-192 OlIAl’ . I I I . — CLASSIFICATION ET DESCRIPTION. •
la c u n e s coiTicalcs; faisceaux fibi'cux Irès-proiioncés sous les côles (pl. V I , fig. 13).
Les cellules à chlorophylle forment un cercle continu et occupent presque tout le
cylindre extérieur, lequel est nettement distinct du cylindre interne par une guirlande
circulaire. Lacunes essentielles et faisceaux fibro-vasculaires très-marqués.
L'épi normal est à '12 centimètres de la gaîne la plus élevée; son «pédoncule» est
d’une belle couleur rose de chair, mou, très-caduc et tout à fait analogue à celui des
tiges spicifères du deuxième groupe, bien qu’il porte quelques rares stomates. Épi
ovoïde, allongé, jaunâtre, relativement petit, long de 7 à 15 millimètres sur un diamètre
de 5 à 0 millimètres; treize à seize verticilles de sporanges ayant environ douze
clypéoles. Axe avec une petite cavité centrale. Sporose s’effectuant Irès-incompléte-
mcnl; les sporanges, au lieu de s’ouvrir et de s’écarter, demeurent fermés et serrés
les uns contre les autres. Spores presque toutes incomplètes el mal formées (pl. IX ,
fig. 9).
Variations. — I ” Polystachyon; tiges à rameaux supérieurs terminés par un épi
(vallée do Barr').
2“ Tiges de 35 à 50 centimètres, garnies de rameaux assez longs et nombreux. A
part la présence de Tépi, la grosseur des tiges et leur aspect plus lisse, cette forme
rappelle les tiges stériles les plus robustes de l'B. arvense. Elle est la plus ordinaire
ot croit sur les bords relevés des fossés, là surtout où l’iiumiis est mêlé d’argile.
3" Tiges plus élevées, plus grandes et plus rameuses encore, rappelant l’B. limosum.
Au bord des fossés, mais dans l’eau.
4" Tiges sans rameaux, grêles, courtes, dressées ou un peu couchées, d’un vert
jaunâtre; forme appauvrie des sols caillouteùx et durs, très-pauvres en humus.
Telles sont les formes extrêmes unies par tous les intermédiaires possibles. Je les
ai obtenues à Arles sur un seul el même rhizome qui s'étendait du fond d’un fossé sous
la terre du bord, puis, à un mètre de distance, dans nn sol caillouteux et dur quoique
humide, à côté de petits individus de Chlora perfoliata ayant 3 cenlimètres de
haut. Je ne peux donc les considérer que comme des variations.
Formes anomales. — 6' anom. Épis interrompus. Très-fréquente à Arles.
7“ anom. Terminaison irrégulière des épis par la continuation de la tige. Rare à
Arles.
8“ anom. Anneaux au milieu des tiges. A Arles (voy. p. 149).
9“ anom. Pluralité des anneaux; anneaux incomplets el épis courbés. Si commune
à Arles et dans le Bas-Rhin, qu'elle se trouve au moins sur le tiers des tiges spicifères.
10® anom. Tubercules.
IC® anom. Gracilité.
17' anom. Infécondité des spores (voir p. 153). Celte anomalie est si ordinaire que
M. Milde l’a signalée comme un caractère distinctif « sur lequel devra se porter d’abord
l ’attention des commençants^ {Rev. c rit.,p . 108). Elle existe en effet en Alsace et à
Arles, comme en Silésie; cependant j ’ai trouvé à Arles quelques spores bien conformées,
mais, malgré tous mes efforts, je dois répéter avec M. Milde «que les essais
de germination, qui réussissent ailleurs si bien avec des spores fraîches, sonl restés
ici sans résultat» (Bg. lût., p. 29, '1™ col).
On se ferait une idée Irès-fausse si, pour apprécier combien cette plante est sujette
aux anomalies, on ne considérait que le nombre des anomalies différentes qu’on peut
y constater, car on n’cn trouverait guère que quatre ou cinq de vraiment considérables.
Mais, si on se rappelle que les anomalies 6, 9 et 17, qui affectent toutes trois l’appareil
reproducteur, se trouvent, les deux premières sur un tiers et la troisième sur la
totalité des individus, on reconnaîtra que cet Equisetum csl sans comparaison possible
avec les autres pour le nombre des individus atteints d’anomalie.
Habitat. — Cette plante a été signalée d’abord en Russie, près de Saint-Pétersbourg,
par M. de Kühlewein, puis dans la Nenmark par M. Lascli; elle a été
retrouvée aux environs de Breslau par M. Milde, près de Hambourg par M. Sonder, à
Riga par M. Rengel, à Brème par le docteur Koch, à Hoyerswerda par M. Jæmike,
à Vienne par M. Jufalzka, dans lo duché de Bade, en Alsace et en Provence par
moi, et il est probable que, mieux connue, elle se retrouvera dans d’autres contrées.
Ce n’est qu’alors qu’il sera possible d’essayer de déterminer ses limites d’extension.
Station. — Je ne l’ai trouvée qu’au bord des eaux, mais sur tous les sols possibles.
A Arles et à Strasbourg sur un terrain argileux et caillouteux, dans le duclio de Bade
et dans les Vosges sur du sable ou sur des fonds tourbeux etc. M. Milde a constaté
de son côté que « cette plante so trouve sur tous les sols possibles, dans les plaines
sablonneuses et stériles, comme dans les marécages, dans les terres en friche comme
dans les champs de blé, et partout elle porte des épis, mais toutefois moins dans les
marais que dans les sables» (Eq. lût., p. 28, 2® col.).
Localités françaises. — Cette plante n’avait pas encore été signalée sur le territoire
français, lorsque je l’y trouvai, lo 15 mai 1859, dans le département des Bouches-
du-Rhône , à deux lieues d’Arles, près de la station de Raphèle (chemin de fer de la
Méditerranée). Elle couvrait le fond d’un large fossé creusé dix ans auparavant pour
fournir des matériaux de remblai, et y croissait en compagnie des Carex panicea, C.
OEderi, C. Pseudo-Cyperns, C. stricta, Cladium Mariscus, Schænus nigricans, Juncus
acutus, Alisma ranunculoides, Anagallis tenella, Chlora perfoliata et d’autres plantes
palustres. Elle s’y trouvait en [elle abondance que je pus la récolter pour les centuries
de mon excellent ami M. Billot.
Je la retrouvai le 3 juillet suivant près de Strasbourg sur les bords du canal du
B U Y A L -J O L V E