résidence d’uil Kiaschef} et situé sur' le
même bord que Benisouef3 dont il n’est
guère éloigné que de trois lieues. L ’on y
voit une mosquée et un couvent de Coptes.
Dans cette traversée de nuit, nous courûmes
le plus grand danger , par la négligence
et l’impéritie de nos matelots; Nous
abordâmes-, au milieu du courant le plus
rapide, un de ces gros bateaux que l’on
nomme mascfi, et qui descendent de la
haute Egypte, excessivement chargés; Je ne
sais comment notre frêle kanja put résister
à un choc aussi terrible, et ne fut pas fracassé.
Ce n’est pas tout; et, comme si nous
* s
étions destinés à périr à ce même instant,
après avoir heurté rudement contre le bateau ,
il survint un coup de vent qui, prenant nos
voiles par devant, nous mit en péril de chavirer,
et submergea à demi le bateau. Nous
passâmes le reste du trajet jusqu’à Bébé }
à vider Peau dont il s’étoit à moitié rempli.
, Le matin du 29, nous mîmes à la voile
par une jolie brise du nord-est. Le temps
étoit beau; et l ’atmosphère , dégagée des
flots de poussière qui la charge oient les jours
précédons , étoit couronnée pat sa voût8
resplendissante d’azur. Des montagnes de
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sablé et de roc élevées et taillées à pur, présentent
, sur la rive orientale du* N i l , dont
elles rétrécissent le cours, une suite de
remparts inexpugnables. Elles s’étendent au
loin par de vastes et fréquentes coupures
dans le désert, dont elles augmentent 1 horreur;
et le fleuve, en lès baignant de ses
eaux, en mine insensiblement le pied. Ces
hautes masses de pierres s’avancent quelquefois
dans le Nil, de maniere a rendre les
détroits qu’elles y forment, très-dangereux
pour la navigation. Dans d’autres endroits-,
elles ressemblent à des forteresses naturelles,
qui seroient en effet très-propres a défendre
le passage du Nil» Se refusant a toute habitation
humaine, ces montagnes nues et horribles
sont le domaine d’une multitude d’oiseaux
qui y ont fixé leur demeure, où ils ne
sont point inquiétés , et d’on ils se répandent
lé long des eaux et dans lés campagnes, pour
y chercher leur proie et leur pâture. Le nom
de Dsjebelel Teir (Montagne des Oiseaux)
que l’on donne à cette chaîne de rochers,
indique de quelle sorte d’habit ans elle est
peuplée.
Nous mouillâmes le soir à Scheick Za'iar,
après avoir navigué pendant près de cinq
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