
 
		avant l'apparition  de ces  lacunes;  et,  quand  plus  tard  ils  s’avancent vers  l’extérieur,  
 il  resle entre  eux et  la  lacune  une  couche de  deux ou  trois  rangs  de cellules  qu’ils  
 repoussent en saillie  rentrante  au sommet et sur  la ligne médiane  de  la  lacune (pl. I,  
 fig.  7  (j). 
 L ’apparition  contre  le cylindre  interne  do  la  masse cellulaire  qui  est  le  point de  
 départ d’un bourgeon à rameau, m’a paru être en générai contemporaine de l’évoluliou  
 initiale  des  tiges, même sur les  tiges  des  espèces  qui,  comme \'E.  hyemale,  sont à  
 jeur état normal  dépourvues  de rameaux;  et,  de plus,  elle existe  à  l’état  très-rudimentaire, 
   sinon sur  tous  les  verticilles,  au  moins  sur  les  inférieurs  des  tiges spicifères  
 de YE.  maximum  et de VE.  arvense,  lesquelles  périssent  aussitôt après  la  sporose. 
   Il  n’y  a  donc  rien  d’étonnant  à  ce  que,  les  circonstances  aidant,  ces  liges  
 donnent  quelques  rameaux  tardifs,  et  la  légère  variation  qu’elles  en  reçoivent dans  
 leur  forme  extérieure  ne  me  paraît  pas  mériter  les  honneurs  des  dénominations  
 qu’on  leur  a  octroyées*. 
 L ’apparition du rudiment  d’un  bourgeon  a donc  lieu  de très-bonne heure;  elle  est  
 à  peu  près contemporaine de  celle  des vaisseaux dans  la jeune  tige.  M. Hofmeister  la  
 dit même  de  beaucoup  antérieure  [Yergl.  ünters., p.  94);  je  n’ai  pu  couslater  cette  
 grande  différeucesur les espèces  où j ’ai suivi  cette apparition [E. maximum,  arvense,  
 limosum, pratense, ramosissimum,  hyemale). Au  point désigné plus haut, sur  la  ligne  
 de division de  deux  lobes et un  peu  au-dessous de  leur base,  dans  la  couche la  plus  
 externe  des  cellules devant constituer  le  cylindre  interne,  une  cellule  se  distingue  
 des autres  par  son  contenu incolore  et  plus  mucilagineux,  et  surtout  par  ses  plus  
 grandes  dimensions,  sa  forme  ovoïde  transversale  et  non  allongée  de  bas  en  haut  
 (pl. Y I I I ,   fig. 9). Au  lieu  de suivre  les  autres  dans  leur extension  longitudinale, cette  
 cellule s’accroît en  rayonnant vers  l’extérieur et fait  saillie en  dehors  d'elles. Elle ne  
 tarde pas  à se dédoubler par une  cloison perpendiculaire à son axe de production. Des  
 deux  cellules qui résultent de cette division,  la cellule  non  terminale se multiplie  en  
 deux  cellules  latérales  au  moyen  d’une  division  médiane  verticale;  bientôt  après,  
 sinon  simultanément,  une  multiplication  par  division  horizontale  double  ces  deux  
 cellules, et  en  fait  un petit  verticille  de  quatre  cellules  rectangulaires  à  leur ligne  
 commune  de  contact.  Par suite  d’une  nouvelle  division  qui, presque parallèle à  la  
 surface extérieure de ce bourgeon naissant, s’opère dans chacune de ces  cellules, leur  
 nombre est double;  les nouvelles cellules intérieures sont les cellules génératrices  du  
 tissu  médullaire  du  rameau;  les  plus  extérieures  donneront naissance  aux gaînes  et  
 aux tissus interne et cortical.  Enfin  il s’opère dans  ces dernières  d’abord une  division 
 '  Comme  nous  le  verrons  plus  loin,  on  produit ces  rameaux  à  volonté  par  la  mutilation de  la  partie  supérieure des  
 tiges 
 § 2. —   D E S   R A M E A U X ,   D E S   R E J E T O N S ,   D E S   R H IZ O M E S   E T   D E S   T U B E R C U L E S .   07  
 longitudinale et rayonnante,  puis une division transversale parallèle  à la  division  initiale. 
