La plupart sont insipides. La cantaloupe, plug
renommee ailleurs pour son parfum, y est très-
fade. L ’espèce dont le nom sembleroit indiquer
la chair la plus douce et la plus suave,
ü’est appelee Y esclave de la douceur, que
parce qu’elle exige beaucoup de sucre pour être
mangée avec plaisir. Les pastèques, au contraire
, sont excellentes dans la haute Egypte,
ainsi que je l’ai déjà'obseryé. J’en trouvai à
Kous une espèce ou variété que je n’avois
pas encore vue : sa forme est fortalongée;
ses cotes sont tres-légèrement marquées , et
elle acquiert un grand volume! Les Arabes
appellent cette espèce qui n’est pas inférieure
en qualité aux autres , nems ; c’est
aussi le nom de la mangouste ( l ’ichneumon
des anciens ) animal quadrupède,7si mal-à-
propos célèbre.
Les dattes commençoient à mûrir; l’on en
mangeoit de nouvelles depuis le commencement
du mois ; mais elles étoient encore
rares. Le palmier qui les produit, forme de
sa cime le couronnement de tous les lieuse
de l’Egypte, tandis que le doum', autre espèce
de palmier , particulière à la Thêbaïde ,
plus agreste , et auquel une seule tige élancée
ne suffît pas , comme au dattier, n’aime
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nas à être si rapproché des habitations , et
se plaît davantage dans les campagnes, qu’il
ombrage et qu’il embellit.
Sur les plaines sèches et presque stériles
de ces mêmes parties de l’Egypte supérieure,
croît communément l’acacia véritable, celui
qui laisse échapper la gomme arabique
de son tronc et de ses branèhes (i). Son port,
ordinairement rabougri; sa tige, tortueuse
et peu élevée ; ses branches, longues et peu
nombreuses, que des feuilles , rares et étroites,
laissent presqu’à découvert; une écorce
très-rude, et d’un brun foncé; de longues
épines blanches, dont il est hérissé, lui donnent
un aspect de dureté et de sécheresse
qui le feroit prendre pour un de ces arbres
effeuillés, et que la sève , engourdie par lés
frimats , réduit, durant nos hivers, à un état
approchant de celui de la mort. De très-
petites fleurs, blanches ou teintées de jaune,
et presque sans odeur, sont peu propres à
compenser ce qui lui manque en agrémeus
du côté du port et du feuillage. Cet arbre,
que les Egyptiens appellent sunth, et non
pas santh, comme je l’ai vu écrit dans presque
tous les auteurs, ne sera donc jamais
». (i) Mimosa niloliça. L .