Chez les peuples superstitieux , la terreur
a aussi ses dieux * et c’est â ce sentiment
pénible seul que d’on doit attribuer le culte
particulier dont on honoroit, à Papremis,
ces lourds et dangereux quadrupèdes , uniquement
dans l’intention d’en appaiser ou
d’en détourner la fureur. Mais l’hippopotame
, ainsi que l’a très-bien observé l’auteur
des Recherches philosophiques sur les
Egyptiens et les Chinois ( i) , loin de venir | »
aujourd’hui jusqu’à la hauteur du vieux
Caire , ne descend pas même au-dessous des
cataractes du Nil. Après être devenu, extre*
mement rare en Egypte, il a fini par ne plus
y reparoître.
t Nous, savons que , dans les deux derniers
siècles, il ne s’est trouvé dans ce pays qu’un
très:-petit nombre d’hippopotames, et les épo-
%
ques auxquelles on les y a vus ont été re-
marquées. Vers l’ani55o > Bellon observa un
de ces animaux à Constautinople , oii on
l ’àvoit amené d’Egypte ( 2) , en supposant
t, toutefois que ce soit véritablement un hippopotame
que ce voyageur ait examiné dans
^ y è f w* ! . * » ■ . ■ V * * . ‘ J k V ,
(1) Tome I I . page l 30f
(2) Petr. Bellonii de aquatiï. J?ayisiîs , | 5S3 j pag.
14 - et Observa folio lo 3 ? yerso,
la capitale de l’empire turc ; ce que Mathiole,
fondé sur quelques erreurs de description ,
lui conteste : « Je pense, dit-il, que Bcllo-
» nius a eu la berlue, ou qu’il raconte plus
j» qu’il n’a vu » (i)* En 1600, Federico
Zerenghi, chirurgien Italien, en tuâ. deux
près de Damiette (2). Cinquante-huit àna
après, des janissaires en tuèrent un autre à
coups de mousquets à terre, où il étoit venu
pour paître, près de Girgé t capitale du Saïd;
on l’amena mort au Caire,, où il fut décrit
par Thévenot (3). A-peu-près dans le même
temps , Pietro Délia-Vâlle dit que l’on en
nourrissoit au Caire (4). Peut-être n’y trouvat
il que celui dont parle Thévenot; de même
que ceux dont Maillet fait mention, comme
ayant été pris quelques annéesavant le temps
de son consulat en 1692, sont aussi probablement
ceux que tua Zerenghi (5) en sorte
(x) Comment, sur Dioscoride, ttad. de Pinet» Lyon,
J604, page i 38, col. 1.
(2). Hist. nat. d,es Quadrupèdes 5 par Buffon, article,
de l’Hippopotame. ,
(3) Voyage au Levant, par Tkévetiofc, page 491.
(4) « J ’ai vu dans le Caire plusieurs animaux vivans,
» comme . , . .v . des chevaux marins ». Voyage de
Pietro Della-Valle. Paris , 1670 , tome I , page 31-9.
(5) Resc. de l’Egypte, par Mailtet^ part; XI j p. 3t .