tête en particulier, qu’il faut être Egyptien
pour ne pas étouffer sous les pièces de toile
dont ils cachent et serrent leur visage , de
manière à intercepter la respiration. D’un
autre côté, l’on sait que le peuple de l’ancienne
Egypte ne dormoit pas aussi généralement
à l’air, et cependant il étoit presqu’é-
galement sujet à la cécité et à l’ophtalrtiie»
Nous nous trouvions, comme je l’ai observé,
à l’époque de l’accroissement du Nil»
La goutte | cette'rosée miraculeuse, qui ,
selon la croyance des Egyptiens, purifie l’atmosphère
, et préserve de toute corruption
les grains et les légumes exposés à en être
mouillés , étoit tombée, et l’on patio it encore
à Kous de ses merveilleux effets; Cette circonstance
me fournit l’occasion d’examiner
la maladie de la peau, attribuée à cette rosée
d’une nuit, et qui est la suite naturelle d’une
chaleur excessive dans cette saison. Je vis
plusieurs personnes dont le-visage et le corps
ëtoient couverts,’ en beaucoup de places | de
gros boutons que l’on nomme habe Nili
(semences où graines du Nil ), et qui ressemblent
à ceux d’une ébullition ordinaire, si
ce n’est que les élevures sont plus considérables.
Cette indisposition, qui n’a rieu de
dangereux, et qui passe d’elle-même, est
peut-être la même que la pelegra du Mi-
lanois , et le mal de la rosa des Asturies.
J’avois entendu assurer qu’elle attaquoit plus
ordinairement les étrangers que les gens du
pays même : cependant, de quatre Européens
que nous étions, aucun de nons ne s’en est
ressenti.