( 28 ) *
leviers, pour élever l’eau au niveau du terrain
a arroser. Le bord oriental est élevé
et coupé d’aplomb; l’occiden tal aune pente
insensible; mais il exige encore plus de travaux
, a cause de la longueur que doivent
y avoir les canaux d’arrosement, pour que
l ’eau puisse se répandre avec avantage.
. grossièreté de ces inventions hydrauliques,
la nudité de la misère qui rend hideux
les hommes peu industrieux et à demi-
sauvages qui s’en servent, des habitations
dont les murs, d’une petite élévation, n’ont
d autres matériaux que la boue, sont autant
d objets rebutans et .qui attristent , lorsqu’en
reportant les regards de la pensée vers un
temps éloigné l’on compare l’état ancien
du même pays avec celui qui le déshonore
de nos jours.
Deux vols nombreux de canards parurent
pendant cette journée ; et sur le rivage, des
aigrettes, des goélands et des oies sauvages,
epioient les poissons au passage.
Avec des gens comme les Egyptiens, je
ne pou vois espérer d’avoir un voyage exempt
de contestations. Avides et fripons, quelque
bien qufon leur fasse, ils ne sont jamais con-
tens ; et plus on leur donne, plus ils §e croient
en droit d’exiger. J’avois avec moi line
ample provision de café et d’excellent tabac
de Latakié ; et depuis l’instant de mon départ,
je la partageois avec l’équipage de mon
bateau ; mais ces hommes insatiables prétendirent
que je ne leur donnois pas assez;
et, comme si mes libéralités eussent été une
dette, ils exigèrent que je leur livrasse à
discrétion et le café et le tabac. Cependant,
pour leur faire voir que leurs prétentions,
énoncées du ton le plus insolent, ne me fai-
soient aucune sensation, et combien ils se
trompoientencroyant-m’intimider, je cessai
de leur distribuer les petits cadeaux que
j ’avois eu la complaisance de leur faire jusqu’alors.
Ils éclatèrent en murmures et en
menaces' qui durèrent assez long-temps, et
qu^ls abandonnèrent, quand ils s’apperçurent
qu’ils n’en retiroient aucun avantage.
A huit heures du matin, du 27, nous
partîmes de Kafr ld ia t par un veut foible
du nord qui, à midi, s’éleva en raffales très-
violentes. Après avoir navigué l’espace de
cinq lieues, nous nous arrêtâmes à Riha\
Village de la rive occidentale, et vis-à-vis
duquel, à-peu-près, est A tjieh } situé au
pied de la montagne de l’Orient,'sur un