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liges mutilées de l’B. hyemale et ramosissimum j ’ai souvent trouvé dans les deux
paires de cellules de nombreux granules de chlorophylle. J ’en ai même trouvé dans
les cellules épidermiques qui s’élèvent plus haut que les stomates et constituent les
bords de la « cavité de respiration extérieure ». Comme nous l ’avons vu , les stomates
sont toujours situés sur les bandes de cellules à chlorophylle, et il n’y a de cellules à
chlorophylle que là où il y a des stomates. Toutefois il est à remarquer que, sur les
espèces du troisième groupe, aux enlre-noeuds submergés où manquent les stomates,
les cellules de Tépiderme contiennent exceptionnellement de la chlorophylle. Cette
matière y devient plus rare à mesure que les stomates apparaissent, et elle ne se
montre plus dans Tépiderme aux entre-noeuds régulièrement pourvus de stomates.
A part la différence profonde qui existe entre les stomates du groupe des Hyemalia
el ceux des antres groupes, les stomates des diverses espèces vus de Textérieur ont
un grand nombre de traits communs. Leurs coupes transversales offrent des différences
dans l’inclinaison et la courbure des cellules extérieures, dans la largeur de la
cavité de ces cellules, dans les contours de cette cavité plus ou moins accidentés par
des saillies longitudinales ou renflements des parois vers Tintérieur. J ’ai dessiné ces
différences ; elles sont, dans chaque espèce, assez constantes sur les sujets de même
âge; mais, comme tous les accidents de Tépiderme, elles se modifient notablement
avec Tâge et Tépaississement des parois des cellules (pl. V, fig. 5 à 9);' elleS ne sont
donc, au double point de vue organique et spécifique, que d’une importance secondaire.
Les tiges des Equisetum sont merveilleusement propres à démontrer la perméabilité
des canaux aérifères et leur connexion immédiate avec les stomates. Si Ton prend
une tige fraîche, bien intacte et non mouillée de TB. limosum, de TB. hyemale ou de
tout autre, et s i , après avoir plongé la partie supérieure sous Teau, on souffle fortement
par Tautre extrémité, on verra de petites bulles d’air sortir des parties de la
surface munies de stomates. L ’expérience est un peu plus pénible, mais plus belle
encore, avec les tiges stériles de TB. maximum, parce qu’on ne voit sortir des bulles
d'air que de la surface des gaînes el des rameaux où il existe des stomates. Le phénomène
n’a plus lieu lorsque ces plantes restent dans Teau pendant quelque temps
avant d’être mises en expérience. Il paraît que Thumidité détermine la turgescence
des cellules stomaüques et des cellules épidermiques et par suite Tocclusion de Tostiole.
C’est à M. le professeur Unger que Ton doit la première idée de ces expériences
si belles et si faciles. Les détails en sont consignés et figurés dans la troisième partie
de son Mémoire sur la physiologie des plantes, Beiträge zur Physiologie der Pflanzen,
in Sitzungsberichte d. kaiserl. Akad. d. Wissensch.; XXV, 2* cahier, p. 441-
470; 1857. Voyez aussi Bull. Soc. bot. France, V I , p. 157 et 158.
Historique. — Vaucher a été le premier à reconnaître et à signaler l ’importance de
§ I . — D E l ’é p i d e r m e . 35
Texamen des stomates qu’il nomme «glandes corticales* ». Il a appelé Tallenlion sur
«leur position dans les enfoncements des stries (les sillons), sur leur nombre, sur
« leur disposition éparse ou régulière , sur leur forme et leurs contours » {Mon. P rêl.,
p, 3 4 4 , 1822); et enfin il a figuré le mode de répartition des stomates de toutes les
espèces observées et décrites par lu i , sans donner toutefois une analyse des stomates
eux-mêmes.
G. W. Bischoff, dans son important travail Die kryptogamischen Gewächse,
donnait, dès 1828, d’excellents détails sur Tépiderme des rhizomes des Equisetum
(p. 33 et 34), sur celui des tiges et sur les stomates. I l mentionna, comme Vaucher,
et figura très-exactement les divers modes de répartition des stomates dans les sillons
(p. 35, fig. 19, 23, 24, 26); il signala la forme toute particulière des stomates de
TB. hyemale (p. 35, fig. 23 a), des deux sortes de cellules de Tépiderme, et enfin Tab-
sence des stomates «sur les tiges qui ont une autre couleur que la verte, comme TB.
Telmateia (fig. 25) ; tandis que les branches toujours vertes de la même plante en sont,
comme les autres espèces, richement pourvues» (fig. 26, p. 36).
En 1833, dans une Thèse inaugurale soutenue à Breslau De plantarum epider-
mide observationes, M. H. Krocker fils, exposa que les cellules épidermiques des Equisetum
s’éloignent par leur forme de celles des autres cryptogames vasculaires, « in-
« fimoque plantarum Monocotyledonearum, ordini Graminearum accedunt » (p. 3) ; et
plus loin il appelle de nouveau l’attention sur les stomates de TB. arvense, et attribue
les stries rayonnantes à la paroi supérieure des cellules, «oellularum paries superior
«rugas præbet, radiorum instar versus rimam concurrentes» (p. 11 et pl. I , fig. 5,
vue extérieure d’un stomate de TB. arvense, assez bonne; fig. 0, coupe tran'Sversale
du même, très-mauvaise).
La même année, M. Unger rappelle la « disposition des stomates sur des lignes déterminées
dans les sillons de la tige des Equisetum»; et il mentionnne «les stries qui
s’étendent en rayonnant et souvent en se ramifiant du bord intérieur vers Textérieur,
et qui, vues de côté, se montrent comme des aspérités de la membrane cellulaire » {Die
Exantheme der Pflanzen etc., p. 48; 1833). Cet auteur, ainsi que M. H. Krocker, ne
paraît pas avoir soupçonné l ’existence de deux paires de cellules superposées.
Struve soutint à Berlin, en 1835, une thèse de chimie. De silicia in plantis non-
nullis, dans laquelle il établit que la croûte siliceuse qui recouvre Tépiderme des
:lii (1675, A n a t. p l a n t . , Édit. de Leyde, p. 32, fig. 106, 107 maie) et N. Grew (1682, A n a t. o f p la n ts .
p. 153, t. 48) figurèrent grossièrement des stomates, en les mentionnant sous le nom de « hiatus quidam ». J . E. Cuettard,
qui fu t , je crois, le premier à leur donner un nom, les appela « glandes miliaires • (Mém. de l'A c a d . de P a r is , 1745,
p. 377, t. 6). Mirbel leur donnait encore ce nom en 1815 [É lém . d e p h y s io l, v é g é l., 1815, I , p. 36) ; De Candolle
les appelait «pores corticaux» (F l. f r . , I , p. 67). La dénomination de Vaucher réunit celles de Gueltard et de De
CandoUe,
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