{pl. V i l i , fig. 30). Sur VE. limosum la déhiscence succède sans intervalle au dernier
acte d évolution; et sur un même épi de celte espèce les divers phénomènes sont moins
successifs et moins éloignés (pl. Y I I I , fig. 29) ; mais pendant tout le printemps, et souvent
encore pendant l’été, on trouve dans un même fossé des sujets à tous les degrés
de développement*.
Les premiers développements de l’épi se font régulièrement de bas en haut, mais
il n’on est plus de même pour les derniers, c’est-à-dire pour la formation des spirales
dans les cellules du sac. Celte formation commence sur le côté de Tépi le mieux
exposé au soleil, et le plus souvent de haut en bas. Sur les E. maximum, arvense et
palustre la sporose marche ordinairement de bas en haut; souvent cependant les verticilles
inférieurs, encore enveloppés par la gaine, n’émettent les spores qu’après ceux
du milieu, mieux exposés à l’action de la lumière et de la chaleur.
I l est facile de remarquer qu’à chacune des évolutions du sac répond parallèlement
une évolution des cellules génératrices, et dès lors on peut se rendre approximativement
compte des rapports numériques que présentent successivement ces dernières cellules
dans leurs diverses évolutions, et finalement les spores qui en proviennent.
Ainsi pendant les premières et rapides multiplications des cellules du sac, la cellule
génératrice se multiplie par ses deux premiers dédoublements en quatre cellules,
que deux nouvelles multiplications portent à seize, nombre maximum que renferme
le sac simple*. A partir de ce moment il y a une corrélation parfaite et on ne peut
plus facile à saisir. Ainsi à Tapparition des divisions qui multiplient le nombre des
cellules du sac et à la première des divisions transversales qui rend Tenveloppe
double, répondent deux divisions successives qui font des 16 cellules génératrices
d’abord 32, puis 64. Au dernier dédoublement, qui donne trois couches à Tenveloppe,
et à la liquéfaction des deux intérieures répondent encore deux nouvelles multiplications
qui élèvent les 64 cellules à 128, puis à 256; et à la dernière quadripartition,
dont les cellules du sac conservent toujours la trace, répond la dernière quadriparti-
tion des cellules génératrices en cellules-mères proprement dites, au nombre de
1024, qui est le même que celui des spores. En effet si, sur un porte-objet divisé en
‘ . Les degrés de développement de la cellule-mère des spores sont parcourus en très-peu de temps. Dans les mêmes
sporanges de l’E . p a lu s tr e se trouvent des cellules-mères avec des noyaux primaires en train de se dissoudre, d’autres
avec deux noyaux-filles aplatis, d’autres enfm avec quatre de ces noyaux sphériques; on y trouve des cellules-fiiles
tétraédriques unies et isolées, et enfin on y voit des cellules qui montrent un peu leur aréole transparente» (Hofmeister,
Vergl. Ün te rs. etc., p. 99). En citant cet ouvrage de >1. Hofmeister, je dois dire que, quoique sur plusieurs
points je me sois écarté de la manière de voir du savant et habile phytotomiste, son admirable travail m’a rendu de
très-grands services pour l’étude qui précède. Dans le F lo ra de 1833 , p. 45 et 46, M. H. Mohl a exposé les développements
de V E . v a r ie g a tum ; en 1842, M. Henderson a exposé ceux de l’E . h y em a le dans les T ra n sa c tio n s o f L in n .
S o c . {Rep ro d . E q . etc.).
* I l y a une multiplication de plus dans V E . m a x im u m et quelquefois, mais rarement, dans l ’E . a r v e n s e ; il parait
J en avoir souvent une de moins dans V E . v a r ie g a lum et sur les épis des rameaux de V E . p a lu s tr e .
petits carrés d’un millimètre de côté, on épand dans une goutte d’eau le contenu d’un
sporange mûr mais non ouvert d’un E. arvense, el qu’au moyen d’une loupe montée
(ou microscope Raspail) on compte ce qu’il y a sur chaque petit carré, on trouvera
presque toujours un total de 900 à 950 spores, ce qui correspond assez bien au dernier
nombre trouvé, si Ton lient compte de quelques cellules abortives, dans lesquelles
la multiplication aurait subi un temps d’arrêt*. Enfin aux dernières modifications de
la cellule-mère et à sa transformation en élatères spiralés succèdent les dernières
modifications des cellules du sac et leur passage de Tétat de cellules simples à celui
de cellules fibro-spiralées. Dans les épis qui restent ordinairement ou exceptionnellement
stériles, ces deux dernières modifications manquent parallèlement sur les cellules
du sac des sporanges, comme sur les spores, qui ne contiennent pas non plus
de matière verte.
I l semble donc permis d’établir le tableau de corrélation et le résumé suivants:
1“ Apparition d’un bourrelet circulaire de cellules au-dessous du sommet végétatif.
2 *> Apparition sur ce bourrelet d’une rangée de 10 à 12 saillies se développant
ultérieurement en dilatations clypéolaires à leur extrémité.
3» Apparition, au pourtour de la face intérieure de ces dilatations, d’un cercle de 5
ou 6 saillies devant constituer les sporanges.
4° Apparition au centre de ces saillies d’une cellule génératrice; les vaisseaux se
montrent dans Taxe de Tépi.
5“ Les cellules du sac augmentent en
nombre.
6“ Les cellules du sac se dédoublent
pour former deux couches.
7<> One nouvelle muUiplication donne
trois couches à Tenveloppe; liquéfaction
et résorption des deux couches intérieures.
Apparition de vaisseaux dans le pédicelle et de stomates sur Tépiderme du clypéole;
enfm isolement des cellules génératrices.
5“Deux doubles multiplications donnen t
16 cellules génératrices.
6» Double multiplication donnant 32,
puis 64 cellules génératrices.
7*> Double multiplication produisant
128, puis 256 cellules généralrices.
8» Dernière double multiplication des
cellules du sac.
8“ Division des cellules génératrices d’abord
en deux cellules (512), puis de ces
deux en deux autres (1024), constituant
des groupes de quatre cellules se croisant
deux à deux.
9» Isolement de ces dernières cellules qui sont les cellules-mères des spores.
‘ Ces nombres sont ceux que j'a i riguliêremenl trouvés sur les B . a r v e n s e , s y lv a tic um , lim o s u m , p a lu s t r e , ram o -
s is s im u m , h y em a le ; mais le nombre des spores est beaucoup plus élevé dans l 'B . m a x im u m et moins élevé dans l 'B .
v a r ie g a lum et sur quelques épis latéraux de l 'B . p a lu s tr e . Voir la note 2 de la page précédente.