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et enveloppé de linges secs que Ton change
dès qu’ils sont imbibés de l’humidité du corps,
des jeunes garçons en pressent légèrement
toutes les parties afin de les sécher parfaitement
et -par degrés. Ils passent aussi sur
la plante des pieds un morceau de pierre-
ponce. Pendant ces opérations , qui né peuvent
être faites plus délicatement, l’on se
repose délicieusement et Ton ne peut se
défendre d’une sorte de langueur volup^
tueuse.
Le sachet ou le frottoir des Orientaux a
remplacé l’étrille des anciens ; et lui est bien
préférable. Formé d’étoffe, il est beaucoup
plus doux, et il fait■ bien mieux sortir des
pores-toutes les matières qui les obstruent ,
que l’instrument de métal avec lequel l’on
raclent la peau chez les Romains. Mais
quoique les bains en Turquie , et particulièrement
au Caire , soient des bâtimens
fort beaux, ils sont éloignés de la grandeur
et de la magnificence.de Ceux que les Romains
construisoient sous les empereurs. Les
débris qui nous en restent étonnent. Vitruve
a donne la description de ces superbes bâtimens.
Ils étoient d’une si prodigieuse étendue
qu Ammien Marcellin les compare â
des provinces (r). Tout ce que le luxe pou-
voit produire de plus brillant, tout ce que
la mollesse enfantoit de plus voluptueuxy
étoit rassemblé. L ’on y pouvoit jouir , tout-
à-Ia-fois des sensations agréables que donnent
Pair et l’eau; des baignoires mobiles y étoienÉ
suspendues, et l’on y joignoit au plaisir de
se baigner , celui d’être balancé dans les
airs.
Plus simples et peubêtre plus agréables,
les bains dé la Turquie et de l’Egypte ont
beaucoup d’attraits pour tous les Orientaux.
Ils en avoient aussi de grands à mes yeux,
et ils étpient la seule chose que j’aimasse au
Caire. La plus parfaite tranquillité, la dé->
cence la plus austère régnoient dans leur
enceinte. Quoique plusieurs personnes y
fussent réunies, l’on n’y parloit point dans
la salle autour de laquelle les lits de repos
sont rangés, et où l’on quitte et l’on reprend
ses habits. Chacun , dans le calme , en silence
et dans le.recueillementdela volupté
goûte les sensations douces et vraiment indéfinissables
que des pressions délicates
lui font éprouver.
- ( i ) Potiïis pronnciarum instar quàm uïlius edificii
Jvrmâ. i: ' ,