malheureux également accablés „par 1 exces
du travail et des privations.
Outre leurs propriétés économiques , le
sésame et ses préparations sont encore en
usage chez les Egyptiens comme remedes
et comme cosmétiques. lies femmes pieten-
dent que rien n’est plus propre a leiii procurer
cet embonpoint que toutes recherchent;
à leur nétqyer la peau, et à lui donner de la
fraîcheur et de l’éclat; à entretenir lâ beauté
de leurs cheveux, enfin , à augmenter la
quantité de leur lait, lorsqu’elles deviennent
mères. La médecine y trouve également des
moyens réels, ou supposes, de guéiison dans
plusieurs maladies. Si ces vertus curatives ne
sont pas plus efficaces? dans d’autres sortes de
maux , que dans les ophtalmies et les auties
maladies inflammatoires des yeux , pour lesquelles
les médecins Egyptiens la recommandent
, certes , elles n’acquerront pas une
grande confiance ; câr il n’est point de
pays dans le monde où les organes de la
vue soient plus fréquemment affectés de
maux nombreux , au point que des yeux
parfaitement sains n?y sont pas très-communs
, si on en excepte peut-être ceux des
femmes, dont le voile les défend contre les
impressions âcres et rongeantes de l’air.
J’ai déjà indiqué précédemment quelques
causes de cette multitude de maux d’yeux,
vraiment endémiques, en Egypte , et qui
font de ce pays, excellent d’ailleurs, un séjour
désagréable et dangereux. J’ai dit que
l’une des principales de ces causes étoit, à
mon avis , la grande quantité d’eau dont on
arrosoit, plusieurs fois le jour* les rues et les
maisons des villes, afin de tempérer la chaleur,
et de rafraîchir l’air qu’on y respire»
La terre , extrêmement échauffée, renvoie,
lorsqu’on l’humecte aussi largement , une
grande quantité de vapeurs nitreuses et enflammées
, qui ne peuvent manquer de fatiguer
et de blesser la vue. Mais l’on ne peut
admettre au nombre des circonstances qui
rendent l’ophtalmie et la cécité si communes
en Egypte, l’habitude des habitans de dormir
en plein air, ainsi que beaucoup de personnes
l’ont imaginé et écrit. En effet, quoique les
hommes de l’Egypte supérieure , où l’ardeur
du soleil des jours fait soupirer après la fraîcheur
des nuifs, n’aient d’autre lit que la
ferrasse de leurs cahutes, ils n’ont rien à
craindre de cette coutume ; car ils s’enve-j
loppent si exactement tout le corps, et la,
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