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que long-temps après le lever du Soleil que
nous pûmes nous éloigner du rivage de Sahet.
Le temps étoit calme ; l’équipage Fut obligé
de tirer le bateau à la cordelle.
Nous rencontrâmes plusieurs trains formés
avec des pastèques et qui descendoient le Nil.
Ces fruits sont extrêmement .communs dans
la Thébaïde, et pour s’éviter la peine de les
charger sur des bateaux, on les rassemble en
radeaux qui flottent très-bien, et dont chaque
pièce est destinée à être mangée. Lorsque
ces trains ou ces radeaux ont seulement à
traverser le fleuve , on ne leur donne pas
beaucoup d’étendue, et un homme les conduit
au bord opposé en les traînant à la nage.
S’ils doivent fai^e un long trajet, on les fait
plus grands et un bateau les remorque.
Le premier crocodile que j’aie vu en
Egypte se présenta à quelque distance au-
dessus de Sahet. Il étoit immobile au milieu
du fleuve, sa tête seule paroissoit au-dessus
de l’eau. A mesure que l’on remonte le Nil,
ces affreux animaux deviennent plus communs.
Les habitans les redoutent. Dans quelques
endroits, ils sont obligés de pratiquer,
dans le fleuve même, une enceinte de piquets
et de fascines , pour que les femmes j
en y puisant l’eau, n’aient pas les jambes emportées
par les crocodiles.
Un petit village, devant lequel nous nous
arrêtâmes, indique, sous le nom barbare de-
Hou, l’emplacement de Diospolis, (\ue l’on
surnommoit la petite, pour la distinguer de
deux autres Diospolis qui se trouvoient également
en Egypte. Hou occupe encore l’émi-
nence sur laquelle les historiens ont dit que
l’ancienne ville étoit bâtie. Des décombres, de
grandes briques, et des pierres plus grandes,
un reste de digue, enfin une arcade qui forme
l’entrée d’un conduit souterrain sont les seules
traces de travaux antiques qui y subsistent.
De là nous remontâmes jusqu’à Kasp
Essàïad3 autre village de peu d’importance *
situé sur la rive orientale du Nil, dans une
des coupures que les montagnes de rocher
qui bordent cçtte rive laissent à la culture
et à l’habitation des hommes. Nous vîmes,
descendre une flottille de radeaux formés de
vases de terre que l’on conduisoit an Caire.
Plusieurs vols d’oiseaux passèrent près de
nous; je distinguai le pluvier cendré à collier
(1), des aigrettes, des percnoptères, des
corneilles, et des milans de la même espèce
(1) Voyez la page 240 datoaie second.
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