trois centièmes et demi de millimètre, soit 0»,000036; la dilatation spatulée de l’éla-
tère égale en largeur à peu près un demi-diamètre de la spore, et la longueur totale
d’un élalère contient neuf fois et demi environ ce même diamètre'. La spirale des
élatères autour de la spore est dextre.
Par leur disposition en spirale, les deux élatères constituent une sphère autour de
la spore. Leur point commun d’adhérence est placé sur l’équateur de cette sphère et
leurs dilatations spatulées vers les pôles. Or, si on considère une sphère (pl. V I I I ,
fig. 33) et qu’on suppose que d’un point 0, placé sur Téquateur de cette sphère, deux
bandes a et è,.situées chacune d’un côté de l ’équateur, aient à se rendre au pôle P en
deux spirales parallèles, on remarquera que la bande b, la plus éloignée du pôle P,
a nécessairement <à parcourir un chemin plus long que celui de la bande a pour arri!
ver à ce pôle, et que la différence entre les deux chemins est égale à la moitié de
Téquateur, puisque ce n’est qu’au point diamétralement opposé à 0 que la bande b
sera par rapport au pôle P à la distance où se trouvait primitivement la bande a. Par
la même raison la bande a a un demi-équateur de plus que la bande b à parcourir
pour se rendre au pôle P ’. Ainsi en supposant des bandes soudées seulement au point 0
et ensuite étendues, la bande b du côté du pôle P dépasserait la bande a d’un demi-
équateur, et réciproquement, vers le pôle opposé P ’, la bande a dépasserait de la
même quantité la bande b; de telle sorte que, les deux bandes étant d’une même
longueur totale, seraient réciproquement partagées à leur point d’union en deux parties
inégales comme l'indique la pl. V I I I , fig. 34*. Or c’est précisément ce que Ton
observe sur les élatères; les quatre bras apparents qu’ils montrent, pris deux à deux,
de quelque façon que ce soit, présenteront toujours une inégalité répondant à un
demi-équateur ou à un diamètre et demi de la spore. C’est le résultat que Ton obtient
en traçant, sur une sphère creuse de caoutchouc, la forme et les spirales des élatères
et en découpant cette sphère selon les lignes tracées, sauf en un point d’union sur
Téquateur. Cela démontre donc géométriquement l ’unité du point d’adhérence des
élatères aux spores et entre eux. On conçoit bien d’ailleurs qu’une spore sphérique
adhère par un seul pointa sa cellule-mère également sphérique; mais on conçoit
moins facilement la possibilité entre deux sphères de deux points d’adhérence séparés
ou opposés, comme Ta dit M. Pringsheim (Schl. Eq., p. 244), qui d’ailleurs avait
'très-nettement distingué et figuré l’inégalité des bras apparents des élatères.
' Dans les mesnres que donne M. Pringsheim (S e k l. E q ., p. 242) el qui sonl à peu près les mêmes (savoir : dia-
mètro des spores 2/53, 1/25, 1/28 demillimèlres; longueur des élatères de 10/32 a 10/35 de millimélres), el dans les
conclusions qu'il en lire, il me semble que ce savant observateur n’a pas sullisammenl tenu compte de la grande sur-
face des dilatations terminales spatuliformes.
■ I l est bon de se prémunir contre une illusion qni porte à voir la bande 4' comme une continuation de a (pl. V I I I ,
fig. 34), et à croire qu’un des deux élatères est plus court que l’autre.
Il est absolument impossible de concevoir les élatères comme se croisant au point
d’union. Deux lignes spirales, qui se croiseraient en un point, se couperaient nécessairement
à chaque tour de spire et ne pourraient en aucun cas courir parallèlement;
et de plus, pour cette disposition il faudrait concevoir la cellule génératrice des lignes
spirales double aux poinls de croisement, et simple aux autres points; ce qui est
absurde. Bischoff (& » «• Gew., p. 32, 4828) avait bien reconnu qu il ny avait que
deux élatères, mais trompé par une disposition accidentelle que les elateres prennen
assez souvent en se détachant de la spore, il les avait considérés comme se croisant
à leur point d’union, «die sich in ilirem Befestigungspunkte durchkreuzcn . » Aussi
plus tard, et pour rester autant que possible conséquent à sa première idee ce bota^
niste affirma que les élatères constituent deux enveloppes (Lehrb. d. Uot. p. 448
et 455 4834). M. H. Mohl (Morph. sporang., p. 8 , en note) réfuta en 4837 1 assertion
de Bischoff; mais elle avait été répétée par M. L. Reichenbach, et on la trouve
encore dans des flores toutes récentes. ,
Ordinairement, pour ne pas dire toujours, la surface des élatères est parsemee de
petits granules moléculaires, que tous les auteurs ont mentionnés et que 1 autorité
imposante de Hedvvig a fait si souvent regarder comme des grams polhmques Je ne
sais ce qui a pu porter Bischoff à dire «qu’à cause de la finesse des fils des elateies
on ne peut établir avec certitude si ces petits grains sont réellement epars a la surface
ou contenus dans Tintérieur » Gew., p. 32), car le moindre lavage suffit poulies
faire tomber en totalité ou en grande partie, et alors on les voit dans le liquide
exécuter avec assez de vivacité ce mouvement spontané d’oscillation appelé mouvement
brownien ou moléculaire. On rencontre ces mêmes granules, et en meme quantité,
sur la surface des spores elles-mêmes, ainsi que contre les cellules fibro-spiralees du
sac des sporanges, et, comme on en constate la présence dans presque toutes es
cellules de la tige des Equisetum*, il nous est impossible d’y voir autre chose que les
granules restées libres après la résorption de tant de cellules, et surtout d y voir avec
M. Pringsheim « des points correspondant aux dessins cuticulaires et aux formes
qu’on reconnaît sur la membrane extérieure de certains pollens et des spores des
F o u g è re s , des Mousses... etc.» (ScA/. £ g -, p. 244).
Lorsque, avec un fort grossissement, on examine des élatères à Tétat sec et distendus,
on remarque encore trois choses : 4« la partie spatulée est marquée, vers le commencement
de sa dilatation, de lignes ou plutôt de rides dirigées dans le sens de la
longueur (pl. V I I I , fig. 34 et 32) ; 2" vers le même point cette partie est un peu con-
■ M. Raspail n alTirmé la même erreur, en la fioimant fie plus comme une preuve d’nn de ses principes de physiologie
végétale ; • Les organes reproductoors des Equisetum sonl de gros grains polliniques, nés sur l’enlre-oroisement de
«deux spires» {P h y s io l, v ég é t., 1837, vol. 11, p. 446}.
» Ils ont été, dès 1842, mentionnés dans les spores, par M. Henderson {fieprod. E q - .p . S68),