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ne sont pas assurément de fort beaux traits
d’embellissement pour une ville. Cependant,
quand, depuis long-temps, les yeux sont
4p*- r. % . v . .V v . ** ' habitués à ne se porter que sur des bourgs
et de® villages dont l’état frit pitié, la ville
de Miniet ne peut manquer de plaire. La
maison qu’oeeupeit le Kiasdief, de même
que eelles de quelques grands, étoient construitesen
pierres, et leur blancheur relevoit
la monotonie du gris rougeâtre des autres.
Les bazars ou lieux de réunion des marchands,
sont assez bien distribués ; la fouLe qui
les fréquente annonce une population nombreuse
, comme quelqu’acfcivité dans le commerce.
Le fisc y avoit établi pour les bateaux
ehargés, un péage d’autant plus facile
à percevoir, que le Nil a peu de largeur
à cet endroit. L ’on y fabrique de ces vases
de terre nommés bardacks, dans lesquels
l ’eau acquiert une fraîcheur nécessaire sous
un climat brûlant où l’on a souvent besoin
de se désaltérer. On tire l’argile dont on les.
forme, des environs même®, et ils .sont,
pour Miniet^ une branche d’industrie trègppofifcabl'e.
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Des colonnes de granit brisées et renversées,
d’antres debout, et des décombres anaon*-
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celées indiquent que Minier* remplacé une
ville plus ancienne f mais on n’est pas d’accord
sur son nom. Les uns ont prétendu
que c’étoit remplacement d 'ile rm o p o lis ,
sans doute Mermopg lis la Grande, ville
célèbre que l’on distinguoit de deux autres
du même nomy qui existaient en Egypte.
D’autres pensent? que ces ruines sont celles
de C yn o p o lis, où le chien était adore; enfin
M. Bruce r-egarde-Miftèéê'conSwfe l’ancienne
T h ila e . Quoi qu’il en soit, la ville moderne
est à près de cinquante lieues de celle du
Caire.
L ’on m’avoit donné au Caire deux lettres?
de recommandation : l’une pour le K ia s ch e f
de "Miniet qui se nommoit A t t a s , et l’autre
pour un riche propriétaire, ami des négo-
éians François, lequel se trouvoit alors dans
Ses terres. L ’un et l’autre étoient absens; le
K ia s c h e f faisait? la tournée de son district
pour lever les contributions, et le Turc du
Caire étoit dans un de ses villages, non loin
de M in iet. Je lui fis passer lia lettre dont
j’étois chargé. Le lendemain il m’ envoya
Complimenter, et il me fit apporter cinq
moutons et deux grands pots de beurre ; il
me prioit d’aeeepter ces présens comme un