qué se présenta à moi pour en êfre guéri* fl
avoit perdu la plus grande partie des phalanges
des mains et des pieds desquelles étoienf
tombées successivement. Le commencement
de cette espèce de lèpre, que les Arabes ap.
pellent madsjourdamy s’annonce par l’en-
gourdissementy la rougeur et l’enflure des
doigts, et par la rougeur et le gonflement
des oreilles. C’est la lèpre des jointures décrite
par Hillary (i).
Quelle elle
ne passe point en Egypte pour une maladie
contagieuse : il est néanmoins très-prudent
de ne pas communiquer avec ceux qui en
sont infectés. Les lépreux de toute espèce
qui, sans être communs, n’y sont pas très-
* * f *
rares, ne sont point séquestrés loin des habitations
comme en Turquie. Les Egyptiens
ne prennent aucune précaution pour se préserver
de la contagion. Ils ne se doutent pas
même qu’une pareille insouciance puisse avoir
Je moindre danger. f§ /
Le lépreux de Tahta étoit un propriétaire
dans l’aisance ; il vivoit comme de coutume
s.
( i ) William Hillari’s observations, on tbe change*
of the air and tbe comomitant epidemical disentes in th«
Island of Barbadost Lojidon, 17^9.
avec sa famille et ses amis, et mangeoit à la
même table. Les phalanges qui lui restaient
aux doigts, et dont la plupart étoient prêtes
à tomber, lui servoient à saisir, dans les plats,
de la même manière que les autres avec leurs
doigts entiers, les portions des mets qu’il por-
toit à sa bouche pour en reprendre de nouvelles.
Ce ne fut que d’après mon avis que
ses amis se décidèrent a ne plus communiquer
d’aussi près avec un convive si dégoûtant.
Au surplus, ce même homme étoit sexagénaire.
Il avoit bon appétit, il dormoit bien,
et sa physionomie indiquoit la meilleure
santé. Il ne souffroit aucune douleur. Il res-
sentoit seulement de fortes démangeaisons
aux articulations des doigts des mains et des
pieds lorsqu’elles cemmencoient à s’ulcérer.
Personne de sa famille n’avoit érté attaqué de
ce mal, et lui-même ne s’en étoit apperçu
que depuis trois ou quatre ans. Son état ne
lui causoit aucune inquiétude : malgré son
âge et sa maladie, il avoit conservé beaucoup
de vivacité et un grand fonds de gaîté.
Quand je lui annonçai que sa cure étoit au-
dessus des ressources de mon a r t , il n’ en
parut pas affecté; et comme si je lui eusse
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