SC détaclionl même vers la poinle et sont retenues dans une matière mucilaginense,
de consistance visqueuse. Ce mucilage et cette coiffe constituent l’extrémité absolue
de la racine, souvent appelée spongiole et plus récemment piléorhize par M. Trécul
[Orig. rac., p. 310). Au-dessous de la piléorhize, ou, pour mieux dire, à Textérieur
de la racine, existent deux ou trois couches de cellules prismatiques hexagonales,
longues el colorées; Texterne fait fonction d’épiderme, c’est d’elle que naissent les
tibrilles du tomentum. Sous ces longues cellules une couche de cellules courtes,
d’aspect médullaire et souvent remplies de granules amylacés, entoure un faisceau
central fibro-vasculaire. Les vaisseaux sont annulaires et inégaux en grosseur; le plus
gros est au centre, et autour de lui sont répartis trois groupes de deux ou trois vaisseaux
plus petits (pl. I l , fig. 20 et 26). Quand les racines sont très-vieilles, il arrive
d’abord que les grosses cellules de la couche moyenne se disloquent et disparaissent,
ce qui constitue un vide cylindrique autour du faisceau fibro-vasculaire ; bientôt la
destruction atteint les couches extérieures, et ainsi la racine ne se compose plus
que du faisceau central fibro-vasculaire.
Il y aurait encore à décrire les tissus des.gaînes et ceux des diaphragmes des noeuds;
mais, comme Tanalyse de ces parties ne présente rien de bien particulier sur les
rhizomes, je n’en parlerai qu’une fois dans la description des tiges.
§ 3. Des tissus de la tige
La structure de la tige est tout à fait digne d’attention, d’abord parce qu’elle diffère
notablement de celle du rhizome, ensuite et surtout en ce que les variations qui,
selon les espèces, s’qffrent dans la répartition symétrique des organes élémentaires,
sont très-considérables et peut-être même plus considérables que dans toute autre
famille de plantes, les Fougères exceptées (voy. J. Duv. J., Pétiol. Foug.). Or, comme
ces diverses répartitions sont parfaitement constantes sur une même espèce, et très-
faciles à distinguer, elles fournissent des caractères spécifiques d’une très-haute
valeur.
Dans les enlre-noeuds de la lige, avons-nous déjà dit p. -12 et 13, on retrouve avec
plus ou moins de netleté et de facilité les deux cylindres mentionnés sur le rhizome.
Le cylindre cortical du rhizome ne nous a présenté, au-dessous de Tépiderme, que
des cellules longues, à parois épaisses et colorées, passant par degrés aux cellules à
parois minces et incolores entourant les grandes lacunes. Or le coup-d’oeil le plus
superficiel jeté sur la section transversale d’une tige de couleur verte, nous y fait reconnaître,
en allant de Textérieur à Tintérieur:
I» Des groupes défibrés à parois très-épaisses et à cavité très-petite;
2 “ Dûs g ro u p e s d e c e llu le s r em p lie s do c h lo ro p h y lle ;
3» Du tissu cellulaire lâche et incolore (pl. VI, fig. 5, 9,12-15, 17-20).
Les tiges vertes, stériles ou non, nous offrent donc, au-dessous de Tépiderme, le
long des côtes saillantes et quelquefois au fond des sillons, des faisceaux d’un tissu
particulier et qu’on ne rencontre que sur ces points. Il consiste en cellules extrêmement
longues et étroites, à parois très-épaisses, longuement atténuées en pointe à
leurs extrémités (pl. VII,fig . 6 et pl. I I I , fig. dOiis). Ces cellules adhèrent fortement
entre elles et contre Tépiderme ; et les faisceaux qu’elles constituent sont si résistants
que, quand on rompt un entre-noeud, ils pendent en cordons blanchâtres au-des.sous
du point do rupture. En plaçant un de ces cordons sous la loupe à dissection, on le
sépare alors assez bien de Tépiderme auquel il adhère. Une coupe transversale montre
que ces longues cellules ont des parois formées de plusieurs membranes superposées,
qu’elles sont prismatiques et à contour plus ou moins hexagonal, que leur
cavité longitudinale est extrêmement réduite, assez régulière dans le voisinage immédiat
de Tépiderme, et de plus en plus large et irrégulière en allant vers le centre;
enfin qu’elles communiquent par des canaux pariétaux aboutissant sur la ligne médiane
de leurs faces (pl. V I I , fig. 7 , 8). L ’examen d’une coupe longitudinale de ces
faisceaux fait voir en outre que quelques-unes de ces cellules sont parcourues dans
leur longueur par d’épaisses stries spiralées d’un aspect plus transparent que le
reste (pl. V II, fig. 8) ; de place en place on distingue des canaux pariétaux, qui se
montrent comme des points ou comme des lignes plus transparentes, selon la position.
Si la plante est jeune, on trouve souvent dans la cavité de ces cellules, et plus
particulièrement vers leurs extrémités, de nombreux granules très-petits, un peu
teintés de vert (pl. V I I , fig. 6). Tous ces caractères sont ceux des tissus fibreux, et
si particulièrement ceux du liber que plusieurs auteurs compétents n’ont pas hésité
à en donner le nom à ces faisceaux (Bischoff, /iri/pt. Gew., p. 37; J. Milde, Gef.
Crypt. Schl., p. 414', 472, 473 etc.). Au même lieu Bischoff les désigne aussi sous
les noms de faisceaux fibreux, de faisceaux vasculaires seucMæ, « Faser- oder Saflröh-
reii-Bûndel ; Faserbündel » (o. c . , p. 36 et 37). M. C. Sanio les dit seulement
semblables au liber, « bastàhnliche Zellen » {Epid. u. S p a lt, p. 390) et aussi <t bast-
« artige Zellen » (o. c.,p. 404, 405 etc.). Mais M. Schacht dit très-expressément: «Les
véritables cellules du liber manquent aux cryptogames... Den kryptogamen Ge-
« wachsen fehlen die eigentlichen Baslzellen » {Pßanzenielle, p. 209); et « quant aux
cryptogames los plus élevés, je n’y connais aucune espèce de cellules que maintenant
je puisse avec quelque droit appeler cellules de liber. Für die höheren Kryp-
« togamen kenne ich keine Zellenart, welche ich nur mit einigem Recht als Baslzelle
«ansprechen dürfte» (o. c.,p. 221).
II ne m’est pas permis de méconnaître les analogies de forme qui justifient la déno