sol 11 avait tiré la conclusion suivante : « Il paraît donc que les Prêles ne montrent
qu’une seule fois dans leur vie une croissance dans deux directions opposées ;.... il n’y
a dans ces plantes de polarité de croissance, bien manifeste sur deux organes principaux,
que dans la première période du développement, et elle disparaît ensuite pour
toujours dans la végétation ultérieure » (o. c., p. 795).
Nous croyons cette conclusion inexacte au moins dans les termes, en ce qu’eile
ferait supposer Texistence d’un « caudex » articulé faisant suite immédiate à une tige
d’axe primitif, et n’étant que le prolongement descendant de Taxe de cette tige.
Il nous semble aussi que M. le docteur Milde n’a pas été plus exact en qualifiant la
première racine de vhitable racine principale : «Diese Wurzel, eine wahre Haupt-
«wiirzel.... » (Entw. Eq., p. 638); et en terminant ses nouvelles observations par ces
mots ; «J'ai observé aussi la véritable racine pivotante de la jeune plante » (Ârch. Eq.
Telm., p. 500,1852, et aussi Gef. Crypt. Schl., p. 415,1857). M. Milde ajoute chaque
fois que cette racine pivotante périt bientôt après l’apparition de jeunes rhizomes qui
la remplacent dans ses fonctions de nutrition (Entw. Eq., p. 638, et Gef. Crypt. Schl.,
p. 415). J ’ai pu constater qu’elle dure aussi longtemps que les autres et même se
ramifie souvent®.
Il est juste d’ajouter que ces deux excellents observateurs, à l ’époque où ils émirent
ces assertions, n’avaient pas encore été assez heureux pour rencontrer un pseudembryon
dans sa première période de développement. Ils n’avaient vu que la jeune plante
déjà assez avancée. Comme c’est à cet état qu’il est le plus ordinaire et le plus facile
de la trouver, je crois qu’il peut être utile de donner ici une description de la jeune
plante telle qu’elle est quand elle se montre distinctement sur le sporophyme, et de
faire voir comment chacune de ses apparences et de ses parties se rattache, en le
continuant, au développement ci-dessus décrit.
Si, après la mi-juillet pour les E. arvense, maximum, sylvaticum, et sept ou huit
' • Bientôt à la base se produit une seconde petite tige qui, en s’élevant au-dessus du coussinet (sporophyme), prend
dès le commencement une direction presque horizontale et s’étend tout près de la surface du sol, fig. i 3. Cette seconde
tige est bientôt suivie de plusieurs autres^ se développant toujours autour du point du coussinet, qui est le premier
noeud de la petite plante de germination , fig. U (p. 789).... I.a tendance de ces nouvelles tiges à prendre une direction
rampante s’accroît au point que l’extrémité d’une ou de plusièurs se dirige directement en bas et s’enfonce dans le
sol pour former le caudex souterrain articulé, fig. 14 a ; fig. 15 » (o. c., p. 790).
* Au même lieu le même savant décrit et figure, pl. 59, fig. 48, le premier développement de la jeune plante comme
n un cylindre creux, ve r t , divisé e n s ix d e n ts , et se dilatant vers le bas en forme de bulbe. » La même planche représente,
fig. 51 et 52, au bas des jeunes tiges des sporophymes de forme sphérique avec des couches concentriques de
folioles, sans aucune radicelle, forme et disposition qui n’existent jamais. Enfin la fig. 54 représente un jeune Equisetum
impossible, en ce sens qu’elle lui attribue des rameaux épars et alternes; les deux rameaux de gauche sortent
du milieu d’un entre-noeud. I l y a sur toute cette planche des lapsus qui m’ont tourmenté, parce que je croyais d’abord
â l’exactitude des figures; iis résultent sans aucun doute de l’inattention du graveur, car cette planche porte, comme
les autres, la signature de M. Milde.
- U...
semaines après le semis pour les autres espèces, on arrache uu de ces sporopliymes
sans anthèridies, plus verts et plus vigoureux que les autres, on voit au-dessous de
lui et au milieu de ses radicelles descendre une racine brune, composée de nombreuses
cellules eide vaisseaux, et, si on étale le sporophyme, on voit presque directement
au-dessus de la racine s’élever un corps cylindrique, un peu courbé, creux,
dilaté et partagé en trois dents à son bord supérieur (pl. X , fig. I f).
Dans son inférieur, un peu plus bas que la naissance des dents, on distingue une
colonne à sommet triiobulé, d’un vert intense (pl. X , fig. 1 ÿ), et au-dessus du
milieu de cette colonne une masse de forme globuleuse et d’une couleur verte encore
plus intense (pi. X , flg. 1 /i).
Au point où cesse la racine et où semble commencer la petite tige, on voit constamment
une zone interrompue et irrégulière de cellules brunes, flétries et déchirées
(pl. X , fig. 1 i).
La présence de vaisseaux dans son tissu cellulaire ne permet pas de confondre la
première racine avec les radicelles du sporophyme, et fait de suite reconnaître en
elle la première racine issue du pseudembryon, cette racine sans articulations que
Yaucher avait entrevue, mais mal décrite et plus mal figurée encore (Fruct. Prêl.,
pl. X X V I I , flg. 4 , 5), et que plus tard Bischoff avait mieux observée (Entw. Eq.,
p. 788 el suiv.). Mais cette racine n’a point l’importance que lui attribuait ce savant.
Elle peut manquer; elle manque même souvent sur des sujets où le tissu cellulaire
inférieur du sporophyme a été trop résistant pour qu’elle le traversât. I l n’est pas rare
de trouver sans aucune racine, ou seulement avec une racine rudimentaire, de jeunes
plantes qui, en taille et en vigueur, ne le cèdent en rien à leurs voisines du même
âge. Dans ces cas on trouve presque toujours des radicelles naissant des cellules de
la gaîne basilaire et même du premier entre-noeud de la jeune plante, qui d’ailleurs
continue pendant longtemps encore à tirer sa nourriture du sporophyme.
Les restes de cellules brunes et déchirées que Ton remarque presque toujours entre
la racine et la petite lige, sont évidemment les restes des cellules qui avaient formé
l’enveloppe archégoniale du pseudembryon.
La courbure qui s’observe constamment au point d’où partent en sens contraire la
racine et la petite tige fait encore reconnaître avec évidence que ces deux parties ne
sont point la continuation Tune de Tautre en sens directement inverse, qu’elles n’appartiennent
point dès lors à Taxe primitif, mais qu’elles ne sont que des appendices
latéraux simulant, au moyen d’une inflexion, un axe primitif.
Le tube cylindrique extérieur, qui se réduit à une sorte de plateau surmonté d’une
gaîne tridentée, se compose de deux couches de cellules à parois très-ondulées; vers
la pointe des dents, sur leurs bords et au fond des sinus de séparation, ces cellules
ne forment plus qu’une couche; elles sont alors d’une ténuité extrême et sans chloro