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 D e s c r ip t io n   a n a ly t iq u e   d ’u n e   p la n te   a d u l t e   
 8 1“ . De Tépit 
 De  l’épiderme des rhizomes.  ~  L ’épiderme des rhizomes se compose invariablement  
 d'une  seule  couclie  de  cellules  allongées,  présentant  généralement  dans  chaque  
 groupe des  caractères essentiels communs, et, sur chaque espèce, des différences de  
 détail  très-constantes. 
 Ainsi,  les espèces  des  deux premiers  groupes  (E.  maximum,  sylvaliciim,  arvense)  
 offrent des  cellules épidermiques  à  parois  très-minces,  presque  toutes  pourvues  de  
 fibrilles,  qui couvrent la  surface  du rhizome  d’un tomentum plus ou moins serré. 
 Les espèces  du troisième  groupe,  toutes  plus  ou  moins  aquatiques  [E.  littorale,  
 limosum, palustre) et,  de plus YE. pratense,  ont des  cellules  épidermiques  à parois  
 très-épaisses,  entièrement  dépourvues  de  tomentum  (les  gaînes  exceptées),  et  la  
 surface des entre-noeuds du rhizome est lisse et luisante. 
 Les  cellules du  quatrième groupe  (Hyemalia) ont des parois très-épaisses, revêtues  
 à  l’extérieur d’une croûte  siliceuse et rugueuse.  Elles  ne  sont  tomenteuses  que  sur  
 les  gaines, et la surface des  rhizomes  est  d’un noir mat. 
 Les  rhizomes  de  YE.  maximum  (pl.  I I ,   fig.  1,  2)  ont  des  cellules  épidermiques  
 transparentes,  peu  colorées,  presque cylindriques,  tout  unies; seulement,  au  point  
 où doit paraître  une  fibrille,  la  paroi extérieure se soulève en un  petit mamelon hémisphérique, 
   dont  le  milieu  se  prolonge  en  fibrille à base  dilatée,  sans  aucun  diaphragme  
 ni  à  l’origine  ni  sur sa longueur. 
 Ici,  comme dans  les autres espèces,  ces  fibrilles,  toujours  simples et sans aucune  
 articulation,  deviennent  souvent très-longues el atteignent jusqu’à  cinq  millimètres.  
 Elles sont excessivement liygrométriques,  et  sur  le  porte-objet le souffle  de  l’observateur  
 suffit pour les  faire se tordre  et  sautiller.  Le peu d’épaisseur de  leurs  parois,  
 faiblement colorées  en roux  pâle,  permet de voir  s’avancer dans  leur  intérieur  le  liquide  
 avec  lequel on  les  met en  contact, après  les en  avoir privées pendant quelques  
 instants. Ces  fibrilles  sont assez caduques; après  leur  chute,  le mamelon qui les supportait  
 offre au sommet une ouverture circulaire. Avec  l’âge et sur les vieux  rhizomes,  
 toutes les  fibrilles se détachent et souvent avec elles les cellules minces de l’épiderme;  
 ce qui est commun  à  toutes  les  espèces  sur les  régions tomenteuses  des  rhizomes. 
 L ’B.   sylvaticum offre  des  cellules à  parois encore  plus  minces  et moins  colorées ; 
 mais  plusieurs  rangs  des  cellules sous-jacentes  oui  des  parois très-épaisses et fortement  
 colorées,  dont l’épaisseur et  la  coloration  vont  en  diminuant de  la  périphérie  
 vers  le  centre.  Les  dilatations de  la  base des  fibrilles  sont très-faibles,  et  assez ordinairement  
 plusieurs  sont  placées  transversalement  à   côté  les unes des  outres.  Les 
 fibrilles ne persistent pas aussi longtemps sur la partie moyenne des  enlre-noeuds que 
 vers leurs extrémités. 
 Les cellules de l’B .  arvense (pl. I I , fig. 3-5) sont également transparentes et minces,  
 avec  des  cellules  sous-jacentes  à   parois  très-épaisses  et  très-fortement colorées  en  
 roux  brun.  Les  fibrilles  sont plus nombreuses  et  plus  persistantes  que sur  l’espèce  
 précédente, et les  dilatations de  leur base sont beaucoup  plus élevées et plus grosses;  
 elles sont aussi toujours  plus  étendues dans  le sens  de  la  longueur que dans  celui de  
 la  largeur  et  placées  en grand nombre à  côté  les  unes  des  autres,  le  plus  souvent  
 vers  l’extrémité  des  cellules, mais fréquemment aussi vers  leur milieu. 
 L ’épiderme du  rhizome de  l’B .  pratense (pl. II,  fig. 6) fait exception dans ce groupe :  
 il  ne présente  ni  grandes  cellules  extérieures  à   parois minces,  ni  tomentum,  mais  
 une surface  lisse  et des  cellules  très-petites,  à parois  très-épaisses,  à  cavité  presque  
 nulle. Les trois ou quatre couches sous-jacentes sont également composées de cellules  
 à   parois très-épaisses  et  à   cavité  très-petite. 
 L ’B.   littorale  (pl.  I I ,   fig.  7)  est le  plus caractérisé  des  trois  espèces  du  troisième  
 groupe.  Les  cellules épidermiques de ses rhizomes horizontaux  et  de  la  partie souterraine  
 de ses  liges sont simples,  cylindriques  et  d’une dureté  qui égale  au  moins  
 celle  de  la  corne.  Leurs  parois  deviennent si  épaisses  par  l ’addition  successive  de  
 couches intérieures colorées, que c’est à   peine s’il subsiste à  leur intérieur une petite  
 cavité  longitudinale  presque  imperceptible;  le  plus  souvent,  pour  ne  pas  dire  toujours, 
   les  cellules  de la  seconde  couche  se  sont  également  remplies par des  dépôls  
 successifs,  et  cette  épaisseur  va  en  diminuant  à  mesure  que  les  cellules  se  rapprochent  
 du  centre.  Les  parois  latérales  sont à   peine  ondulées,  et  les  extérieures,  
 constituant  la surface  de  l’épiderme, sont d’un noir très-foncé, parfaitement lisses et  
 luisantes. 
 Les cellules épidermiques de l’B.  limosum  (pl.  I I ,  fig. 8 , 9) sont d’une extrême simplicité, 
  à peu près  cylindriques,  avec une cavité longitudinale tout unie et des parois  
 épaisses,  fortement  colorées  en  pourpre noir et,  malgré  cela,  assez  transparentes.  
 Les parois latérales sont un peu  ondulées. Les  cellules immédiatement sous-jacentes  
 sont à peine colorées  et encore  à parois épaisses;  la  troisième couche  est  incolore et  
 à parois minces. 
 Les parois  des  cellules épidermiques de l’B .  palustre  (pl.  I I ,   fig.  10-12) sont  très-  
 épaisses,  très-fortement  colorées  en  roux  noir,  d’ailleurs  entièrement  opaques  et  
 presque  aussi dures que  celles  de  l'B.  littorale.  Des  coupes  transversales  et longilii