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vers le dehors. Le stomate se trouve alors constitué par quatre cellules, dont deux
extérieures superposées à deux intérieures qu’elles dépassent et qu’elles emboîtent.
A ce moment les granules verts sont tellement accumulés contre la ligne médiane
qu ils s opposent entièrement au passage des rayons lumineux et y forment une large
bande opaque. Bientôt se montrent entre les deux cellules quelques points ronds et
hrillanls, annonçant l’apparition des saillies siliceuses qui bordent les lèvres de Tostiole,
et peu a peu de semblables points, apparaissant successivement de la ligne
mediane au pourtour extérieur, révèlent la formation d’aspérités analogues à la surface
du stomate. A mesure que ce développement a lieu, les cellules se disjoignent et
1 ostiole apparaît nettement. Les deux cellules extérieures se disjoignent peu, mais
dans leur développement vers les côtés et vers le dedans elles semblent ciilraîiier avec
elles les cellules intérieures déjà non contiguës vers leur centre, et entre lesquelles
ouverture devient du double plus large, sans que pourtant elles sc séparent tout à
ait a leur extrémité supérieure et inférieure. Jusqu’alors les cellules extérieures
paraissent lisses à leur paroi interne, mais les stries rayonnantes apparaissent si
siibilement qu’il m’a toujours été impossible de suivre les détails du phénomène
dont la vue est constamment obscurcie par une énorme quantité de granules accumules
vers les levres de la paire extérieure de cellules. Par le développement du stomate,
les cellules épidermiques voisines sont refoulées dans tous les sens, mais elles
ne cessent jamais de le recouvrir par l’avancement ondulé de leur angle extérieur,
ainsi que nous l ’avons exposé précédemment p. 32 et 33.
Tous ces détails uo sont rigoureusement exacts qu’en ce qui concerne les stomates
des trois premiers groupes; ceux des Hyemalia offrenl quelques différences. Ainsi,
avant la première division de la cellule-mère en deux cellules longitudinales (pl V I I l '
fig. 7, 8) , et même encore après cette division, le grand diamètre delà cellule-mèré
et du groupe des deux cellules qui résultent de sa division est transversal (pl. Y I I I ,
fig. 7, 8). La sécrétion de la croûle siliceuse commence déjà sur les cellules voisines
mais non sur les stomates; la sécrétion des cellules à grand diamètre transversal, qui
séparent les stomates (pl. V I I I , fig. 7, 8 , et pl. V, fig. 2 bis), s’avance un peu sur ces
deinieis sans les recouvrir en entier et en laissant vers leur centre une lacune transversale
irreguhère. Un peu plus tard, quand les cellules voisines grandissent en tout
sens et déterminent l’accroissement de la tige en longueur et en diamètre, il arrive,
d une part, que cette lacune transversale ne se comble pas; d’autre part, que le stomate
ne s accroît guere qu’en longueur et ne suit pas l ’extension en diamètre radial
des cellules voisines, et qu’ainsi il se trouve placé en retrait par rapport à elles et
au-dessous de la croûte siliceuse qui, en s’en détachant, forme vers les extrémités
1 avancement décrit p. 32 et 33 et figuré pl. V, fig. 2, 2 bis etc.
Dans les cellules qui avoisinent la surface épidermique des tiges, il y a des granules
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§ 2. — D E S R A M E A D X , D E S R E J E T O N S , D E S R H IZ O M E S E T D E S T D B E R C Ü L E S . 05
légèrement colorées en vert avant l’apparition des stomates, mais la chlo.''ophylle, bien
formée dans ses grandes cellules transversales, ne se montre que Irés-poslérieurement
à la formation complète des stomates. Cette double formation des stomates et de la
chlorophylle a toujours lieu de très-bonne heure dans les gaînes de toutes les espèces,
et précède de beaucoup la même formation'dans les enlre-noeuds. Il y a même des
espèces où elle n’apparaît jamais dans cette dernière partie, par exemple sur les tiges
spicifères de l’E. arvense et sur toutes les tiges de VE. maximum.
Nous avons vu précédemment qu’il se présente dans chaque entre-noeud une cavité
centrale et deux cercles concentriques de cavités plus petites, Tun intérieur de
laeunes essentielles, et Tautre extérieur de lacunes corticales. La première provient
de ce que les cellules médullaires ou de la partie centrale de Tentre-noeud ne peuvent
point suivre les cellules du tissu environnant dans leur extension en longueur et leur
miiUiplication en diamètre. Elles se déchirent donc et se désunissent, se crispent et
disparaissent, ou pendent en petits lambeaux desséchés le long des parois delà cavité
que leur disparition engendre. Cette cavité est très-régulière d’ailleurs, et d’une grandeur
relative assez nettement déterminée sur les tiges principales de chaque espèce,
parce qu’elle est une conséquence du rapport numérique qui existe d’une manière générale
entre les cellules médullaires et celles du cylindre interne et du cylindre cortical de
ces liges. Mais toutes nos espèces, ainsi que nous Tavons vu, n’offrent pas cette cavité
sur leurs rhizomes et sur leurs rameaux. Les lacunes extérieures ou corticales, creusées
dans un tissu à grandes cellules analogues à celles de la moelle, doivent leur existence
exactement à la même cause. Leur dimension relative est moins constante sur
les tiges que celle de la cavité centrale; il y a même une de nos espèces,sur les tiges -
de laquelle ces lacunes, immédiatement après leur apparition, s’oblitèrent le plus
souvent par l’extension en épaisseur que prennent vers le milieu des sillons les
bandes continues de cellules à chlorophylle (voy. p. 45). La même cause les empêche
aussi de se montrer dans les rameaux de plusieurs de nos espèces. L ’existence des
lacunes essentielles est due à une autre cause, à Técartement et à la résorption des
vaisseaux mentionnés p. 62. Ces lacunes ne manquent ni dans les rhizomes ni dans
les rameaux d’aucune espèce de nos climats.
§ 2, Des rameaux, des rejetons, des rhizomes et des tubercules
Les verticilles des bourgeons à rameaux sont silués un peu en dessous' du diaphragme.
Ces bourgeons prennent naissance à la surface du cylindre inleriic, vis-à-
vis d’un sillon, c’est-à-dire entre deux divisions de la gaîne et dans un plan vertical
qui passerait par le milieu des grandes lacunes corticales. Mais ils se montrent bien