autres, ue présente que trois ou quatre dents courtes et repliées contre un petit
mamelon cellulaire. Ces pelites dents s’arrêtent de suite dans leur développement, et
le mamelon qu’elles entourent plutôt qu’elles ne le recouvrent, se développe rapidement
en s’appliquant Irès-étroitement sur elles et les forçant à s’écarter en forme de
soucoupe piale et lobulée. Au sommet de ce mamelon se dessine bientôt un étranglement
surmonte d’une petite masse à peu près conique, qui consiste en une couronne
de trois à si.v dents entourant un petit mamelon cellulaire, dont le développement a
lieu comme ci-dessus. Yers Taulomne, la coloration en roux brun des cellules épidermiques
devient très-prononcée. Les modifications des cellules sont réduites dans les
tubercules à leur plus simple expression: point de lacunes, point de distinction tranchée
enlre les cellules médullaires et les longues fibres qui avoisinent les faisceaux
vasculaires; tout est presque semblable et consiste en cellules ovoïdes, peu allongées
et complètement gonflées de granules amylacés. A peine les plus voisines des groupes
de vaisseaux annulaires sont-elles un peu plus allongées. Les gaînes rudimentaires
sont entièrement composées de tissu cellulaire fortement coloré el très-durci ; les
vaisseaux n'y pénètrent point, et c’est à peine si l’on trouve quelques cellules rayées
et striées vers l’étranglement qui répond au diaphragme.
§ 3. Des racines
I:
J ’ai signalé plus haut, p. 4, la position rigoureusement invariable des racines et des
bourgeons qui y donnent naissance, après être restés quelquefois très-longtemps à
l’état expectant. C’est dans les sillons, presque vis-à-vis du diaphragme, immédiatement
au-dessous des bourgeons à rameaux ou à rhizomes, et sansjamais alterner avec
eux, que se monlrent les bourgeons à racines. I I ne s’en produit jamais ailleurs. Ils
commencent à se former sous le cylindre cortical qu’ils ont à traverser, en passant,
comme nous l'avons vu p. 65, au-dessus des lacunes corticales.
Pour mieux faire comprendre ce que j ’ai pu saisir sur le mode de développement
des racines, je dois en rappeler brièvement rorganisation.
Une racine d'Eqiiisetum bien développée et qu’on étudie en allant du point d’origine
à l’extrémité, présente ce qui suit : I» à l’extérieur une couche de deux ou trois
rangs de cellules longues, prismatiques, assez régulièrement hexagonales et d’une
couleur ambrée (pl. I I , fig. 20 a); les extérieures constituent Tépiderme, et c’est
d’elles que naissent les fibrilles du tomentum; 8“ au-dessous une couche simple de
cellules grosses et courtes non colorées (pl. I I , fig. 20 A); 3° enfin, au centre, un faisceau
fibro-vasculaire, dans lequel sont épars quelques vaisseaux annulaires de diverses
grosseurs; un plus gros est central, et autour de lui d’autres plus petits sont groupés
par deux ou par trois (pl. I I , fig. 20 c et 21 k). Mais à mesure que Ton s’avance vers la
pointe, on voit cette organisation se modifier. Le faisceau fibro-vasculaire s’efface peu
à peu (pl. I I , fig. 21 i ) ; les anneaux des faisceaux deviennent plus espacés, plus indistincts;
la forme des fibres radicellaires se dégrade également, et ce faisceau est ainsi
remplacé par un cordon central de cellules qui, à mesure qu’elles se rapprochent de
la pointe, deviennent de moins en moins grandes et de plus en plus indistinctes, par
suite de la quantité de granules qu’elles contiennent. Ces granules sont très-petits, de
couleur verdâtre, de forme indéterminée et constamment agités du mouvement brownien.
Sur Tépiderme on remarque des modifications analogues. Très-longues, très-
nombreuses et très-transparentes vers l’origine de la racine, les fibrilles radicellaires
deviennent, en allant vers son extrémité, de plus en plus courles, rares et verdâtres
(pl. I I , fig. 21 h , g); bientôt elles ne sont plus que rudimentaires et alors Irès-chargées
d’une matière finement granuleuse jaune verdâtre (fig. 21 f); enfm de petits amas de
la même matière se forment sous la paroi des cellules, en la soulevant un peu aux
poinls où doivent apparaître des fibrilles, puis ces amas eux-mêmes diminuent et
finalement disparaissent. Un peu au delà du point où cesse toute trace de fibrilles
développées ou rudimentaires, on voit qu’à son extérieur l’extrémité de la racine est
tout entourée d’une matière incolore, mucilagineuse, de consistance un peu visqueuse,
se diluant facilement dans Teau (pl. I I , fig. 21 a). Dans celte matière, de la pointe de
la racine à un millimètre environ en remontant, on voit des cellules plus ou moins
déformées, entièrement ou à demi-détachées d’une petite coiffe qui recouvre complètement
le bout de la racine (pl. I I , fig 21 b). Cette petite coiffe est très-délicale, mal
terminée à sa pointe, mal terminée à ses bords, qui se soulèvent et s’exfolient san
régularité ; elle adhère d’ailleurs intimement à la pointe de la racine, et ce n est qu en
arrière et à un millimètre environ (pl. I I , fig. 21 c) qu’elle se détache en s'exfoliant.
Elle est composée de deux ou trois couches de cellules, ou vers la pointe d’un plus
grand nombre, dont les extérieures, longues et hyalines, portent vers leur milieu un
petit ronflement ovale, je n’ose dire un nucléus, à granulations verdâtres, el Irès-
éléganl (pl. I I , fig. 23 a ,b ,c ) . Cette petite coiffe (pl. I I , fig. 21 c, c’), avec le mucilage
qui Tenveloppe (id. a), constitue Texlrémité absolue de la racine, qui avait reçu le
nom de spongiole, parce qu’on avait cru que cet ensemble terminal se gonflait à la
manière d’une éponge en s’imbibant des liquides ambiants, et quil élait ainsi le
principal organe d’absorption. M. Trécul {Orig. rac., p. 310) a donné à la petite coiffe
le nom de piléorhize, qu’on doit lui conserver comme plus convenable en ce qu’il ne
préjuge rien sur la fonction.
Telle est l’organisation de l’extrémité d’une racine, arrachée avec toutes les précautions
nécessaires, encore jeune et dans son état de développement normal. Les
vaisseaux bien formés, les fibrilles radicellaires s’effacent et s arrêtent, avons-nous