26 CIIAP. H. — DESCRIPTION ANALYTIQUE D’u NE PLANTE ADULTE,
se réduit presque la différence qui les distingue. Les unes et les autres ont leur
paroi intérieure constamment lisse sur ses deux surfaces. Leurs parois de contact,
aux côtés comme aux extrémités, sont plus ou moins ondulées, el elles adhèrent
les unes aux autres par un engrénement de saillies et d’échancrures qui rend
leur union très-solide et très-résistante. Ces sinuosités ondulées n’existent point sur
toute l’étendue de la paroi latérale, mais plus particulièrement vers l’angle extérieur,
et elles diminuent et disparaissent presque en allant vers l’intérieur. La surface in-’
lerue de ces parois latérales est quelquefois presque unie (E. limosum, liUoralé) ,
d’autres fois elle suit les ondulations de la surface interne, et alors la cavité de la cellule
s’enfonce dans les sinuosités en les pénétrant par de petites cavités coniques
(E. arvense, palustre et Hyemalia) ; la fig. 16 de la pl. I I donne une idée des sinuosités
de la surface interne des cellules. Mais il n’y a rien de bien constant dans ces légères
différences. La paroi extérieure offre souvent des ondulations et des soulèvements
vers ses extrémités et quelquefois en même temps sur la région médiane, soulèvements
qui répondent toujours exactement à quelques-uns de ces espaces circulaires mentionnés
plus haut, el où l ’encroûtement siliceux présente soit une moindre épaisseur,
soit des cercles concentriques de petites saillies. L ’épaisseur des parois est très-va-
nable avec l’âge et même très-variable sur des individus de même âge. Des coupes
transversales de l ’épiderme non préparé permettent déjà de reconnaître les couches
qui constituent cette épaisseur; on les distingue avec une extrême facilité en traitant
les mêmes coupes par l ’ébullition dans une solution de potasse caustique et par la
macération dans le chlorate de potasse et Tacide azotique. Mais par ce traitement,
les parois se gonflent extrêmement, se déforment et ne donnent plus leur apparence
réelle et normale.
Les cellules courtes et les cellules longues sont, comme nous l ’avons vu, invaria-
biement superposées, les unes, aux faisceaux de fibres corticales, les autres, aux
bandes de cellules à chlorophylle; leur distribution suit dès lors toutes les différences
que présente, d’une espèce à Tautre, la répartition générale de ces bandes Irès-oons-
tante sur tous les sujets d’une même espèce.
Ainsi l ’E . sylvaticum porte sur ses côtes dix-sept ou dix-huit rangs de cellules
longues, puis un seul rang, rarement deux, de cellules courtes à stomates; et enfin
au fond du sillon une vingtaine de cellules longues. Sur le fond des sillons et sur
la ligne médiane des côtes, ces dernières cellules n’offrent d’autre particularité que
leur étroitesse extrême et l’abondance des petites éminences de la croûte siliceuse
précédemment décrites, mais de chaque côté des côtes, vers le sixième rang à partir
des cellules à stomates, au point où un angle très-saillant marque la séparation des
cotes et des sillons, il y a une ligne de cellules un peu plus larges et plus courtes,
lesquelles émettent de leur surface extérieure une saillie creuse el sans diaphragme
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en forme de longue papille ou de poil (pl. I I I , fig. ?)• C’est ce qui a fait dire les tiges
<1 finement hérissées sur les angles » (Grenier). L ’épiderme des liges spicifères offre
les mêmes caractères; seulement dans le jeune âge les rangs des cellules à stomates
sont moins marqués et moins nombreux que sur les sujets adultes.
L ’B . pratense offre à peu près les mêmes faits sur de moindres dimensions. Une
douzaine delongues cellules occupent le fond des sillons, puis vient un rang de cellules
courtes à stomates, sur chaque flanc des côtes cinq ou six cellules longues; mais le
dos de la côte est occupé par trois à six rangs de cellules larges et courtes, à parois
épaisses, portant les longues papilles piliformes décrites ci-dessus (pl. I I I , fig. 8),
non, comme TB. sylvaticum, seulement sur les bords des côtes, mais jusque sur leur
dos, ce qui rend les liges stériles assez rudes.
L ’B. arvense présente une répartition analogue de ses deux espèces de cellules ; sur
les côtes une vingtaine de longues cellules, parmi lesquelles quelques-unes s élèvent
un peu au-dessus des autres ; puis de chaque côté quatre rangs de cellules courtes
à stomates, et au fond de chaque sillon six ou huit rangs seulement de cellules longues.
Sur les espèces du troisième groupe le mode de répartition change entièrement ; il
n’y a plus de cellules longues au fond des sillons et il ne s’en trouve que sur les côtes
(pl. I I I , fig. 9,10) ; TB. littorale en a une quinzaine, les deux autres au maximum
douze. Les sillons sont entièrement occupés par de larges cellules, sur tous les rangs
desquelles de très-nombreux stomates sont disséminés sans ordre nettement déterminé;
TB. palustre en a une vingtaine de rangs; le ¿¿»wsMm jusqu’à trente; le littorale de
quinze à vingt; il n’est pas rare que sur un même entre-noeud de cette espèce quelques
rangs du fond du sillon soient dépourvus de-stomates.
Dans le groupe des KÿCîBaKa, la répartition est encore différente : un seul rang de
cellules à stomates se trouve de chaque côté du fond des sillons et tout le reste est de
cellules longues superposées à des fibres corticales. L ’B. variegalum n’a guère que cinq
rangs au fond du sillon et seize sur les côtes. Les B . ramosissimum, trachyodon et
hyemale en ont de sept à dix au fond des sillons et une vingtaine sur les côtes. Ces
nombres sont sujets à varier avec la force des pieds, mais la relation qu’ils expriment
demeure constante. . . ,-i «
L ’épiderme des gaînes mérite une mention spéciale. Les particularités qu’il présente
sont communes à toutes les espèces et consistent en ce que :
I» Quelle que soit la répartition des deux sortes de cellules sur les gaines, les cellules
de Tépiderme et les cellules sous-jaeentes, à mesure qu’elles se rapprochent du
milieu d’un sillon, deviennent de plus en plus irrégulières, obliques et finalement
transversales (pl. I I I , fig. 11-18).
2» Vers la moitié supérieure des lobes des gaînes et sur leur ligne médiane, les cellules
de Tépiderme présentent, par leur mode d’articulation, des aspérités remar