
 
		2  COUP  d ’oe il   PRÉLIMINAIRE 
 faisceaux  fibi'o-vasculaires  très-régulièrement  et  très-symétriquement  disposés  par  
 rapport aux petites  lacunes  longitudinales  que  ce même  cylindre  présente  constamment. 
   Ces  lacunes alternent avec celles  du  cylindre externe et  correspondent dès lors  
 aux côtes ou carènes qui séparent les sillons  (pl. Y l,  fig.  9 if); elles  ont reçu les noms  
 de  lacunes intérieures,  carénales ou angulaires; elles méritent celui de lacunes essentielles, 
   parce qu’elles ne manquent jamais, ni dans la tige, ni dans le rhizome, où  les  
 lacunes corticales  et même  la  cavité  centrale manquent  quelquefois.  Les  tiges  sont  
 toujours  rigoureusement simples,  en ce sens que  leur axe continue jusqu’au point  le  
 plus  élevé, sans jamais  (sauf les cas de mutilation)  se bifurquer  ou se diviser  en axes  
 secondaires.  Elles  sont,  suivant les  espèces,  nues  ou  pourvues  de  rameaux  régulièrement  
 vertieillés et  rigoureusement placés au-dessous  des noeuds  et de la  naissance  
 des gaines.  Les  rameaux  et  les  ramuscules vertieillés  qu'ils  supportent quelquefois,  
 reproduisent sur une plus petite échelle rorganisation générale de la tige; ils manquent  
 souvent, sur  certaines espèces,  de  cavité  centrale  et  de  lacunes  corticales,  mais ils  
 offrent  toujours  les  lacunes  intérieures ou  essentielles avec  leur cortège de  faisceaux  
 fibro-vasculaires.  L ’épiderme  des  rameaux  et des gaines est toujours pourvu  de stomates; 
  quand ces  organes existent sur les  tiges,  leur mode de  distribution  est, pour  
 chaque espèce, rigoureusement déterminé,  et fournit des  caractères  excellents pour  
 la  distinction  des groupes  et des espèces. 
 Sur  la  plante adulte,  l’appareU  reproducteur est disposé en  épi  terminal.  Cet  épi  
 est formé de  plusieurs verticilles  de pédicelles horizontaux, épanouis à leur extrémité  
 en une expansion verticale,  peltiforme, dite clypéole (pl. Y I I ,   fig. 18 c), à la face intérieure  
 duquel se trouvent  cinq ou  six  sporanges,  tons  de  même  forme  et  de  même  
 sorte, disposés en verticille autour du pédicellc, parallèlement à lui  (pl. Y I I ,  fig. 18 b).  
 A  l’époque de  la sporose',  ces sporanges s’ouvrent par une fente  longitudinale sur  le  
 côté qui regarde le pédicelle. 
 Les spores, toutes semblables, sont libres entre elles, très-nombreuses, sphériques;  
 elles  portent  deux  appendices  filiformes,  dilatés  à  chacune  de  leurs  extrémités en  
 une spatule applatie, très-hygroscopique el se roulant  en  spire  ou  se déroulant suivant  
 les  alternatives  de sécheresse ou d’humidité  (pl. Y II I,   fig.  31  et pl.  IX ,  fig. 8). 
 Ces spores se développent en sporophymes"' irrégulièrement lobulés  (pl.  IX ,  fig. 17),  
 dio'iques  ou  monoïques,  portant  à  l’extrémité  de  leurs  lobes des  organes mâles ou  
 anthèridies (pl.  IX ,   fig. 23, 24),  et à  la surface  supérieure  du  tissu  charnu  de  leur  
 base des organes femelles ou archégones (pl. X ,  fig. 2,3). Ceux-ci renferment un pseud- 
 '  Les  mots  flo r a is o n ,  fr u c tific a tio n ,  m a tu r ité  ne  pouvant  convenir  pour  désigner  l’émission  des  spores  des  cryptogames  
 vasculaires,  puisqu’il  n’y  a  ni  fleur,  ni  fruit formé, j ’ai proposé en 1861 le  terme sporose  (de  tmopo  et  action  
 d’expulser,  de  chasser).  Voir B u ll.  S o c .  bot.  d e  F r a n c e ,  tome  V I I I ,  p.  36. 
 *  Pour  l’explication de  ce  terme,  voy.  ci-après,  p.  17,  et aussi  J .   Duv.  J . ,   Org.  rep ro d .  E q u is .,  p.  701. 
 S U R   L E   G E N R E   E Q U IS E T U M .   
 embryon d’où résulte  la nouvelle  plante,  en  même  temps  que  se  dessèche la  plante  
 intermédiaire ou sporophyme, qui a  fourni et supporté  les organes  de  fécondation  et  
 de  reproduction (pl. X ,   fig, 1). 
 Ce mode de reproduclion place les Equisetum parmi les Cryptogames  vasculaires;  
 mais  par l’ensemble de leurs  formes,  aussi bien que par  les  détails de  leur  organisation, 
   les  Equisetum  se  distinguent si profondément des  autres  végétaux  de cet  embranchement, 
  que  leur  unique genre constitue  la petite  famille isolée des  E quiséta-  
 C É E S ,   à laquelle  il n’est pas très-facile  d’assigner rigoureusement sa place,  ainsi que  
 le prouve la divergence des  opinions  sur ce point. 
 Les  espèces  mentionnées  jusqu’à  ce  jour  sur  le  territoire  français,  sont les suivantes: 
 1“, 
 2' 
 1.  E. maximum L am.  [E.  Telmateia Ehrh.) 
 2.  E.  sylvaticum  L. 
 8.  E.  pratense Eimii.? 
 4.  E,  arvense L. 
 3" groupe.  5.  E .  l itto r a le   K ü h lw . 
 6 .  E,  limosum L. 
 7.  E,  p a lu s t r e   L. 
 4" groupe.  8 .  E .  r am o s is s im um   De s f . 
 9.  E.  variegatum Schleich . 
 10.  E.  trachyodon A. B raun. 
 11.  E.  hyemale L. 
 C H A P IT R E   P R EM IE R 
 D e sc r ip tio n   e x té r ieu r e   d ’une  plan te   adulte 
 §  1“ . Du  rhizome  et de ses  appendices 
 La partie  des Equiselum qui  seule  assure leur  pérennité,  et qui  contribue  le plus  
 à  leur propagation,  est le  rhizome.  Il  se  compose  d’articles  séparés  par  des noeuds  
 solides, et termines chacun  par une gaine qui entoure la base de l’article immédiatement  
 supérieur  (pl.  I ,  fig.  1 ,  2, 4,  5, 6).  Ces  articles,  plus ou moins longs,  ont toujours  
 une  forme  régulièrement prismatique,  à  faces égales en  largeur,  un  peu  con