donné la meilleure nouvelle possible, il s’écria
d’un ton joyeux : udllah-Kêrim y Dieu
est grand!
Différentes observations ont montré que
Jes hommes attaqués de la lèpre avoient.des
dispositions ardentes aux plaisirs' physiques
-de l’amour. L ’on a cité l’exemple d’un lépreux
qui, la nuit même de sa mort, fut
.entraîné plusieurs fois par la fougue de son
tempérament. J’avois vu à la Canée, dans
l ’île de Candie, des lépreux en grand nombre
, hommes et femmes, relégués hors des
portes de la ville dans de misérables chaumières,,
où ils se livroient aux plus grands
■exeè^d’une irritation voluptueuse. On les apperçoit
quelquefois preridre leurs impétueux
et dcgoutans ebats en plein jour, le long des
chemins qui conduisent à la ville , et près
desquels ils ®nt leur demeure. La lèpre qui
¿es dévore est la lèpre proprement dite, que
¿es Gr.ees appellent lepra y la même que celle
dont les Juifs étoient infectes , et qui fut
ties-commune et ineme contagieuse parmi
èuy. C’etoit aussi, suivant Galien, une maladie,
endémique à Alexandrie.
r Curieux de savoir si le malade de Tahtay
quoiqu’atteint d’une lèpre de nature différente,
ressentoit les mêmes élans voluptueux
que les lépreux de l’île de Candie et de plusieurs
autres contrées de la Turquie, je lui
fis quelques questions plus particulières. Il
me raconta avec beaucoup de naïvete les
détails les plus secrets de son ménage. Son
âge avancé n’avoit nullement affoibli son
tempérament. Brûlant de désirs continuels,
il ne se passoit pas de jour que sa femme
n’en ressentît plus d’un effet. Tout en m’en
parlant, son visage prenoit de l’expression,
ses yeux s’animoient de manière à ne me
laisser aucun doute sur ce qu’il me disoit.
Mais , et ceci est une observation importante,
sa femme, malgré une communication
intime et habituelle , n’éprouvoit aucun
symptôme de sa maladie-, et elle ne ressentoit
aucune incommodité. Trois enfans, nés
de leur union ^ jouissoient également de la
meilleure santé. Ce fait m’a été confirmé par
tous ceux qui conuoissoient plus particulièrement
la famille de cet homme.
Cependant la lèpre des jointures y le mal
rouge des colonies de l’Amérique, y est regardée
comme une maladie très-contagieuse,
et l’on écarte avec soin tous ceux qui en sont
atteints. Apportée par les Nègres de la côte