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cellules encore assez longues, à parois simples et très-minces. Malgré leur longueur,
les cellules colorées sous-jacentes à Tépiderme et leurs voisines ne se terminent jamais
en pointe; leurs extrémités sont, comme celles des autres, coupées transversalement
et un peu arrondies ; d’où il résulte qu’à leur point de superposition elles
offrcnl Taspect d’un tube articulé et légèrement étranglé à ses articulations. Malgré
cela elles sont très-résistantes et adhèrent fortement entre elles par leurs parois longitudinales.
Sur ces parois on observe de nombreux petits canaux transversaux, Irès-
élroits et à peine un peu évasés à leur ouverture sur la face interne de la paroi. A
chacun de ces canaux pariétaux correspond exactement un canal semblable de la
cellule conliguë; mais il arrive rarement que ces deux canaux correspondants soient
en communication directe. Chacun d’eux est ordinairement fermé par la membrane
extérieure ou primitive, laquelle est très-mince et occupe le milieu de la cloison commune
formée par deux parois contiguës (pl. V U , fig. 1 a). Ces mêmes cellules sont
presque dénuées de granules amylacées, mais le nombre de ces granules va en augmentant
vers le centre de la tige, et les autres cellules en sont tellement remplies que
les cloisons sont impossibles à distinguer sur le porte-objet, si on n’a pas la précaution
de les presser et de les laver plusieurs fois.
C’est dans ce tissu lâche du cylindre externe que se trouvent les grandes lacunes;
elles ne manquent jamais sur les rhizomes, même sur ceux de VE. limosum, dont les
tiges eu sont souvent privées (pl. V, iig. 10 à 20). Ici, comme sur les tiges, ces
lacunes, ainsi que les autres et la cavité centrale, n’ont point de parois propres.
Bien que les formes et les dimensions relatives des unes et des autres soient assez
constantes sur une même espèce, elles n’apparaissent toutes que comme des intervalles,
des lacunes, dans le tissu ambiant, et souvent Ton voit des lambeaux de ce
tissu, irrégulièrement déchirés, pendre à l’intérieur des tubes qu’elles constituent.
La composition du cylindre interne est un peu moins simple : à Texamen d’une
coupe transversale on est tout d’abord frappé par la distinction de deux tissus. L ’un
constitue la masse générale; il est lâche et formé de cellules larges toutes pleines de
granules amylacés; Tautre, régulièrement réparti en faisceaux dans la masse du
premier, est d’une texture plus serrée et en même temps plus transparent, parce
qu'il est presque entièrement dépourvu de granules amylacés.
Un examen plus attentif du premier tissu fait voir qu’il est à Textérieur circonscrit
par une ligne circulaire el ondulée de petites cellules mentionnées ci-dessus, lesquelles
sont plus ou moins distinctes; que les autres cellules, toujours chargées de
fécule, augmentent de diamètre en se rapprochant du centre, et l’atteignent même
quelquefois sans y laisser de cavité (E. maximum etc.); et que, quand la cavité centrale
existe, à ses parois toujours mal limitées sont suspendus des lambeaux de ce
tissu déchiré. Du reste rien de particulier à faire remarquer dans son organisation, si
ce n’est que ses cellules sont toujours assez allongées, comme dans tout lo système
cellulaire d’un Equisetum adulte.
Les faisceaux du second tissu sont rigoureusement situés sur des rayons qui partiraient
de la carène ou ligne médiane des côtes. C’est au point le plus interne de ces
faisceaux que se trouvent les petites lacunes, dites lacunes carénales par suite de leur
position . ou lacunes essentielles parce qu’elles ne manquent jamais. Ces faisceaux
sont assez nettement limités, et des sections transversales nous les montrent constamment
comme de gros cordons qui, selon les espèces, sont ou subcylindriques, ou
comprimés dans le sens du rayon, ou déprimés transversalement, et, dans tous les
cas, échancrés du côté interne par la lacune essentielle (pl. V, fig. 20 c, /).
Leur tissu est principalement constitué par des fibres étroites, à parois peu épaisses,
mais néanmoins très-résistantes. Ces fibres sont si longues qu’elles semblent quelquefois
ne pas s’articuler sur toute la longueur de Tentre-noeud; leurs extrémités,
au point d’articulation, sont relativement peu obliques (pl. V U , fig. 2); dans ce tissu
fibreux se trouvent aussi des vaisseaux proprement dits, déjà reconnaissables sur une
coupe transversale à leurs parois plus épaisses et à leur ouverture circulaire. Us se
séparent très-facilement des fibres et se présentent presque indifféremment sous la
forme de tubes très-longs, très-effilés aux extrémités, à parois incomplètement
échancrées, ou tout à fait divisées en anneaux, ou enfin roulées en spirale (pl. V I I ,
fig. 3 et 10). Ces divers états se succèdent à de très-petits intervalles et offrent toutes
les transitions possibles entre la simple échancrure, les anneaux isolés et la spirale.
Quelques-uns de ces vaisseaux se trouvent, sans grande régularité, au pourtour des
lacunes essentielles (pl. VII, fig. 4 et 9), le plus souvent contre la paroi la plus éloignée
du centre de la lige; mais il n’y en a guère qu’un ou deux et ils ne s’étendent pas
dans toute la longueur de Tentre-noeud. Sur plusieurs points ils manquent, et sur
d’autres ils ne sont représentés que par des anneaux isolés et souvent même couchés
à plat sur la paroi, comme des restes d’nn faisceau vasculaire plus considérable en
partie résorbé. Ils manquent sur les rhizomes très-vieux. Les autres vaisseaux sont
au contraire disposés avec une régularité parfaite, et dans chaque faisceau fibreux
ils constituent, au nombre de trois à cinq, deux petits cordons vasculaires, plats,
situés en avant des lacunes essentielles , un peu de côté et assez exactement sur une
ligne menée du centre de ces lacunes vers le milieu des sillons ou des faces extérieures
les plus voisines (pl. V, fig. 10-20). Ces vaisseaux sont moins gros que les
précédents. On trouve encore quelquefois de très-petits vaisseaux, spiralés et parfaitement
déroulables, le long des parois des lacunes essentielles; ils sont d’une extrême
ténuité et leur diamètre atteint à peine le quart de celui des autres (pl. VU, fig. 5).
Sur les plus gros de ces vaisseaux, c’est-à-dire sur ceux qui sont épars au pourtour
des lacunes essentielles, on distingue avec facilité que les fils de leurs anneaux
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