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leviers , pour élever l’eau au niveau du terram
a arroser. Le bord oriental est élevé
et coupé d’aplomb; l ’occidental aune pente
insensible ; mais il exige encore plus de travaux
, à cause de la longueur que doivent
y avoir les canaux d’arrosement, pour que
l ’eau puisse se répandre avec avantage.
La grossiei ete de ces inventions hydrau-
iques, la nudité de la misère qui rend hideux
les hommes peu industrieux et à demi-
sauvages qui s’en servent, des habitations
dont les murs, d’une petite élévation, n’ont
d’autres matériaux que la boue, sont autant
a objets rebutans et .qui attristent , lorsqu’en
reportant les regards de la pensée vers un
temps éloigné , l’on compare l’état ancien
du même pays avec celui qui le déshonore
de nos jours.
Deux vols nombreux de canards parurent
pendant cette journée ; et sur le rivage, des
aigrettes, des goélands et des oies sauvages,
epioient les poissons au passage. *
Avec des gens comme les Egyptiens, je
ne pou vois espérer d’avoir un voyage exempt
de contestations. Avides et fripons, quelque
bien qiifon leur fasse, ils ne sont jamais con-
tens ; et plus on leur donne, plus ils se cr oient
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M I V.*.. _ 1#* 1S0
en droit d’exiger. J’avois avec moi Une
ample provision de café et d’excellent tabac
de Latakié ; et depuis l’instant de mon départ,
je la partageois avec l’équipage de mon
bateau ; mais ces hommes insatiables prétendirent
que je ne leur donnois pas assez;
et, comme si mes libéralités eussent été une
dette, ils exigèrent que je leur livrasse à
discrétion et le café et le tabac. Cependant,
pour leur faire voir que leurs prétentions,
énoncées du ton le plus insolent, ne me fai-
soient aucune sensation, et combien ils se
trompoient en croyant.m’intimider, je cessai
de leur distribuer les petits cadeaux que
j ’avois eu la complaisance de leur faire jusqu’alors.
Ils éclatèrent en murmures et en
menaces- qui durèrent assez long-temps, et
qu^ls abandonnèrent, quand ils s’apperçurent
qu’ils n’en retiroient aucun avantage.
A huit heures du matin, du 2 7 , nous
partîmes de Kafr la ïa t par un veut foible
du nord qui, à midi, s’éleva en raffales trèsviolentes.
Après avoir navigué l’espace de
cinq lieues, nous nous arrêtâmes à Riha\
Village de la rive occidentale, et vis-à-vis
duquel, à-peu-près, est A tjie h , situé au
pied de la montagne de l’Or ient,‘ sur un