l’eau ou mieux dans l’acide sulfurique. Les spores des Equiselum ne s’enflamraenl
point avec la même vivacité que celles des Lycopodes; elles pétillent un peu. Dès avant
la sporose on y trouve des grains de chlorophylle assez nombreux et de grosseur très-
variable. Ces grains augmentent en nombre et en volume avec une incroyable rapidité,
si on laisse séjourner les spores à la surface de Teau. M. Nâgeli paraît avoir été le premier
à y affirmer la présence d’un nucléus ou cytoblaste*; M. Hofmeister Ta mentionné
et lui a attribué une forme sphérique (Vergl. ünters., p. 99). M. Milde le décrit
ainsi: «Ce cytoblaste a une structure en forme de disque; il est pourvu de deux ou
trois grains posés excentriquement. Il est transparent, sans couleur, et est suspendu
au milieu de la spore par des fils mucilagineux» (Entw. Eq., p. 620, et aussi Gef.
Crgpt. S c h l, p. 414). Quelque peine que je me sois donnée, il m’a été impossible de
rien voir de semblable; et je n’ai pu constater la présence d’un nucléus que dans les
spores commençant à végéter après quelques heures de séjour sur la terre humide ou
dans l’eau. M. Milde ajoute que ce cytoblaste est «la tache claire» que Bischoff mentionne.
Je ne puis partager cette opinion; «la tache claire» de Bischoff n’a rien de
commun avec le cytoblaste des éminents observateurs précités. D'abord, comme nous
lavons vu précédemment, Bischoff lui-même a reconnu son erreur au sujet de sa
tache claire et des rayons qui en partaient, non dans l’intérieur, mais sur l ’épiderme
des spores, et à la p. 32, où il est encore question de ce point lumineux, Bischoff se
borne à dire : « Sous le microscope les spores se montrent plus transparentes en leur
milieu, «sie zeigeri sich in der Mitte mehr dtirchscheinend. » Or cette différence dans
la transparence n’est due ni à une différence dans le contenu ni à une différence
d’organisation dans la texture de l’épiderme. H n’existe point en effet sur les spores
de région plus transparente que le reste. Leur enveloppe membraneuse déchirée,
étendue autant qu’on peut le faire, ne présente aucun point de la surface différent
des autres. Le contenu ne m’a point montré de nucléus, tant que les spores n’ont pas
séjourné dans l’eau. Cependant il arrive fréquemment qu’en observant des spores au
microscope, on voit exactement dans la direction du centre une région parfaitement
circulaire, nettement limitée, très-vivement lumineuse et dès lors paraissant plus
transparente que le reste. Mais si l’on place les spores sur une goutte d’eau étendue,
et qu’on incline un peu le microscope, on voit bientôt l’eau se déplacer, et les spores
qu’elle entraîne traverser le champ en roulant, et quelle que soit leur position, continuer
à offrir ce petit cercle vivement éclairé et comme transparent; d’où celle première
conclusion que ce cercle lumineux ne peut appartenir à un point spécial et
déterminé de l’enveloppe de la spore. Reste que ce point circulaire brillant révèle
' Schleiden u. Nâgeli, W a c h sU m m g m h b h t e d e r U u b - u . L e b e m o o s e , dans Z e i l i c lm f l f ü r w i s sm s d i. B o lm t., St=.
Hefl, Zürich 1845.
Texistence d’un espace ou d’un organe central plus transparent; mais on devra
mieux voir cet organe, lorsqu’on placera au foyer de l’inslrumenl le grand cercle qui
forme l’horizon des spores observées. Or, à mesure qu’on rapproche les spores, le
cercle lumineux s’élargit en diminuant d’éclat et finit par disparaître quand leur centre
est au foyer. On ne l’aperçoit que lorsqu’on éloigne les spores et qu’on place au foyer
l’extrémité supérieure de leur diamètre vertical; d’où il suit, comme seconde conclusion,
que ce point brillant n’est pas un phénomène d’organisation, mais un simple
effet d’optique. La spore étant un corps sphérique, diaphane, plus dense que le milieu
ambiant, réfracte les rayons lumineux qui lui viennent du miroir, et les fait converger
vers l’extrémité supérieure de son diamètre vertical. Ils y forment alors un petit cercle
de vive lumière, que Bischoff et d’autres après lui ont pris pour un espace circulaire
plus transparent que le reste de la surface. Voici une autre preuve très-concluante
de la vérité de cette assertion. Si l’on graisse légèrement la surface du verre porte-
objet (par exemple en la frottant contre les cheveux) et qu’avec un pinceau on y projette
de loin et doucement de très-petites gouttelettes d’eau, celles-ci prendront la
forme sphérique et offriront exactement les mêmes phénomènes de la présence ou
de la disparition d’un cercle lumineux central, lorsqu’on rapprochera ou qu’on
éloignera du foyer leur partie supérieure. M. G. Thuret dit également des spores des
Fucacées : «Les spores sont d’un jaune olivâtre; elles renferment chacuneun globule
central plus clair, qui est problement un nucléus, mais que je n’ai pu parvenir à isoler
» (Fécond. Eue., p. 202). Celte assertion d’un observateur si habile et si consciencieux
m’a fait recommencer bien des fois Texamen de la tache claire de Bischoff et la
recherche d’un nucléus; mais le résultat a toujours été le même.
J ’ai dit plus haut, p. 91, que les spores abortives et infécondes, qui se trouvent parmi
les spores normales, sont toujours plus petites et demeurent telles sous l'action
des réactifs, et qu’en outre elles présentent une membrane intérieure double (pl. IX,
fig. 5). Comme à ces spores n’adhèrent jamais des élatères, ce qui semble être leur
membrane extérieure est la membrane de la cellule-mère qui devait, par sa division
en une double spirale, donner naissance aux élatères, et les deux membranes intérieures
sont les deux membranes ordinaires des spores. Ce qui exclut tout doute sur
ce point, c’est que parmi ces spores j ’en ai maintes fois observé qui, à Tétat naturel
ou traitées par la solution potassique, présentaient encore sur la sphère intérieure
cette dépression mentionnée plus haut, vis-à-vis de laquelle on voyait très-nettement
deux membranes : Tmie plus épaisse, à courbure convexe et continuant la forme sphérique,
c’était le sporoderme extérieur; Tautre plus mince, à courbure concave et limitant
la dépression (pl. IX , fig. 7), exactement comme on le remarque sur Tavant-
dernier état des spores.
Les spores infécondes ci-dessus décrites se montrent par exception, et toujours rela