mutilation'; co n’est également qu’après mutilation de la tige principale qu’un même
noeud du rhizome vertical donne naissance à deux ou trois tiges rapprocliées comme
celles de VE. trachyodon. Enlre-noeuds quinze à dix-liuittrès-longs, dépassant souvent
■1 décimètre vers le milieu de la tige, sur un diamètre de 5 à 6 millimèlres, parfaitement
droits; dix-huit à vingt-quatre côtes très-marquées, mais peu saillantes, à carène plane
et bordée d’aspérités siliceuses transversales ; sillons d’une largeur presque triple, peu
profonds, ayant de chaque côté une ligne régulière de stomates séparés par des intervalles
égaux à leur longueur (pl. V, fig. 4). Ces lignes sont visibles à l ’oeil nu ou avec
un faible grossissement, sous forme de deux lignes de poinls blanchâtres. Cavité centrale
grande, égalant ou dépassant un peu les deux tiers du diamètre total; lacunes
corlicales arrondies ou obovales, un peu quadrangulaires, rayonnantes, occupant la
majeure partie de l’espace dans l’ensemble des tissus; séparées de chaque pourtour
extérieur et intérieur et entre elles par des bandes cellulaires égales et très-étroites
(pl. Y I , fig. 20,21). Lacunes essentielles très-petites; leur centre est placé sur la circonférence,
à laquelle les lacunes corticales sont tangentes exlérieurement. Faisceau
fibro-vasculaire très-étroit et pénétrant très-avant dans la cloison qui sépare les grandes
lacunes. Cordons vasculaires très-apparents, très-rapprochés, presque parallèles,
rayonnants. Sur un grand nombre d’individus, la distinction des deux cylindres est
marquée par une guirlande de petites cellules, qui passe â égale distance entre les
lacunes corticales et la cavité centrale, et pénètre dans les cloisons de séparation en
contournant le faisceau fibro-vasculaire; sur d’autres on ne trouve que les traces de
cette guirlande qui se confond facilement avec les faisceaux fibro-vasculaires. Les
fibres corticales forment sous l’épiderme une ceinture qui n’est interrompue que sous
les lignes de stomates; réduites à un ou deux rangs sous les sillons, elles forment sous
les côtes un faisceau triangulaire très-étroit, mais très-allongé et qui pénètre entre
les cellules corticales presque jusqu’à la rencontre du faisceau fibro-vasculaire. Les
cellules à chlorophylle entourent les grandes lacunes d’une bande verte semi-circulaire
s’élargissant vers les stomates et les côtes; ce qui leur donne un contour exlérieur
quadrangulaire, avec des angles arrondis et des faces un peu concaves.
Gaines longues, étroitement appliquées, paraissant un peu dilatées à leur partie
supérieure, parce que les noeuds sont toujours beaucoup plus étroits que le milieu
des enlre-noeuds. Divisions linéaires tout à fait semblables vers leur base aux côtes
qu’elles continuent; puis, sur les deux tiers supérieurs, elles deviennent planes, sépa-
‘ Voy. ci-dessus p. 145, 3= anomalie. A l’état norm.iI, cette espèce est absolument sans rameaux, et c’est encore
aller trop loin que de dire avec M. Grenier ( F I . (le F r ., I I I , p. 645) : « tiges nues et rarement subrameuses ; * avec
M. Bernoulli {Gef. K r y p t. S c h w .. p. 75) : «caules simplices vel rarius parce ramosi;a et enfm avec M. Milde {Gef.
C r y p t. S c h l , p. 462): «Stengel asüos, selten mit zerstreuten Æston. » Koch avait fort bien remarqué qu’elle ne devient
rameuse qu’après mutilation ( S y n ,, EU, 3», p. 725).
rées par un sillon commissural très-étroit et marquées d’un sillon carénai; enfin elles
se déchirent en dents très-étroites, subulées, noires, déjà sphacélées dans le bourgeon
et très-rapidement caduques, ou persistant quelque temps sous forme de soies
noires. Après leur chute, qui arrive tôt ou tard, les divisions sont à leur extrémité
arrondies, épaissies et rejetées en dehors, comme charnues et d’un noir brillant; ce
qui a fait dire que la gaîne est dépourvue de dents et se termine par de petits lobes
arrondis, noirs, épais et charnus, aspect tout à fait particulier à cette espèce (voir
p. 58 et 59). Très-souvent les gaînes ont, à leur bord et vers leur milieu, des bandes
noires plus ou moins larges; sur les tiges de seconde ou do troisième année il n est
pas rare de les voir d’abord devenir blanches, puis tomber par fragments. Yers le
haut de la tige les divisions des gaînes sont moins planes et plus semblables aux
côtes qu’elles surmontent. La gaîne qui est immédiatement sous l’épi est dilatée, à
demi-membraneuse, et conserve ses dents, même sur les liges où les dents des autres
gaînes sont le plus caduques.
Rameaux nuls, ou paraissant seulement après une mutilation. Leur structure est
absolument celle des tiges, sauf les dimensions; huit à dix côtes saillantes. Gaine basilaire
d’un noir brillant; premier entre-noeud excessivement court, se réduisant presque
à sa gaîne, et avec elle égalant à peine le tiers de la gaîne cauUnaire; ce qui a fait dire
à M. Milde que, sur celte espèce, «la base de chaque rameau est énlourée jtar deux
petites gaînes basilaires, et non par une seule, comme sur les autres Equisetum»
{Rev. c rû ., p. 111, trad.; Gef. Crypt. Schl., p. 463).
Épi apiculé, ovoïde, de 10 à 12 millimèlres de long, strié longitudinalement par
l’impression des saillies intérieures de la dernière gaîne, dans laquelle il est presque
sessile. «Pédoncule» court et conique; huit à dix verlicilles de sept ou huit clypéoles;
axe creux; cavité très-petite; sporose s’accomplissant de haut en bas, mais lentement
et difficilement; les épis sont alors verdâtres; les clypéoles se séparent très-peu.
Spores souvent abortives sur les épis arrêtés par l’hiver dans leur développement; les
clypéoles sont alors noirs.
Variations et formes anomales. — Cette espèce est sans contredit la moins variable
dans sa forme générale ainsi que dans la forme de ses parties; et elle ne présente que
deux anomalies, les plus faibles de toutes.
3» anom. Tiges devenant rameuses après mutilation. L ’examen de très-nombreux
individus récoltés aux environs de Strasbourg, où cette plante abonde au point d y être
un objet de commerce, m’a permis de constater que ses tiges ne portent des rameaux
latéraux qu’après une mutilation, et ce, en très-pelit nombre et seulement aux noeuds
les plus rapprochés de la mutilation. Par suite de la parfaite nudité et de la durée des
tiges de cette espèce, cette anomalie s’y montre plus saillante que sur les tiges des
premiers groupes, lesquelles sont détruites par les gelées d’automne avant que les