(les gaînes, donncronl par leurs muUiplicaLions iiUérieiires naissance aux tissus des
deux cylindres de la tige. La multiplication des premières se fait ainsi qu’il suit:
dans chacune d’elles (pl. V I I , fig 24 bis a) apparaissent deux nucléus superposés
presque verticalement, auxquels succède la division en deux cellules superposées. La
supérieure ou terminale continue à se multiplier de la môme manière; dans colle qui
est au-dessous (pl. V I I , fig. 24 bis b) apparaissent deux nucléus, non plus superposés,
mais placés à côté l’un de l’autre dans le sens du rayon et presque horizontalement,
auxquels succède la division en deux cellules inégales (la plus grande en dehors),
séparées par une cloison un peu oblique. L ’obliquité de cette cloison est telle que sa
partie inférieure (même fig. c), au lieu de correspondre à la partie supérieure de celle
qu’elle surmonte (même fig. d) et de la continuer, se trouve toujours en dehors d’elle.
L ’ensemble, vu dans une coupe de profil (pl. V I I , fig. 21 et 24 bis), figure donc une
sorte d’alternance de cloisons; alternance qui devient plus sensible encore par rallongement
ultérieur des tissus. Cette alternance dus cloisons n’est pourtant qu’apparente
et résulte d'un seul mode de multiplication toujours le même, savoir: de
chaque cellule terminale ou plutôt marginale on deux cellules superposées, une
supérieure et une inférieure, et de cette dernière en deux autres juxtaposées, une
intérieure et une extérieure. Jamais je n’ai pu voir cette division s’établir « par des
cloisons de séparation alternativement inclinées vers Taxe ou vers le dehors,» comme
le dit M. Hofmeister (Vergl. ünters., p. 90).
Cette multiplication de cellules constitue au-dessous du bourgeon final un bourrelet
annulaire qui est le commencement et la première forme d’une gaîne (pl. V I I ,
fig. 25 b). Immédiatement après son apparition et après les premières multiplications
mentionnées ci-dessus, la gaîne augmente rapidement en épaisseur vers sa base par
la multiplication répétée des cellules de celte partie au moyen de cloisons parallèles
à la face extérieure, et comme dans les plus extérieures de ces nouvelles cellules ia
multiplication se répète dans l’autre sens, il arrive que la poussée des cellules extérieures
de la gaîne prédomine et force son bord libre à se courber vers Taxe et finalement
la gaîne à s’élever presque parallèlement à lui (pl. V I I , fig, 21 b). Cette multiplieation
de cellules se produit seulement vers la base, et le sommet de la gaîne
resle plus longtemps composé des deux couches de cellules provenant de sa seconde
division.
Au moment où se dessine nettement le bourrelet d’une gaîne naissante, on voit,
vis-à-vis du point d’origine de celte gaîne, les cellules de la région centrale se multiplier
par division transversale, se charger de granules et dessiner ainsi très-nettement
la place des futurs diaphragmes de chaque noeud.
C est à ce mémo moment que j'ai constamment vu deux nucléus apparaître dans la
cellule du sommet et en préparer la division (pl. V I I , fig. 25 a). Tant que là masse cellulaire
terminale s’est montrée plus petite et sans les cellules rudimentaires d'une nouvelle
gaîne, la cellule du sommet ne m’a offert que des granules très-nombreux et
très-petits en suspension dans un liquide assez transparent; mais aussitôt que j ’ai pu
constater l’apparition du premier rang des cellules de la gaîne, j ’ai trouvé dans la
cellule terminale deux nucléus transparents, repoussant vers les parois un liquide
plus trouble et plus chargé de granules. .le ne veux pas établir en principe que la
cellule terminale ne se multiplie qu’à des intervalles très-éloignés, répondant exactement
à l’apparition d’une gaîne à la base du bourgeon terminal, je veux dire seulement
que c’est là ce que j ’ai vu constamment.
Bientôt au bord libre, qui est le sommet circulaire de la gaîne, il se produit, sur
quatre points opposés, une inégalité de développement, consistant en ce que, là, deux
cellules so multiplient plus vite que les autres par le mode de division ci-dessus mentionné.
La multiplication ne s’opère qu’un peu plus tard dans leurs voisines immédiates
el plus tard encore dans les plus éloignées. De là résultent quatre pointes
courtes et obtuses, qui sont les premières apparitions des lobes ou divisions de la
gaîne. Le développement de ces divisions en largeur provient, comme celle delà
gaîne, d’une multiplication longitudinale répétée. Peu après, sur quelques-unes des
pointes élargies on voit les premières traces d’une bifurcation qui, s’avançant et so
répétant rapidement, mais plus ou moins souvent selon les espèces et la vigueur du
rejeton, détermine le nombre des lobes futurs (pl. V I I I , fig. I ) .
Les cercles d’origine des cellules-nières des gaînes sont Irès-rapprochés entre eux
et à peine séparés; et, par suite, les jeunes gaînes sont étroitement superposées et
appliquées les unes sur les autres. Or, comme il y a alternance et que la ligne médiane
des divisions d’une gaine s’appuie sur la ligne commissurale des divisions de la gaîne
supérieure, comme en même temps cette partie médiane est de beaucoup la plus
épaisse, elle exerce sur les lignes commissurales de la gaîne supérieure une compression
qui s’ajoute à l’arrêt de développement dont les cellules do cette région sont frappées
(pl. V I I I , fig. I ) . Il résulte donc de tout cela qu’elles sont tout à fait arrêtées
dans leur développement tant en épaisseur qu’en largeur; que celles de la ligne commissurale,
sollicitées par le développement général en grosseur, prennent de très-
bonne heure une direction transversale, et que leurs voisines, entraînées par la croissance
en longueur de celles du milieu des divisions, prennent successivement et par
degrés la direction verticale, ainsi que je l'ai signalé et figuré précédemment (p. 27
et28,et pl. I I I , fig. 11-18).
Sur la troisième ou quatrième gaîne, en partant du sommet végétatif, il se produit
subitement une très-considérable extension en longueur des cellules de la poinle de
chaque lobe; et, sur l’E . maximum en paiiieulier, on voit ces jeunes lobes se terminer
par des cellules qui ont jusqu’à dix fois la longueur de celles de la base des gaînes