que personne ne doute de la qualité mortifère
du niastic brûlé. L ’on en parfume,
comme je l’ai d it , les vases poreux de terre
crue , dans lesquels on met rafraîchir l’eau
du Nil. Un jour, les moines de Néguadé
s’occupoient de cette opération à la porte du
couvent. Ils ignoroient qu’il y eût des malades
dans leur voisinage. L ’on vit tout-à-
coup sortir d’une maison contiguë, une
femme éplorée qui fuyoit à toutes jambes,
emportant entre ses bras un enfant attaqué
de la petite vérole. Lorsqu’elle l’eut mis
en sûreté, elle revint au couvent jeter les
hauts cris, et chercher à ameuter la populace
contre les Francsÿqui, disoit-elle, avoient
voulu donner la mort à son e,nfant. Aussi,
quand on brûle du mastic en plein air, fou
a grand soin de s’ informer auparavant s’il
n’y a point -de malades dans les environs,
car l’on prétend que, quel que soit îe genre
de la maladie, la fumée de cette résine les
fait mourir aussitôt qu’elle vient frapper leur
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odorat.
C H A P I T R E X L IX.
E f f e t s d e s M i s s i o n s e n E g y p t e . —
C a r a c t è r e d e s M o i n e s E u r o p é e n s
QUI Y DEMEURENT. — PERFIDIE DE
c e u x d e N é g u a d é . — L e s A d i e u x d e
l ’A u t e u r .a I s m a ï n - A b o u - A l i . — J a r d
in s d e Kous. — C i t r o n n i e r s . — R a i s
i n s . — M e l o n s . — P a s t è q u e s . •
D a t t e s . — D o u m . — A c a c i a v r a i . —
S é s a m e , s o n h u i l e , s e s 'p r é p a r a t
i o n s . — M a l a d i e s d e s Y e u X . M a l
a d i e d e l a P e a u , a l ’ e p o q u e d e l a
C r u e d u N i l .
L e nom de Francsf sous lequel on désigne,
en Orient, tous les Européens, de quelque
pays qu’ils soient, honoré chez les Turcs,
méprisé dans les villes de l’Egypte inférieure,
étoit en horreur parmi les habitans
du Saïd. Cette aversion est l ’ouvrage des
Coptes, en plus grand nombre dans cette contrée
que dans les parties plus septentrionales.
Ils souffraient impatiemment que quelques
missionnaires vinssent exprès d’Italie pour
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