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elle demeure si développée qu’il n’y a plus de cavité centrale (E. maximum,
arvense etc.), tandis que sur les tiges cette cavité ne manque jamais et atteint même
des proportions très-considérables et assez constantes pour fournir des caractères
spécifiques. Il en sera fait mention à la description des espèces, ainsi que des différences
de détail que l’on remarque dans les dimensions el la position relatives des
faisceaux fibro-vasculaires, et dans celles de leurs petits cordons de vaisseaux.
Les tiges spicifères non conformes se distinguent tout d’abord des autres par leur
précocité, leur couleur et leur prompte caducité. Leurs tissus sont aussi moins résistants,
moins fermes et toujours chargés d’une grande quantité d’eau. En outre, leur
composition présente quelques différences qui ont déjà été signalées dans tout ce qui
précède et que je me bornerai à résumer ici : »
i° Côtes à peine saillantes;
2» Point de fibres corticales; elles sont remplacées par des cellules un peu plus
étroites que les autres et tenant le milieu entre les grandes cellules et les fibres corticales;
3° Absence de stomates sur Tépiderme des entre-noeuds;
4» Absence de chlorophylle aux entre-noeuds (pl. V I , fig. I , 8 , et. pl. V I I , fig. 11).
Ces dernières différences ne sont tout à fait exactes que pour les tiges non conformes
caduques (E. maximum et arvense); car sur les tiges spicifères persistantes de
VE. sylvaticum el pratense on trouve déjà les stomates qui leur permettront d’élaborer
la matière verte à leurs entre-noeuds; et les faisceaux fibreux s’y monlrent presque
en même temps que la chlorophylle.
Le cylindre interne ne présente aucune différence de composition ; seulement la
couche intérieure des cellules est plus considérable. I l m’est donc impossible de comprendre
ce qui a pu porler M. L. Reichenbach à dire que les tiges de VE. maximum et
les hampes (scapus) de VE. arvense sont dépourvues de vaisseaux «vasis spiralibus
«carentesj) {Flor. excurs., p. 154); quand ces organes y sont développés plus peut-
être qu’ailleurs.
Voici, également en résumé, les différences qui existent entre les entre-noeuds des
rhizomes et ceux des tiges :
1“ Angles moins nombreux ;
2“ Faces planes remplaçant les sillons;
3“ Absence de faisceaux fibreux corticaux;
4" Cellules chargées de granules amylacés;
5“ Absence de stomates el de chlorophylle;
6» Couche cellulaire intérieure du cylindre interne plus épaisse, et, sur quelques
espèces, sans cavité centrale.
Mais quelles que soient les différences entre le rhizome et les deux sortes de tiges.
§ 3. — D E S T IS S U S D E L A T IG E .
elles s’effacent graduellement à mesure que la partie souterraine se rapproche de la
surface du sol. La cavité centrale apparaît et grandit; les granules amylacés deviennent
de moins en moins nombreux, puis disparaissent; les cellules sous-jacentes à l’épiderme
s’allongent plus encore, perdent leur couleur brune et se groupent vers les
côtes ou au fond des sillons; enfin rapparilion successive des stomates et de la chlorophylle
vient compléter le changement.
Les divers tissus des deux cylindres des entre-noeuds sont tous représentés dans
les gaînes, mais ils y sont plus intimement unis et non séparables. Ils y occupent la
même position relative. Ainsi, la carène des divisions offre sous Tépiderme un large
faisceau de fibres corticales (pl. VI, fig. 4, 7, 11), qui se prolonge jusqu’au delà du
milieu des lobes. Le même tissu se montre quelquefois aussi en très-petite quantité
au fond des sillons, mais toujours séparé en deux cordons par la ligne commissurale
(pl. V I , fig. I I ) . Comme ce tissu, en se desséchant, diminue moins de volume que le
tissu cellulaire ambiant, il constitue de chaque côté dessillons commissuraux de
petites saillies longitudinales qui ont été appelées carènes latérales, et on a appelé
sillon latéral la petite dépression qui sépare ces carènes de la carène médiane. E t ,
comme sur la ligne médiane de cette dernière le faisceau fibreux se déprime quelquefois,
cette dépression a été appelée «sillon caréna!» (voy. ci-dessus p. H , et
Al. Braun, Sï/Zim. Journ., p. 81).
Au-dessous du faiscean carénai s’étend un dépôt de cellules à chlorophylle occupant
toujours une portion relativement considérable; sa distribution varie avec les
espèces et les détails s’en trouveront plus loin. Rappelons seulement que les faisceaux
fibreux corticaux et la chlorophylle se trouvent sur toutes les gaînes de toutes les
tiges, même des tiges dont les entre-noeuds sont privés de matière verte et de fibres
corticales {E. arvense et maximum).
Enfm toute la région interne de la gaîne est occupée par une large bande de tissu
cellulaire lâche et incolore, au milieu duquel se trouve un faisceau fibro-vasculaire
continuant en partie celui de l ’entre-noeud. Nous verrons bientôt comment il pénètre
dans la gaîne. On constate quelquefois (E. maximum, arvense etc.) contre ce faisceau
une petite lacune, mais le plus souvent elle est à peine visible et oblitérée (pl. V I ,
fig. 4,11).
Les divers tissus qui composent la gaine diminuent graduellement à partir de la
naissance des lobes et disparaissent avant d’en atteindre Texlrémité. Les vaisseaux ,
par exemple, diminuent d’abord de diamètre et ne sont plus spiralés; puis, enfin,
ils ne sont plus représentés que par quelques anneaux isolés et très-espacés. Au sommet
et sur le bord des lobes il ne se trouve plus que des cellules minces, membraneuses
, à cloisons ondulées, à direction transversale ; elles appartiennent à 1 épiderme
et ont été décrites p. 28.
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