pliylle; les autres en offrenl assez abondamment. Celte gaîne n’est autre chose que la
gaîne basilaire, naissant directement mais latéralement du pseudembryon. Elle n’est
pas noire comme celle des rameaux, parce qu’elle n’a pas eu la même compression
à supporter, ni la même résistance à vaincre.
La colonne verte qu’elle contient est le premier entre-noeud, devant succéder, comme
sur les rameaux de la plante adulte, à la gaîne basilaire et se prolongeant en une gaîne
tridonlée. Sa structure est identique à celle des entre-noeuds d’une tige en évolution,
seulement il s’allonge proportionnellement davantage à la manière des entre-noeuds
des rameaux. Au-dessous de la gaîne quelques anneaux isolés indiquent la place des
vaisseaux spiro-annulaires moins formés encore vers la base de l’entre-noeud, où une
niasse de cellules courles et rayées les sépare des vaisseaux de la racine.
Le corps plus vert, subglobuleux, qui se voit vers la base de la gaîne de cet
entre-noeud, se compose d’une masse de tissu cellulaire, qu’entoure un bourrelet
circulaire, dont le bord libre présente trois saillies; et ce corps n’est autre chose que
le sommet végétatif de la jeune plante, où le second entre-noeud montre déjà le commencement
de la future gaîne autour de la masse cellulaire qui doit se développer
ultérieurement.
Tels sont les détails de l’aspect reproduit pl. X , fig d, et sous lequel se présente
ordinairement une jeune plante d’Equisetum définitivement constituée.
Je dois signaler ici la différence qui existe entre le développement de la gaîne sur
les jeunes plantes et celui de la même partie sur les tiges des plantes anciennes. Nous
avons vu précédemment p. 58, comme quoi, sur ces dernières, chacune des gaînes,
pendant toute sa période d’évolution, constitue une coiffe entière, à peine dentelée à
sa pointe. Or, sur les jeunes liges d’un nouvel Equisetum, la masse cellulaire constituant
le bourgeon terminal, offre à sa base un bourrelet annulaire entièrement semblable
à celui qu’on trouve autour du bourgeon terminal d’une plante adulte. Au bord
libre supérieur de ce bourrelet il se produit semblablement une inégalité de développement,
mais sur trois poinls seulement et une seule fois. Les trois pointes libres qui
en résultent continuent à se développer isolément par multiplication de leurs cellules;
d’où il suit que, dans la jeune plante, les divisions de la gaîne, à leur extrémité
supérieure, se développent dès le principe en courtes dents isolées et un peu étalées,
sans former, comme dans les plantes adultes, une enveloppe continue à bandes d’inégale
épaisseur qui se transforment en lobes en cédant à la poussée des entre-noeuds
supérieurs.
La première jeune tige, après avoir atteint trois ou quatre centimètres de longueur,
m’a toujours paru subir un assez long temps d’arrêt (deux à trois semaines); ensuite, à
côté d’elle naissent d’autres tiges, suivant le mode et la direction que j ’ai indiqués
p, 'l is , c’est-à-dire qu’elles naissent du noeud primitif épaissi et développé (pl. X, fig. 12),
du noeud de l’axe primaire ou pseudembryon'. I l en paraît d’abord une à côté
de la première petite tige (pl. X , fig. 12 et 13). La direction en est d’abord presque
horizontale, et quelquefois même elle ne se relève qu’après s’être un peu enfoncée
dans le sol. Mais ce n’est ordinairement qu’un peu plus tard que se montrera, à l’opposé
de ces tiges aériennes, une vraie tige souterraine, un rhizome à direction descendante.
L ’apparition d’une nouvelle tige est presque toujours accompagnée de celle
d'une racine infraposée; Ces racines sont ordinairement ramifiées (pl. X , fig. 13).
Pendant la période d’arrêt que je viens de signaler, les nouvelles tiges sont à l'état
de bourgeons blancs composés d’une gaîne à trois dents autour d’une masse cellulaire
destinée au développement ultérieur. Le tout est très-chargé ou plutôt gonflé de grains
amylacés, ce qui donne à la base de la nouvelle plante une apparence charnue. Les
liges souterraines ou rhizomes ont un développement très-lent, que la saison d’automne
ralentit encore. D’abord blanches, elles prennent bientôt la couleur brun
rougeâtre particulière à l’épiderme des rhizomes. A la base de leurs gaines on voit le
double rang de petites saillies destinées à donner, les unes des rejetons articulés, les
autres des racines. Ces dernières apparaissent vite et en grand nombre. Des rejetons
que produisent les jeunes rhizomes, les uns, se dirigeant vers la surface du sol,
deviennent de nouvelles tiges aériennes ; les autres s’enfoncent perpendiculairement à
une grande profondeur. Ils se présentent tous d’abord sous la forme des bourgeons
blancs et charnus que l’on trouve en hiver et au printemps sur les rhizomes des
plantes adultes.
Assez souvent, mais non toujours, ces bourgeons se gonflent en tubercules au lieu
de se développer en rhizomes, et vers l’automne de la première année il n’est pas rare
de trouver presque à la surface du sol un ou deux tubercules sur les jeunes plantes.
M. Milde a aussi déjà constaté l’existence des tubercules sur de Jeunes rhizomes (Gef.
Crypt. Schl., p. 415, el Entw. Eq., p. 639, pl. L IX , fig. 53-56).
Le développement ultérieur est assez conforme à celui des plantes adultes décrit
* M. Hofmeister s’explique ainsi qu’il suit sur l ’apparition des nouvelles tiges ; «Lorsque la première lige feuillée
a atteint un certain degré de développement, il se forme à l’intérieur de son tissu cortical un bourgeon adventif par
suite de la multiplication d’une cellule cambiale de sa base, à la hauteur de la masse ligneuse solide du premier
noeud. Ce bourgeon est situé sur le côtédiirejeton feuille, qui est tourné vers l’axe primaire de la plante de germination,
sous renfoncement entre deux lobes de la première gaîne, tab. X IX , fig. 3» {K e n n tn . Gef. K r y p t., p. 176).
J ’ai pu faire sur l ’apparition des nouvelles tiges de très-nombreuses observations, grâce aux sujets que m’ont fournis
mes semis et surtout aux milliers de jeunes plantes spontanées que j ’ai trouvées dans les tourbières de Haguenau, et
j ’ai vu constamment avec une parfaite évidence les choses se passer comme je les décris. La figure que donne M. Hofmeister
est très-bonne, quoique la masse des cellules rayées constituant le noeud primaire du pseudembryon y soit
trop peu marquée, et cette figure confirme pleinement ce que je dis, et fait voir que le nouveau rejeton sort du noeud
primaire du pseudembryon.
Au même lieu, M. Hofmeister ajoute : «Le nouveau rejeton se distingue du premier axe fouillé par des gaînes ù
(¡ualre dents....» Je n’ai vu que très-rarement sur V E . a rv en se les rejetons de première année avec des gaînes à quatre
(lents ; ils n’en ont ordinairement que trois.