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les exemples de « feuilles » ou de « lobes de Tanneau » transformés en sporanges (voy.
particulièrement Gef. Crypt. Schl., p. 475).
J ’ai été moi-même assez heureux pour rencontrer des exemples de presque toutes
les monstnwsités citées; car ces anomalies par anticipation ne sont pas rares sur les
E. maximum, arvense, UUorale et limosum. J ’ai pu en outre constater que quand les
divisions de la gaîne se chargent de sporanges, ceux-ci sont quelquefois disposés avec
une certaine symétrie, un vers la pointe et un de chaque côté, mais le plus souvent
ils sonl irrégulièrement placés.
Ainsi pour moi, comme pour M. Milde, le passage des divisions de la gaîne ou de
Tanneau à Tétat de sporanges est un fait acquis. Mais jamais je n’ai vu la «feuille»
passer à Tétat de pédicelle terminé par un clypéole et supportant un verticille régulier
do sporanges. M. Milde n’en rapporte pas d'exemple, et les anomalies qu’il cite en si
grand nombre n’établissent, je le répète, que le passage des divisions de Tanneau ou
des divisions de la gaîne à Tétat de sporanges.
Les considérations suivantes me portent à penser que les pédicelles répondent plutôt
à des rameaux qu’à des parties de gaînes.
Le mode d'apparition et d’évolution d’un verticille de pédicelles sporangifères ressemble,
ainsi que nous Tavons vu p. 77, non à celui d’une gaîne dont les parties
soqt soudées, mais bien à celui d’un verticille de rameaux dont les parties sont
isolées.
Je possède une tige d’B . palustre v“* polystachyon, sur laquelle chacun des rameaux
d’un verticille placé au-dessous d ’une gaîne est directement passé à Tétat de pédicelle
terminé par un clypéole régulier et un verticille de sporanges *.
Les pédicelles sporangifères des Equisetum, ainsi que les pédoncules chez les phanérogames,
sont des axes de second ordre, ayant un centre comme une tige, comme
un rameau, et l’analogie générale commande d’abord, et presque avant tout examen,
de les rapporter aux rameaux, comme on y rapporte les pédoncules des phanérogames.
Si le pédicelle répondait à une « feuille », il serait, comme elle, non un axe de second
ordre, mais simplement un appendice latéral, avec des faces dissemblables, ainsi que
le sont les sporanges et les divisions des clypéoles. On conçoit bien, el c’est d’ailleurs
un fait avéré, que Tanneau et la gaîne puissent passer à Tétat de sporanges, parce que
les sporanges sont des appendices latéraux comme les feuilles; mais on ne conçoit
pas, et les faits manquent pour l'établir, qu’ils puissent passer à celui de pédicelle,
parce que le pédicelle est un axe de second ordre. Lorsque les parties de Tanneau ou
des gaînes s’élèvent par anticipation à Tétat de sporanges, elles ne se changent point
' 11 me semble que les fig. 27 et 28 de la pl. X X X l l , Gef. C r y p t. S e h l , deM. Milde, représentent le même fa it ; mais
l’imperfection du dessin des sporanges ne me permet pas de l ’affirmer.
en pédicelles avec verticille de sporanges terminal, mais directement et sans intermédiaire
en sporanges dirigés presque parallèlement à Taxe de la tige. Ces sporanges
occupent toujours ainsi la face extérieure de la gaine ou de Tanneau, et ne constituent
jamais de verlicilles complets, comme ceux que Ton volt sous les clypéoles, mais seulement
des fragments de verlicilles, qui n’ont d’autre axe et d’autre centre commun
que le centre et Taxe de la tige. De telle façon que si la tige était coupée immédialement
au-dessus d’un anneau ou d’une gaîne sporangifère et qu’on rapprochât un peu
tous ces fragments de verticilles, on aurait un verticille de sporanges complet, sous un
vaste clypéole dont la lige serait le pédicelle.
Sur les espèces dont Tépi est obtus, cet épi se termine par uu clypéole plus ou
moins régulier, à la face inférieure duquel sont suspendus trois ou quatre sporanges.
Le pédicelle de ce clypéole n’est plus un axe de second ordre; il est la prolongation
de la tige elle-même, et pour celui-ci le doute n’est vraiment pas possible.
Il me semble que ces faits nous révèlent suffisamment que les choses ne se passent
pas autrement pour les pédicelles, les clypéoles et les sporanges ordinaires. Le pédicelle
étant considéré comme un rameau, son expansion terminale, le clypéole, peut
être considéré comme son premier et unique verticille foliaire dont les divisions
seraient encore soudées à leur base. E t si maintenant on veut bien se rappeler que
dans chaque division de la gaîne ou «feuille » la face supérieure est celle qui est appliquée
contre la tige, et l’inférieure celle qui est extérieure, on verra de suite que les
sporanges et leur contenu sont disposés à la face inférieure de cette expansion foliaire,
et que la face supérieure est sans organes reproducteurs, absolument comme sur les
Fougères. Cette analogie nouvelle vient à l’appui de Topinion suivant laquelle je considère
les pédicelles comme répondant à des rameaux sans gaîne basilaire, elles sporanges
comme répondant aux divisions de l’expansion foliaire.
Je viens de dire que le clypéole terminal des épis obtus supporte trois ou quatre
sporanges. Le plus ordinairement ces sporanges sont mal conformés, et les spores qu’ils
contiennent sont dénuées de matière verte et dès lors stériles. I l est évident qu’il y a
eu là arrêt par épuisement, comme au sommet des épis d’un grand nombre de phanérogames.
Souvent ce délaut d’action se manifeste d’une autre manière sur ce même clypéole
terminal. Ses sporanges s’arrêtent à un degré rudimentaire à peine reconnaissable,
et les divisions de l’expansion foliaire, au lieu de s’étaler en clypéole, demeurent
rapprochées, se soudent entre elles, se durcissent et se prolongent en une pointe
centrale. Les stries qui la sillonnent en révèlent d’abord la nature, que la plus simple
analyse fait ensuite reconnaître avec certitude. Cet acumen ne se rencontre qu’exceptionnellement
sur les E. arvense, pratense, sylvaticum et palustre; il est, au contraire,
sur le groupe des Hyemalia assez constant pour constituer un caractère distinctif. C’est
ainsi que sur certaines Labiées on voit Tépi se terminer constamment par un bouquet