LocaHíés françaises. — Partout où il y a des marécages.
Époque de la sporose. — Depuis le mois de mai jusqu’à la fin de septembre.
Obsernaiion. — Quand on examine les formes polystacliyées des E. limosum et
palustre, on remarque que jamais il n’apparaît de rameaux spicifères sur les liges à
sommet stérile; il ne s’en produit que sur les tiges spicifères el, en général, après
que l’épi terminal s’est flétri. Cela arrive surtout lorsque les épis de la première de
ces espèces se sont mal développés au printemps, soit que le froid les ait brûlés, soit
que des pluies continues les aient rapidement fait pourrir. On est alors porté à atlri-
buer celte production à la coïncidence d’un arrêt dans le développement en longueur
de la tige principale et d’un excès de force dans la même tige; et, selon M. Milde, le
développement deces formes sur VE.palustre « est favorisé par la destruction précocb
do l’épi principal ou par la mutilation de la lige principale» {Gef. Crypt. Schl.,
p. 402). En citant la forme polystachyée de l’B . palustre, M. Ed. Newmaii rappelle
que Bolton l’avait allribuée à la destruction de la sommité de la tige principale, et,
d’accord avec M. Wood {Phytol., janvier 1843, p. 482), le même auteur fait observer
qu’il n’est pas nécessaire de rattacher la production des épis secondaires à la mutilation
de la tige principale, « puisqu’on trouve un épi terminal sur les tiges chargées
de rameaux spicifères» {Brit. ferns, p. 48). Cela est parfaitement exact, et, de plus,
il arrive souvent qu’on voit déjà paraître les épis à l’extrémité des rameaux avant que
l’épi principal soit entièrement sorti de sa gaîne, de sorte qu’il y a presque simultanéité.
On remarque en outre que, sur les sujets polystachyés, les gaînes des tiges et
des rameaux sont plus dilatées, plus longuement dentées, et que les rameaux sont
beaucoup plus gros, ce qui indique une prédisposition antérieure à la destruction
de l'épi principal et à toute autre circonstance qui peut d’ailleurs très-bien favoriser
le développement ultérieur des épis secondaires.
S. Equisetum kamosissimüm Desf.
Diagnosis prhmps. — E . caule strialo, ramosissimo; ramis virgalis, striatis, creetis, verlicillatis,
apice iloriferis. Desf., F l. atl., I I , p. 398.
Diagnosis n” . — Spica acuminata, lineari-ovoidea; pedúnculo normali modice elougato (spicæ sæpe
alioriuntur et tune nigræ, ovoideæ, sessiles). Caulibus subsolilariis, erectis, allissimis, validis (seu
post luutilationem eæspiloso-aggregatis, reductis et lenuioribus), ad medium ramosis, raro nudis,
laie suicatis. Fistula centrali magna, 2/3; lacunis exterioribus 10-15 ovato-transversalibus, c. Vaginis
longissimis,admodum lasis, divisionibuslincari-lauccolatis,
in denles margino membranáceos persistentes vel hyeme
caducos evadenlibus. Ramis aut nullis, auí paucis el brevibus,
aut numerosis validis et caules graciles mentienti-
bus, h; primo ipsorum internodio quarlam aut vix Lertiam
vaginæ caulin.æpartem adæquante,«. Rhizomalibus profunde
repentibus.
Description. — Rhizomes horizontaux rampant très-loin à une profoiiJeur de
eo centimètres à l ' ” ,60, et notablement plus gros que les rhizomes qui s’en élèvent
verticalement et supportent les tiges. J ’en ai trouvé de merveilleusement beaux, à
2 mètres de profondeur, dans les berges du canal de Craponne, à Rabet près d’Arles,
où l’érosion des eaux les met à nu quelquefois sur une longueur de 6 mètres.
M. Boreau attribue à celte espèce «depetits tubercules ovoïdes» [Fl. Cent.); les rhizomes
ne m’en ont jamais offert, bien que souvent ils aient des entre-noeuds très-
courts et renflés. Leur diamètre le plus ordinaire est de 4 à 5 millimètres, mais il
atteint jusqu’à 7 millimètres à Arles et à Alger. Les entre-noeuds ont de 4 à 8 centimètres
de long, Imit côtes et autant de faces peu marquées. Le plus souvent
au-dessous du point d’émersion des rhizomes secondaires naît une forte racine,
presque aussi grosse qu’eux et longue de 1 à 2 mètres. L ’épiderme a été décrit p. 18
et figuré pl. R , flg. 17. Les gaînes dépassent souvent 18 millimètres; elles sont, ainsi
que les entre-noeuds, d’un roux brun très-foncé et sans ces amas de tomentum qui
revêtent les gaînes souterraines de l'B. hyemale et qu’on ne trouve ici que sur les
racines. Ces gaînes sont un peu molles et charnues, surtout à la base de leurs côtes;
il en résulte qu’à ce point elles se détruisent plus facilement et qu’il se forme à la
base de chaque gaine, sur le dos de ses côtes, de pelites fossettes analogues à celles
qu’on trouve sur l’B . maximum (p. 171). Les gaînes se détruisent d’ailleurs très-
rapidement et il est rare d’en trouver une complète sur les rhizomes un peu vieux.
Lorsqu’elles sont tout à fait détruites, il n’existe plus vers les noeuds qu’un renflement
crénelé et parfaitement régulier, dont les lobes arrondis répondent aux faces et les
sinus aux côtes de l’entre-noeud (pl. I, fig. 6 , b, c). Le fond de ces sinus a été préparé
par la destruction des cellules de la petite fossette mentionnée ci-dessus. Celte élégante
crénelure donne alors aux rhizomes un peu gros un aspect vraiment étrange.
Cavité centrale petite, égale au cinquième du diamètre total, toujours irrégulièrement
ondulée aux bords. Le tiers extérieur du rayon est occupé par une masse conlimio
de cellules colorées et très-chargées de granules amylacées; le tiers intérieur .l’est par
le cylindre interne ; les lacunes corticales occupent le tiers moyen et sont ainsi plus
éloignées du pourtour extérieur que de rinlérieiir (pl. Y, fig. 16). Elles sont ovales ou
presque rondes, leur plus grand diamètre est toujours transversal. Lacunes essentielles
relativement très-grandes et presque aussi larges que les cloisons cellulaires qui
sé|)îirent les grandes lacunes. Faisceau fibro-vascuIaire très-petit, ne pénétrant point
entre les lacunes corticales; les cordons de vaisseaux sont très-marqués, rapprochés
et rayonnants.
La partie souterraine de la tige offre la même coupe, mais la couche cellulaire qui
sépare l’épiderme des lacunes corticales est de moins eu moins épaisse.
Les tiges sont droites, en général isolées et même éloignées les unes des autres;