développement, soit parce que, encore adhérentes à la racine qui croît eu longueur,
elles cèdent à ce mouvement d'extension. Enfm, pendant que de nouvelles cellules se
forment ince.ssaniment au ceiilre végétatif, les plus anciennes, et dès lors les plus
extérieures, s’appauvrissent, ne peuvent plus suivre la racine dans son extension, se
flétrissent, s’exfolient et laissent ainsi l’épiderme forlifié, et qu’elles ont d’abord pro-
tégé, produire ses fibrilles et accomplir ses fonctions.
L ’isolement par exfoliation des cellules de la piléorhize montre Irès-bien que la
multiplication des cellules n’a pas lieu par l’extension d’une paroi simple dans les
cellules-mères, paroi qui serait alors mitoyenne à deux cellules el n’en permettrait
pas l’isolement; mais bien par le développement en cellules des vésicules nucléaires
et par résorption des cellules-mères. Chaque cellule a ainsi sa paroi propre, el s’isole
de sa voisine par simple dédoublement de la cloison commune.
^ Mais maintenant d’après quel mode s’opère la multiplication des cellules au centre
végétatif pour donner naissance à deux développements en sens opposé? C’est ce qu’il
ue m’a pas été permis de voir et j ’ai constamment échoué dans mes recherches silice
point.
Dans leurs savants travaux sur l’origine et le développement des racines, MM. Oh-
lert (Lmnæa, 1837, p. 609), Unger {Ann. sc. nat., 3“ sér., bot., X Y II , p. 128 et suiv.),
Trécul (Ait)*, sc. nat., 3“ sér., bot., IV, p. 293 et suiv.; V I , p. 312 et suiv.; 4« sér., bot.’
I , pl. XIV, fig. 12, 13), Link {Bibl. nniv. Genève, X I , p. 355,1849; Ami. sc. nat.,
3“ sér., bot., XIV, p. 10), Gasparrini, Succ. rad., Naples 1856), Carreau et Brauwers
{Ann. se. nal., 4“ sér., bot, X, p. 181 et suiv.) ne s’en sont pas occupés. M. Hofmeister
s’est expliqué à deux reprises sur la formation des extrémités radicellaires des cryptogames
vasculaires. Dans la première explication, qui date de 1851, cet habile et
savant phylolomiste attribue à la racine des Eqmsetum et des Fougères le mode de
formation suivant:
« La cellule de premier degré, dont la segmentation permanente contribue le plus
à l’extension de la racine, se trouve à l’intérieur du tissu, très-près au-dessous du
sommet de la racine. Sa forme est celle d’une lentille (lab. X V I I I , 3; X IX , 14). Au
moyen de cloisons dont la convexité est alternativement dirigée vers le haut et vers le
bas, elle se partage en une nouvelle cellule de premier degré, encore de la forme
d’une lentille, et en une cellule de deuxième degré de la forme d’un ménisque. Dans
chacune de ces dernières il se forme bientôt après leur apparition quatre cellules disposées
en quadrant et résultant d’une double segmentation par parois perpendiculaires.
Des cellules qui proviennent de la multiplication d'une cellule de second degré,
celles qui sont dirigées vers le bas se partagent aussi dorénavant au moyen de cloisons
perpendiculaires au plan de la base de la cellule-mère, ou quelquefois à la partie la
plus voisine de la surface de la racine. Toutes les cellules-filles d’une de ces cellules
de second degré sont situées en un seul plan (courbé en parabole), et y forment un
fuseau creux et obtus entourant les pointes des racines autant de fois qu’il a paru de
cellules de second degré à leur point végélalif. La plus ancienne et la plus extérieure
des couches s’étend jusqu’au point d’origine de la racine, les plus jeunes à l’inléneur
s’étendent, selon leur âge, graduellement moins haut.
«Dans les cellules de second degré dirigées vers le haut, la multiplication tend a
augmenter le nombre des cellules plutôt dans le sens de la longueur que dans celui
de la largeur etc. » {Vergl Ünters., p. 96).
Je n’ai rien pu distinguer qui fût en accord ou en eontradiclion avec la théorie exposee
ci-dessus Et quand le savant micrograplie, négligeant de mentionner les exfoliations
de la piléorhize, expose que «les cellules-filles des cellules de second degré forment
un fuseau creux et obtus entourant les pointes des racines autant de fois qu’il a paru
de cellules de second degré à leur point végétatif...,» il me devient impossible de
concilier ce nombre croissant de couches avec la grosseur uniforme de la racine et le
nombre uniforme de ses couches cellulaires extérieures. Sans doute je n’ai pas saisi
la pensée de l’habile observateur, dont la figure schématique (tab. X IX , 14) est reproduite
ici pl. I I , fig. 27.
Voici la seconde explication (1852), dans laquelle il est fait mention delà pileorliize:
« . . . . La première racine (de Ylsoetes lacustris) est semblable à toutes les racines des
cryptogames vasculaires. Son développement commence avec la multiplication d’une
cellule du tissu intérieur de l’embryon.... Cette cellule se divise d’une manière du-
rable et répétée, par des cloisons transversales opposées les unes aux autres, et elle
forme des cellules de second degré, alternativement placées en dessus et en dessous
de la cellule primaire. Les inférieures résultent de l’apparition d’une cloison faiblement
convexe vers le bas; elles ont donc en apparaissant la forme de ménisques. Leur
muUiplication ne se fait que suivant deux directions; toutes les cloisons de separation
qui s’y forment sont situées perpendiculairement sur la face voûtée supérieure et
inférieure de la cellule, dont toute la postérité représente parfois une des couches
cellulaires emboîtées les unes dans les autres en forme de bonnet, couches qui enveloppent
la pointe extérieure de la racine et s’exfolient lentement du côte exleneur
pendant le développement de cette racine» (tab. H I , fig. 13; lab. IV, fig. 1, "i; Kenntn.
Gef. Krypt., I , p. 136 et 137).
Par la seule raison que M. Hofmeister donne cette explication, je la tiens pour
très-probable; el, fidèle à ma résolution de ne rien figurer et de ne rien décrire sans
l’avoir vu distinctement, je dois me borner à citer l’opinion d'un des plus habiles
pliylotomistes de notre temps.
Dans sa thèse de botanique {Études sur le rôle des racines dans l'absorption et
l ’excrétion; Strasbourg, 1861), M. le docteur Cauvet émet sur les rapports de l’épi