ces nouvelles cellules se dédoublent
transversalement (pl. IX , fig. 20 b). Des divisions dans le sens de la longueur
s’étendent de nouveau presque du centre à la périphérie (fig. 20 c’). Toutes ces cellules
en forme de petits prismes, soit triangulaires, soit quadrangulaires, dont la
face la plus large est à la périphérie, ne tardent pas à se diviser parallèlement à cette
face en deux cellules très-différentes. L ’une, située vers le centre, est remplie
d’un liquide mucilagineux à grains très-fins, Tautre extérieure, large et plate (pl. IX ,
fig. 21). L ’ensemble de ces dernières constitue la couche extérieure ou Tenveloppe
de la jeune anthéridie. Elles offrent d’abord quelques grains de chlorophylle, et sont
toujours un peu plus tard remplies d’un liquide diaphane faiblement coloré en vert
jaunâtre. Celles du sommet, au nombre de six le plus ordinairement, ne sont remplies
que de ce liquide. Quand on observe une anthéridie en cet état ou plus avancée,
les cellules extérieures occupant le point le plus élevé et placées pour Tobservateur
^ Je n’ai pu reconnaître lo mode de se gm e n ta tio n indiqué par M, Hofmeister {Vergi. Ü n te r s ., p. 100).