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«venir des lapis de jeunes Prêles, qu’il avait trouvées la même année au mois de
«juin, croissant et se développant sans effort dans un lieu inondé l’hiver et le priii-
« temps. Elles avaient germé plus tôt que les miennes; mais elles leur ressemblent
«entièrement par leur tige tétragone, leurs involucres et leur port. Elles pourraient
«bien appartenir à la Prèle des Limons. »
Dans son OrganograpUe végétale (t. I I , p. '126 et 127,1827), De Candolle modifia
un peu son opinion ; il mentionna les semis de Yaucher et d’Agardh, en reconnaissant
«que le globule vert (la spore) est un organe consistant en un tubercule analogue
« aux bulbilles, et que les lames élastiques ne peuvent être des étamines. »
Le 20 mars 1827 Bischoff publia le premier cahier des Yégétaux cryptogames d’Allemagne
et de Suisse. Après avoir exposé l’organisation générale des Equisetum d’une
manière beaucoup plus complète et plus savante qu’on ne l’avait fait avant lui {Krypt.
Gew., p. 28-40), il donna des spores une description longuement détaillée (p. 32 et
40), mais toutefois peu exacte, et il rendit compte des semis tentés par lui en 1826
(p. 41 et suiv.). Les premiers développements de la spore en sporophyme avaient été
assez bien observés, et l’auteur, après avoir réfuté (p. 42 et 43) la comparaison faite
par Yaucher enlre les premières cellules du sporophyme et l’embryon des phanérogames,
exposa avec une grande clarté que «le développement des spores n’est pas
celui d’un embryon formé d’avance, mais que dans les Prêles, comme dans les autres
cryptogames et en particulier dans les Fougères, la germination passe d’abord par
Tétat intermédiaire d’un embryon incomplet avant d’arriver à celui de la nouvelle
petite plante, et que ce proembryon, composé seulement de tissu cellulaire, ne dorme
pour ainsi dire que le fond sur lequel doit se développer la véritable plante nouvelle,
pourvue de vaisseaux » (p. 43).
Les observations de Bischoff sur le sporophyme se bornent donc à le considérer
« comme fournissant la première nourriture à la plantule» (p. 43). Il ne paraît pas
avoir soupçonné l’acte de fécondation dont le sporophyme doit porter les organes,
bien qu’il ait dit: «Dans l’acte de la germination des cryptogames, le proembryon est
en soi un organe plus important que les cotylédons delà graine, parce qu’il est obligé
de donner l’existence à l’embryon proprement dit, avant de pouvoir remplir à son
égard la fonction habituelle des lobes séminaux, laquelle paraît se réduire à la nutrition
de l’embryon préexistant en même temps qu’eux dans la graine » (p. 43). Mais,
je le répète, nul soupçon de la présence d’organes de fécondation. Ses semis de 1826
périrent d’ailleurs de très-bonne heure et probablement avant Tapparilion de ces
organes.
Dans l’automne suivant, Bischoff trouva près de Deux-Ponts un grand nombre de
jeunes plantes à'E. palustre, et ii publia la description et les figures de ces jeunes
plantes et de leur sporophyme; mais cette fois ce dernier était trop avancé {Entw. Eq.,
§ 6. — H IS T O R IQ U E . 131
p. 787) pour suggérer à cet excellent observateur l’idée d’y chercher les organes de
fécondation. A part quelques erreurs d’appréciation presque inévitables à cette
époque, ce mémoire se recommande par une exactitude parfaite dans la description
et dans les figures.
M. Ad. Brongniart (Hist. vég. fo s s.,ï, p. 104 et 105,1828), après avoir rappelé que
« Hedwig considère le globule central comme un ovaire surmonté d’un stigmate très-
« court et les filaments comme quatre anthères portées sur leurs filets,» ajoute;
«Peut-être serait-il plus naturel, d’après ce que nous connaissons actuellement sur
« la structure des organes reproducteurs des plantes Phanérogames, de considérer
« le globule comme un ovule surmonté de son mamelon d’imprégnation, et les quatre
« filaments renflés comme quatre grains de pollen réunis deux à deux à la base de
« Tovule. »
Avec M. L. Reichenbach Thypothèse prend une autre forme : elle affirme absolument
et sans hésitation. Après avoir démenti les expériences deYVilldenow, et formellement
refusé aux spores desLycopodiacées la faculté reproductive {Flor. excnrs., p. 152), cet
auteur dit des Equisetum: «Flores insunt præformalo-hermaphroditi numéros!,
« conglobati. Gyncec. ovarium minimum globulosum vel subturbinatum. Androc.
« staminodia bina basi cruciatim affixa, elongata, utrinque spathulata, polline repleta?
« elastice ovarium circumvolventia. E germinatione potius Cerioblastm, cotyledonibus
« demum veiiicillatis » {Flor. excurs., p, 154).
En 1833 M. H. Mohl publia dans le Flora des Observations sur la formation et l’organisation
des spores. Il exposa que les élatères ne sont que les restes de la cellule-
mère, et il émit l’idée que les cellules génératrices ne donnent naissance qu’à une
spore au lieu de quatre, et qu’elles persistent au lieu d’être résorbées. Mais il ne dit
rien de la reproduction {Bemerk. Spor., p. 33-46).
Après ces travaux, les résultats des recherches sur la reproduclion des cryptogames
subirent uu long arrêt de presque vingt ans, pendant lequel il se produisit pourtant
encore une nouvelle opinion sur la fécondation des Equisétacées. Ce fut celle que
M. Raspail émit dans son Nouveau système de physiologie végétale et de botanique
(novembre 1836), et qui n’est qu’un emprunt, avec application aux Equisetum, des
idées de Hedwig sur les organes mâles des Fougères. Suivant M. Raspail, « où cher-
« cher l ’appareil mâle des Equiselum, si ce n’est dans chacune des dénis de la gaîne,
« qui recouvre immédiatement le chaton femelle encore rudimentaire? Or, si Ton exa-
«.mine cette gaîne à celte époque, ou même après les premiers instants de sa déhis-
«cence, on ne manque jamais de lui trouver une turgescence résineuse et dorée,
«laquelle rappelle Taspect et le faciès des organes mâles des plantes, qui en pos-
«sèdentsous des formes mieux caractérisées. Le chaton imprègne, en passant, cha-
« cune de ses écailles ovariennes, avec Vaura seminalis, que recèlent les dents dorées
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