grondes que la cavité centrale (pl. VI, tig. 15). Le faisceau fibreux des côtes est gros
et semi-circulaire; les cellules à chlorophylle sont nombreuses, très-grandes; leurs
masses circonscrivent entièrement les faisceaux fibreux en pénétrant profondément
(quelquefois jusqu’au milieu) entre les lacunes corticales, et en se rejoignant au-dessus
d'elles de manière à former une ceinture continue très-accidentée. Cependant il arrive
fréquemment, vers le bas des tiges très-fortes, qu’un second faisceau fibreux apparaît
vers le milieu du sillon et s’avance jusqu'aux lacunes, ou ii'cn est séparé que par un rang
de cellules à clilorophylle. Toute cette disposition est parliculièrement propre à cette
espèce et sans analogie avec celle des autres. La chlorophylle n’y est point d’un vert
foncé, comme dans le resle du genre, mais d’un vert jaunâtre. Guirlande séparant les
cylindres, polygonale, à angles émoussés et à côtés un peu concaves; lacunes essentielles
relativement grandes; faisceau fibro-vasculaire peu étendu, riche en vaisseaux.
Gaînes prismatiques, lâchement appliquées, surtout vers le haut de la lige, partie
vaginanle deux fois aussi longue que large, à côtes et sillons peu marqués; divisions
lancéolées, se séparant nettement en dents effilées, colorées, munies d’un sillon
carénai et d’une large membrane blanche, souvent moins longues que la moitié de la
partie vaginante.
Rameaux simples, assez gros, dressés, très-irrégulièrement répartis; commençant
dès le bas ou vers la moitié, par verticilles complets, ou isolés, ou manquant tout à
fait, Gaîne basilaire longue el large, noire et brillante, avec des dents plus pâles et
bordées de blanc. Entre-noeuds à cinq côtes émoussées, à sillons à peine concaves;
le premier est très-court et atteint à peine, avec sa gaîne, le tiers ou rarement la
moitié de la gaine caulinaire. Les autres gaînes sont très-longues, un peu dilatées et
ventrues; dents brun pâle, avec un bord membraneux blanc, larges, moitié moins
longues que la partie vaginanle, un peu inclinées en dedans. La section transversale
des entre-noeuds montre exactement la même organisation que celle des liges, sur
une échelle moindre; quelquefois seulement sur des sujets très-grêles, l’extrémité des
rameaux est tétragone et les lacunes corticales sont oblitérées. Assez souvent les
rameaux des verlicilles supérieurs ou même de tous les verticilles se terminent par un
petit épi, ovo'ide, ei cela avec toutes les modifications possibles de longueur et de
position.
Épi linéaire-oblong, enveloppé jusqu’à la sporose par la gaîne supérieure très-
dilatée; supporté par un «pédoncule» d’abord peu allongé et qui ensuite devient
presque aussi long que lui ('15 à 17 millimètres), giêle, très-caduc; anneau tressaillant.
Huit ou neuf verticilles de six ou sept clypéoles larges et presque toujours
noirs. Axe creux.
Variations. — Les variations extrêmes de cette espèce n’ont pas assez de permanence
pour être citées comme variétés; elles ne persistent pas d’une année à l’autre,
et on les trouve quelquefois toutes sur un seul et même rhizome. La forme polysta-
chyée est très-fréquente et affecte toutes les modifications possibles ; 1“ des rameaux
à tous les noeuds, et tous les rameaux sans exception portent des épis et atteignent
la même hauteur; 2” rameaux sur la moitié supérieure et les plus élevés seuls spicifères;
3" la lige, nue à la base, n’a de rameaux qu’au milieu; ils sont spicifères, mais,
aux noeuds les plus rapprochés de l’épi principal, les épis latéraux, très-nombreux,
sont siibsessiles.
On trouve dans les bois humides une grande forme stérile, très-rameuse, ayant
presque un mètre de haut, et répondant exactement à la forme dé YE. arvense que
M. Al. Braun a appelée nemorosum. Enlre celte forme robuste, la forme polystachyée
et les formes grêles, amaigries et allongées, ou courles et à demi-coucliées (E. pros-
tratum Hoppe) on trouve tous les intermédiaires possibles.
Formes anomales. — 7' anom. Terminaison irrégulière des épis. Épis des rameaux
so continuant en entre-noeuds; épis terminés par un acumen (voir ci-dessus p. 143 et
149). M. Cosson a signalé cette dernière anomalie comme «sous-variété mucronalum »
(Fl. env. Paris, 2' éd., p. 880; voy. Bull. Soc. hot. Fr., V I I I , p. 297 et 368).
10' anom. Tubercules. Très-gros et nombreux sur les rhizomes horizontaux; petits
et moins fréquents sur les rhizomes secondaires; toujours à épiderme d’un pourpre
noir très-brillant.
I l ' anom. Gaines en crête.
12' anom. Gaines en spirale.
13' anom. Bifurcation des tiges.
16' anom. Gracilité des tiges. C’est ici qu’il faut rapporter les v“® y. nudum Duby
(Bot. g a ll, p. 535), tenue Dôll (Fl B a d .,\,p . 63) etc. Sans l’étude attentive de la structure
on est exposé à rapporter cette forme à VE. variegatum (voy. E. Newmaii, Brit.
ferns, p. 49).
17' anom. Infécondité des spores. Fréquente sur les sujets grêles à sporose tardive.
Habitai — Toute l’Europe et le nord de l’Amérique. Elle ne s’élève dans les Alpes
qu’à 1500 mètres. Je ne l’ai point rencontrée en Algérie, et Desfontaines ne 1 y mentionne
point.
Limites d'extension.
« S i¥ : Sud dû l’Italie . . . 40« Écart en latitude : 28«
«iVort?; Laponie.......................■ oS"
«Occident: Canada . . . . 95» 0. | ^
« 0 / r â i ; Dahurie . . . . 119° E. S
«Carré d’expansion, 5992 a (Lecoq, Géog. bot., IX , p. 310).
Station. — Toul terrain lui paraît bon, pourvu qu’il soit humide ; champs labourés,
prairies, marais, tourbières etc.