Equisetum est constituée par de l'acide silicique pur, non par un silicate. L ’auteur
signale et figure les aspérités des côtes de l’B. hyemale; il expose avec raison que,
sur cette espèce, les stomates, qu’il appelle veirucoe, sont rangés en deux lignes
dans les sillons longitudinaux; mais, après les travaux de 'Vaucher, de Bischoff,
de M. Unger, il a tout à fait tort d’ajouter que « sur l’B. limosum ils sont répandus
sur toutes les parties de la tige, sur les inférieures plus que sur les supérieures»
(p. 14-22 et spécialement p, 19). Les figures qu’il donne des stomates sont très-
défectueuses.
F. Meyen, dans son Neues System der Pflanzen-Physioloyie (vol. I I , p. 537 et
538; 1838), fit porter aussi ses recherches sur la croûte siliceuse et la considéra
comme un dépôt homogène pénétrant la cuticule, se moulant sur toutes les inégalités
de l’épiderme, et les reproduisant, tout en pouvant prendre avec l’âge certains
renflements particuliers dont l’B. hyemale offre des exemples. Cet auteur
constata aussi la pi’ésence du dépôt siliceux sur la membrane des cellules stoma-
tiques. Ses fig. 15-17 de la pl. "V, représentant les cellules des stomates, sont de
médiocre valeur.
En 1843, M. Al. Braun, appliquant, pour ordonner les espèces, les observations de
Vaucher et de Bischoff sur la répartition des stomates, établit les groupes Spe ir o po ra ,
à stomates «épars» (Vaucher), et S tichopora, à stomates «arrangés dans un ordre
régulier» (Vaucher); (Sillimaris amer. Journ. ofScienc. and A rts, n“ d’octobre et de
décembre).
M. W . Hofmeister mentionna brièvement la double couche de cellules épidermiques,
ajoutant que c’est « une cellule de la seconde couche qui dans les rejetons aériens
devient la cellule-mère de deux cellules de stomates : die aüssersten tvandeln sich
«zur Epidermis um ; je die zweite Zelle der Oberhaut überirdischer Sprossen wird zur
« Mutterzelle zweier Spaitôffnungszellen» {Vergl. ünters., p. 92). Dans cette expression
du savant micrographe je n’ai pas su reconnaître s’il avait constaté l’existence
dans les stomates de deux paires de cellules superposées.
Comme nous l’avons vu plus haut, p. 34, M. Unger constata par des expériences
sur l’B . limosum la connexion des stomates avec les canaux aérifères.
Enfin dans son très-savant travail daté du 14 août 1858, et publié dans le 29“ tome
d üL in noe a , en 1859, M. le docteur Cari Sanio, abordant spécialement l ’étude de
Tépiderme et des stomates des Equisetum, par ses excellentes descriptions, par
le soin consciencieux qu’il met à indiquer le détail de ses préparations, par ses
belles figures, a répandu la plus vive lumière sur la connaissance de ces organes.
L auteur n’a point fait mention de Tépiderme des rhizomes', et ses recherches n’ont
porté que sur Tépiderme des tiges stériles des six espèces suivantes : B . limosum, pa lustre,
arvense, pratense, sylvaticum et hyemale. Il en a donné des descriptions com-
§ 2. -- DES TISSUS DU RHIZOME. 37
plètes et a signalé les erreurs de détail commises par ses devanciers. Ce beau mémoire
m’a rendu les plus grands services et je me plais à consigner ici l’expression
de ma gratitude.
§ 2. Des tissus du rhizome
I l a déjà été dit, p. 1 et 1 2 , que les entre-noeuds aériens et souterrains de nos espèces
se décomposent naturellement en deux cylindres concentriques, un interne et
un externe ou cortical. Sur les tiges aériennes et sur les rhizomes de plusieurs espèces
(B. maximum, sylvaticum, pratense, arvense, palustre), ces cylindres se séparent
avec une extrême facilité, soit par torsion, soit par rupture des entre-noeuds, et
une coupe transversale de ces espèces montre que la circonférence du cylindre interne
est occupée par un rang de cellules plus petites que les plus intérieures du cylindre
cortical avec lesquelles elles sont en contact. Ce rang de cellules est toujours
reconnaissable à ce qu’il constitue, sur une coupe transversale, une sorte de guirlande
cireulaire dont les ondulations reproduisent symétriquement en petit le contour
extérieur de la section (pl. V, fig. 1 0 ,1 3 etc.; pl. V I , fig. 1 , 2 etc.; pl. VU,fig. 11 e).
Sur les tiges des autres espèces, ainsi que sur la plupart de leurs rhizomes, l ’adhérence
entre les deux cylindres est plus considérable; les tissus du cylindre interne
pénètrent dans les tissas de Tautre par de profondes ondulations, et son contour est
moins nettement dessiné par un rang de petites cellules. Mais si on pratique des
coupes transversales dans le voisinage immédiat du diaphragme des noeuds, comme
sur cette région tous les tissus du cylindre interne sont plus développés et plus apparents,
on y reconnaît avec facilité que les deux cylindres sont distincts et même
séparables.
Au premier coup-d’oeil, le cylindre cortical d’un rhizome parait sur une section
transversale entièrement composé d’un tissu cellulaire uniforme, dans lequel sont
creusées les grandes lacunes; ce tissu, incolore ou blanchâtre, ne prend la couleur
roux brun que vers la circonférence. L ’épiderme, qui en est la couche extérieure, a
dû, à cause des importantes particularités de sou organisation, être d’abord décrit à
part. Immédiatement au-dessous de lui, tous les rhizomes présentent des couches
compactes de cellules très-longues (six à dix fois plus longues que larges), à parois
épaisses formées de plusieurs membranes superposées, très-résistantes et fortement
colorées en roux brun (pl. VII, fig. 1). Le nombre de ces couches, la longueur de leurs
cellules, Tintensité de leur coloration et Tépaisseur de leurs parois varient avec les
espèces, mais, sur toutes, ces différences dans la couleur et Tépaisseur des parois et
dans la longueur des cellules diminuent en s’éloignant de la périphérie, et, à Ten-
tour des grandes lacunes il n’existe plus que du tissu lâche et incolore, de grosses