selon les espèces; mais l’observation des archégones de l’E. maximum et des autres,
à leurs divers états de développement, permet de reconnaître que le savant botaniste
de Breslau avait vu et décrit des archégones encore non complètement développés, et
que leur position et leurs formes sont identiques sur toutes nos espèces.
§ 4. Du pseudembryon et de la jeune plante
J ’ai mentionné ci-dessus, p. 107 et 109, l’apparition et les premières divisions de
la cellule dont le développement constitue successivement le pseudembryon et la
nouvelle plante.
Une suite de divisions, commençant à la partie inférieure et s’opérant au moyen
de cloisons longitudinales et transversales toutes perpendiculaires aux faces extérieures,
constitue Taxe primaire du pseudembryon, ainsi composé d’abord d’un petit
nombre de ceilules aboutissant toutes à ia périphérie (pl. X, fig. 9). ün peu plus tard
il apparaît un groupe de cellules internes par la formation de cloisons parallèles à la
périphérie (pl. X, fig. 9). Aussitôt que ce groupe a paru, une de ses cellules latérales
(pl. X, fig. 9 t) devient, par une suite de divisions analogues aux premières ci-dessus
décrites, le siège d’une rapide multiplication de cellules ; c’est le point de départ d’un
axe secondaire, du premier rejeton latéral du pseudembryon, rejeton qui arrivera à
l'air libre et produira des gaînes, tandis que Taxe primaire du pseudembryon s’arrêtera
dans son développement. La multiplication des cellules de ce rejeton marche
avec rapidité ; elles poussent d’abord en avant les cellules de la périphérie du pseudembryon,
puis les écartent*. A partir de ce moment les cellules terminales supérieures
du pseudembryon se développent peu ou point du tout, tandis qu’au contraire
la partie de Taxe primaire située au-dessous du point d’origine de Taxe secondaire ou
rejeton latéral s’accroît considérablement en grosseur, et que Taxe secondaire lui-
même se développe avec une force et une rapidité extrême. 11 en résulte que le rejeton
' M. Hofmeister fait naître le rejeton latéral non point d ’une des cellules du groupe central, mais d’une des cellules
de la périphérie, alors que le pseudembryon n’a point encore de groupe central, mais seulement quatre cellules, et il
dit très-expressément: «Une multiplication do ceilules suivant une loi analogue commence dans l ’une des cellules
latérales du rudiment d’embryon à quatre cellules.... I l en résulte un rejeton latéral» etc. «Eine ähnlichen Regeln
«folgende Zellenvermehrung beginnt in der einen seitlichen Zelle des vierzeiligen Embryo-Rudiments.... Es wird
« dadurch eine seitliche Sprossung des Embryo-Kügelchens gebildet.... » [K e n n ln . Gef. Grxjpt., p. 174 et 175).
Ce texte d’un éminent observateur m’a suscité bien des doutes sur ce que je croyais voir et m’a fait bien souvent recom*
mencer mes observations ; mais j ’ai vu avec tant de clarté et si constamment les choses se passer comme je les ai
exposées que j ’ai dû les dire comme je les voyais. Sur des sporophymes de semis et sur d’autres spontanés et très-
vigoureux, recueillis à Haguenau, j ’ai pu reconnaître avec une complète évidence que les cellules de la périphérie
étaient repoussées en dehors par la multiplication d’une des cellules sous-jacentes du groupe central.
secondaire repousse de côté la partie supérieure de Taxe primaire du pseudembryon,
prend de plus en plus la direction verticale, atteint presque la base oblitérée du canal
du col, et finit ainsi par occuper lui-même le sommet de la masse cellulaire à peu
près sphérique, dont il constitue presque toute la moitié supérieure, tandis que la
partie inférieure appartient encore au pseudembryon ou axe primaire.
A ce moment, au point opposé et un peu inférieur à celui où avait commencé
Taxe secondaire, une des cellules du groupe interne du pseudembryon se multiplie et
se constitue en une petite bosse demi-sphérique, qui repousse et sépare bientôt les
cellules de la périphérie. C’est la première racine latérale répondant au premier rejeton
latéral (pl. X, fig. 9 r). _
A mesure que la masse totale se développe, elle rejette de cote tout le col de 1 arche-
gone devenu flasque et déformé (pl. X, fig. 10); puis elle distend tout cet espace, que
7 i appelé le ventricule de l’archégone, et repousse les cellules ambiantes du sporo-
Dhvme lesquelles continuent encore souvent à se diviser. Soumises à celte double
cession, les cellules du sommet primiüt de l’axe primaire perdent successivement
leur matière verte et leur forme, et finissent sans doute par être liquéfiées et résorbées
car elles disparaissent entièrement. Les autres cellules de la périphérie du
pseudembryon semblent d’abord, par l’effet de la même pression, se coller et s unir à
7lles du sporophyme, puis elles cessent d’être distinctes. Le pseudembryon ou 1 axe
primaire paraît alors avoir terminé son développement; le rejeton lateral et la racine
ialérale constituent à eux deux un nouvel axe, axe secondaire qui est la nouvelle
plante Ainsi, on ne peut point dire du premier développement des Equisetum ce
qui nous est enseigné de celui des végétaux dicotylédones, qu’ils ont un axe umque,
«dont les deux extrémités sont entraînées par un double mouvement de polarité dans
«une direction opposée, la tigelle et la gemmule vers le zénith etla radicule vers le
« centre de la terre» (A. Richard, Prée. bot., p. 291,1852). Des les premiers développements
de la cellule reproductive ou pseudembryon, les deux extrémités opposées de
Taxe primaire s’arrêtent dans leur croissance, et ce sont des appendices latéraux ou
axes secondaires qui remplacent, l’un la tigelle, l’autre la radicule. I l nous reste à en
suivre le développement ultérieur.
Bien que celui de la petite racine ne soit ni le premier m le plus rapide, c est de
lui que je parlerai d’abord, parce que, ce développement étant une fois mentionne, sa
' complète uniformité et sa parfaite identité avec celui des plantes adultes me dispen-
''L r r Îd n e r r o U donc en longueur exactement de la même façon que racines de
la plante adulte; elle s’avance directement dans le tissu du sporophyme, le disloque
et pénètre dans le sol, où elle s’enfonce assez rapidement. Par sa force et
position cellulaire, qui la rend opaque, elle se distingue au premier coup-doeil