■10» Apparilioli des membranes propres de ia spore et des saillies spiralées sur la
cellule-mère.
-11» (ün peu plus tard) Transformation
des cellules simples du sac en cellules
fibro-spiralées.
H » Solidification des membranes ;
transformation définitive de la cellule-
mère en fils spiralés ou élatères.
42» Rupture du sac des sporanges et dispersion des spores.
§ 5. Anatomie des spores
Les spores des Equisetum et le gracieux appareil de leurs élatères ont été un objet
favori d’études pour les micrographes; aussi ont-elles donné lieu à un grand nombre
de figures, de descriptions et d’opinions différentes.
L ’aspect qu’à première vue présente une spore complète hors du sporange, encore
fraîche et bien vivante, mais à l’état sec, est celui d’une sphère posée au point de
réunion de quatre fils plus ou moins contournés et constamment aplatis et élargis
en spatule à leur extrémité (pl. V I I I , fig. 34). C’est à tort que l’on a dit que cette
extrémité est claviforme ' ; elle est plate, d’une épaisseur à peine appréciable, dilatée
en spatule.non symétrique, et offrant un de ses côtés beaucoup moins dilaté et moins
courbé que l’autre (pl. Y I I I , fig. 32). Cet aspect général avait encore fait croire aux
premiers observateurs que ces fils ou élatères sont au nombre de quatre* ; il est facile
de s’assurer qu’il n’y en a que deux, soit en pressant légèrement les' spores entre
deux lames de verre que l’on fait un peu glisser Tune sur l'autre, soit en les faisant
passer brusquement de Tétat de sécheresse et de dilatation à celui d’humidité et de
contraction. Dans l’un comme dans Tautre cas, les élatères se détachent presque constamment,
et Ton voit qu’ils consistent en deux fils aplatis et dilatés en spatule à
chacune de leurs extrémités. Il est moins facile de s’assurer de la manière dont ces
fils adhèrent à la spore. En effet, sur le porte-objet, les spores se présentent constamment
à l’observateur avec leur point d’adhérence placé en bas. Là est évidemment
leur centre de gravité. Car, si on prend des spores dont les élatères ne se soient pas
' A. Richard (Précis ie 6o(., vol. I I , p. 51, 1S5Ï), M. Grenier (F l. F r . , vol. I l l , p. 6.42, 1856), M. C.oBson (F l. e m .
P a r is , 2" éd., p. 876, 1861) disent seulement: , q u a tr e appendices r e n flé s au sommet... » M. Henderson (R ep ro d . E q .,
p. 569) dit plus explicitement : « ...the davate ends of tlie filaments...» Et pourtant dès 1827 Bischoff avait dit très-
exactement : «dilatés à leurs deux bouts non en massue, mais au contraire en forme de spatule : ...an ihren beiden
«Enden nicht kolbig, sondern vielmebr spatelfdrmig erweitert» (K n jp l.G e w ., p. 32). Malgré cela, en 1330, M. L. Reichenbach
disait encore de ces élatères : «staminodia bina , cruciatim affixa, polline repleta» (FL e x c u r ., p. 154).
* Les Iloristes en général (non Koch); Duvernoy, De S a lv in ia n a ta n te , p. 10, 1825; Henderson, R ep ro d . E q .,
p. 567, 1842; Ad, de Jussieu, Cours é lém . d e b o t., p. 425, 1848 ; J . Payer, B o t. c r y p t., p. 214, 1850 ; A. Richard,
P ré eis b o l., vol. 11, p. 51 , 1852.
encore déroulés, et qu’on les jette sur un verre sec ou sur une goutte d’eau, on en
verra quelques-unes qui présenteront en dessus leur point d adhérence aux élatères,
toujours reconnaissable à ce que les élatères adhèrent entre eux sur ce même point;
mais aussitôt on voit ces mêmes spores se tourner en oscillant, puis s’arrêter définitivement
sur ce point. Les spores plus avancées et dont les élatères se sont déjà étalés
se placent de suite en équilibre sur leur point, d’adhérence, qu’il est dès fors
très-difficile sinon impossible de voir. Pour y parvenir, j ’avais d’abord essayé d’une
plaque de verre que je plaçais sur le porte-objet et je retournais le tout rapidement.
Mais il arrivait presque toujours que le frottement des deux plaques,si faible quil
fût, détachait les élatères ou écrasait les spores, et si quelques spores, restées libres
et complètes, étaient renversées et montraient leur point d’adhérence, ce n était que
rarement et pour un instant très-court; elles se mettaient aussitôt à osciller et so
retournaient. Une observation durable ne m’est devenue possible que par les procédés
suivants. Sur une de ces petites lames de verre dont on recouvre le porte-objet
j ’étends une couche très-mince d’une solution gommeuse très-étendue et je secoue
dessus des spores encore entourées de leurs élatères. Après qu elles y ont pris leur
centre de gravité, je laisse le tout sécher un peu, et au bout de quelques instants les
spores sont assez fixées pour qu’en retournant la petite lame je puisse en voir tout à
Taise le point d’adhérence. Pour les spores dont les élatères sont déjà étalés, je les
mets à sec sur un verre très-légèrement concave, puis j ’applique par dessus une lame
de verre enduite d’une solution gommeuse presque sèche. Les élatères, en se redressant
par l’effet de Thumidité, se prennent à la gomme , s’y fixent dans toutes sortes
de positions, et toujours un certain nombre d’entre elles me présentent leur point
d’adhérence, quand je prends pour porte-objet celte lame renversée.
J ’ai pu dès fors m’assurer avec la plus complète évidence, et sur des milliers de
spores, que les deux fils des élatères sont adhérents entre eux au point où ils adhèrent
encore à la spore, et adhérents en restant parallèles et par union latérale, non par
entre-croisement, comme on l’a souvent affirmé. Mais alors même qu’ils sont encore
adhérents entre eux et à la spore, on voit le plus souvent sur la région d’adhérence
une ligne que le jeu du miroir réflecteur rend plus ou moins apparente, et qui indique
une moindre épaisseur suivant laquelle aura lieu la séparation définitive. Cette apparence
me paraît être la cause de Topinion émise par M. Pringsheim « que les élatères
ne sont jamais contigus à leur point d’adhérence à la spore » (Schl. Eq., p. 244).^ Ce
savant botaniste va même jusqu’à dire que souvent les deux fils ont des points d’adhérence
très-éloignés Tun de Tautre « et même diamétralement opposés. » Je démontrerai
plus foin l’impossibilité d’une telle disposition.
L ’épaisseur des fils m’a paru dans la jeunesse un peu moindre que leur largeur. Le
diamètre des spores [E. maximum, arvense, palustre, variegatum) m’a paru mesurer