més ; comme il étoit nécessaire qu’ils fussent
morts depuis peu , afin, que l’on pût me
compter leur nourriture. > .
•I Quelque-temps après mon départ de Rossette,
le consul, . dont-; l ’honnéteté à mon
égard, ne s’est point démentie-, a voit été
attaqué en revenant d’Alexandrie, par des
Bédouins. Ils ne se,contentèrent.pas de le
dépouiller ; ils le maltraitèrent encore et
voulurent, plus d’une fois, le massacrer. Ils
le gardèrent jusqu’au soir , ainsi que son domestique
, étendu sur le sable et exposé à
la plus grande chaleur du jour. L ’on soup-
çonnoit. que ces Bédouins étoi ent.de la, tribu
de Hussein , celui qui m’avoit conduit avec
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tant de\ loyauté dans le désert de ;Nitrie,
et qui m’avoit défendu avec tant de bra-
' « r -». » * ‘ * ' » ’ *% S
voure contre les attaques, d’un autre tribu.
La précaution qu’ils a voient prise de bander
0
les yeux# au domestique du consul, . lequel
m’avoit suivi dans ce voyage du Désert,
étoit une présomption de quelque poids , et
qui n’apprend rien de plus que je n’enai dit
sur les coutumes de ce peuple errant et
extraordinaire, chez lequel les vertus s’al-
lient aux. brigandages, etqui pille et protège
alternativement et suivant les circonstances.
C’étoit la saison du passage des oiseaux qui, à
l’approche des frimats, abandonnent nos pays
glacés, pendant une partie de l’année, temps
de torpeur et presque de mort de la nature,
pour chercher une température moins rude
et une nourriture abondante. Depuis le mois
d’août l’on prend, près des côtes de l’E gypte
, et plus particulièrement dans les environs
d’Alexandrie, un grand nombre de
beefigues (i). Le passage de ces petits oiseaux
dure environ trois mois , pendant
lesquels les Egyptiens en attrappent beaucoup
en frottant de glu les arbres et les
arbustes sur lesquels ils se posent. On les
vend tout vivans ou tout plumés. Pour les
dépouiller de leurs plumes, on les enfonce
un instant dans le sable, dont la chaleur, en
faisant fondre.légèrement leur graisse, rend
leurs plumes faciles à détacher et les pré-^
pare à devenir un manger très- délicat.
( x ) Becfïgue. Buffon, Hist. nat. des Ois. et pl.
ènlum.n0.668,'fig.?'t. — MptàcïltaJîcedula.Jj. Cqn’est
pas que tous ce? oiseaux , que l’on prenoit en si grande
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quantité à leur arrivée en Egypte, fussent tous des veri-
tables beefigues ; il se trouvoit parmi eux ¿’autres petites
espèées d’oiseaux différentes ? telles que les fauvettes ,
que Pon a souvent confondues sous le no m de beefiguès.