  C’est à ce degré,  ou  au degré  précédent, que  le bourgeon s’arrête  et demeure à  
 l’état expectant  sous  les  cellules  corticales  des  tiges  spicifères  des  E.  maximum et  
 arvense. 
 Par cette disposition,  qui  répond entièrement au mode de formation  de  la  tige,  le  
 bourgeon  d’un  futur  rameau  se  compose  donc  de  verticilles  cellulaires  superposés.  
 Au moment  que  je  viens de  décrire,  les cellules  extérieures du  verticille  contigu  au  
 cylindre interne se multiplient au moyen d’une division divergente par rapport à Taxe  
 de production, et la nouvelle cellule extérieure, se développant plus vite que les autres,  
 fait  saillie et  dessine  le  bourrelet  d’où proviendra la  gaîne  basilaire.  Pendant  que  le  
 sommet végétatif accomplit sou développement ultérieur,  en  suivant  la  loi précédemment  
 constatée sur la  tige,  ce bourrelet marche  plus rapidement que  lui, en  suivant  
 constamment le premier mode de mulliplicalioii que  nous avons signalé dans  l’évolution  
 d’une gaîne  cauliuaire.  I l  en résulte que, comme une gaîne naissanle,  il se compose  
 de deux couches concentriques de cellules. Le nombre de ces cellules se multiplie  
 ensuite par des segmentations radiales, après quoi, sur quatre points opposés, des cellules  
 s’avancent plus que les autres et marquent parleurs inégalités la place des quatre  
 dents de la gaîne basilaire. Ces quatre inégalités ou futures dents sont disposées sur deux  
 lignes horizontales  et forment les  coins  d’un  carré,  de  telle  sorte que leurs tissus  de  
 séparation seront l’un en haut, entre le futur rameau etla lige, l’autre opposé en  bas,  
 et  les deux autres latéraux (pl. V I I I ,  fig.  I I ) .  Le développement de cette gaîne est  très-  
 rapide,  beaucoup  plus  rapide  que  celui  du sommet végétatif, mais  il  n’est  pas égal  
 sur tout son pourtour. A sa partie supérieure, comprise  entre le bourgeon el la tige,  il  
 est  moindre que  sur  ses  côtés,  mais  il  est  très-prononcé à  la  partie  inférieure qui  
 donne même  quelquefois naissance à une dent de plus. Do celte inégalité de développement  
 il  résulte,  d’une part,  que  le  bourgeon  prend  une  direction  un peu  oblique  
 ascendante,  et,  de  l’autre,  que la gaîne qui  l’enveloppe perd sa forme conique symétrique  
 et devient ventrue vers rextérlcur (pl, Y I I I ,  fig. 12).  Le développement ultérieur  
 de celte gaîne demeure toujours  celui  de son  apparition, de  telle sorte que sur  toute  
 son étendue et dans son plus complet achèvement elle ne préscu le jamais de vaisseaux  
 et ne se  compose  que de deux  couches  superposées  de  cellules  allongées,  presque  
 rectangulaires. Les  faces extérieures de ces cellules sont lisses,  mais  leurs  parois de  
 contact sont très-fortement ondulées, particulièrement à  la couche externe  (E. maximum  
 , arvense, palustre, pl.  I I I ,  fig. 21). 
 La gaîne basilaire s’accroît donc très-rapidement et de manière à envelopper complètement  
 le  jeune  bourgeon.  Aussitôt  qu’elle  l ’a  recouvert,  ce  qui  se  fait  très-  
 rapidement, on voit apparaître le bourrelet  de  la  première  gaîne;  et  c’est  à  ce  degré  
 de  développement que le bourgeon demeure sur les  tiges de YE.  hyemale,  où  il  n’ap